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L’après – Partie 1
Harry s’assit sur son lit à baldaquin. Son regard balaya la pièce autour de lui. Rien n’avait changé. Et pourtant, TOUT avait changé.
Quelques heures auparavant, le plus grand mage noir que l’histoire des sorciers ait connu était mort, tué par Harry, grâce à la baguette de Sureau qu’il croyait détenir. Voldemort – car oui, on pouvait l’appeler sans crainte maintenant – avait été tué car il y avait eu trop d’évènements engendrés qu’il n’avait pas compris ou n’avait pas voulu essayer de comprendre. Il était mort grâce à la détermination des résistants, ceux qui avaient soutenus Harry alors qu’il avait disparu pour aller chercher les Hocruxes avec Ron et Hermione, grâce à Dumbledore qui avait compris que Harry allait survivre si il ouvrait les bras à la mort ce soir-là, dans la forêt, grâce à Rogue, qui jouait un double-jeu capital pour la lutte contre les Forces du Mal, grâce à tout ceux qui s’étaient sacrifiés pour Harry en sachant qu’il était le seul espoir, et surtout grâce à Harry, Ron, et Hermione qui n’ont pas arrêté une seule seconde leurs recherches acharnées pour retrouver tous les Horcruxes qui permettaient de venir à bout du Seigneur des Ténèbres.
– Harry ?
Harry se leva en sursautant. Ron pénétra dans la pièce et leva son regard vers lui. Ils se regardèrent ainsi pendant quelques secondes, sans un mot. Ron avait l’air d’avoir vieilli, il avait des écorches sur ses bras et ses jambes, ses vêtements étaient déchirés, il avait une entaille profonde sur sa joue, et de la cendre sur le visage.
Harry se leva de son lit, et s’approcha de lui. Après tout ce que Ron avait traversé pour lui, il lui était plus reconnaissant que jamais. Il avait perdu son frère, Fred, avait participé à la Bataille de Poudlard en risquant sa vie, était parti avec lui à la Chasse aux Horcruxes – et même si il était parti à un moment, Harry lui avait pardonné après tout ce qu’il avait fait – .
Soudain, Ron brisa l’espace qui les séparait et le serra très fort contre lui. Harry sentait que ses larmes se mêlaient aux siennes, et ils ne prononcèrent pas un mot.
– Je suis content que tu sois vivant, mon vieux.
Ce n’était pas grand-chose, mais Harry sentit une bouffée de chaleur lui emplir le cœur, lui qui avait pensé ne plus jamais pouvoir sentir cette chose-là.
– Moi aussi, répondit-il.
– Allons dans la salle commune, dit Ron d’une voix rauque.
Ils descendirent la volée de marche et arrivèrent dans une Salle Commune vide.
– Les autres ont compris que tu voulais rester seul, dit simplement Ron. Après tout ce que tu as traversé, ils peuvent bien te laisser quelques minutes d’intimité.
Le portait de la Grosse Dame pivota, et Hermione entra. Elle s’arrêta en voyant Harry, eut un petit sourire, et courut se jeter dans ses bras.
– Oh, Harry… je ne sais même pas quoi te dire. Tu as été tellement fort, et j’ai eu si peur… Pendant un instant, j’ai même cru que tu étais…
Elle n’alla pas au bout de sa phrase, et Harry su pourquoi. Pendant un moment, il avait fait croire à Voldemort, et donc à tout le monde qu’il était mort, tué par un maléfice lancé par Voldemort lui-même. Mais en réalité, il avait survécut pour la deuxième fois au sortilège de Mort, et avait ainsi réussit à s’enfuir et se cacher sous la cape d’Invisibilité sans que Voldemort et ses Mangemorts ne s’en aperçoivent.
– Tout va bien Hermione, je suis ici, je vais bien.
« Du moins, physiquement », pensa-t-il.
– Je sais, je sais… Mais je sais très bien que tout ce que tu as traversé n’est pas facile, et je ne sais pas quoi faire.
– Ta présence me suffit. Votre présence, rectifia-t-il en lança un regard à Ron, qui essuyait une larme au coin de sa paupière. Il lui lança un faible sourire. Hermione s’écarta de lui et alla rejoindre Ron. Elle posa une main sur son épaule.
– J’ai dit aux autres de rester dans la Grande Salle mais je crois que ta mère veut te voir, lui dit-elle.
Ron hocha la tête et partit sans rien dire, ce qui était étonnant. D’ordinaire, il aurait maugrée contre sa mère qui le dérangeait, mais la Bataille semblait avoir changé sa façon de voir les choses.
Hermione le suivit des yeux, puis regarda anxieusement Harry.
– Qu’est-ce qu’il y a ? demanda Harry.
– Rien, c’est juste que… je me demandais si tu allais bien.
– Hermione… personne ne peut aller bien après ce qu’il s’est passé, et tu le sais. Même toi, tu ne vas pas bien, moralement, répondit-il.
– Je sais, je sais… mais… Harry, si tu as besoin de parler… je suis là, d’accord ?
Elle esquissa un petit sourire, puis traversa la salle et sortit.
Harry s’assit dans un des fauteuil qui se trouvaient face à la cheminée, un léger sourire au coin des lèvres. Certaines choses ne changeront jamais. Hermione sera toujours inquiète pour ses proches, et on ne pouvait pas lui reprocher cette qualité.
Le portrait pivota encore une fois. Harry tourna la tête pour voir qui venait d’entrer, et vit Ginny qui se tenait debout, devant lui, ses longs cheveux roux tombant en cascade sur ses épaules.
Il ouvrit de grand yeux et sentit son cœur battre douloureusement de joie, puis Ginny courut se jeter dans ses bras. Ils restèrent longtemps ainsi, enlacés l’un l’autre, assis dans un fauteuil. Les rires de Ginny se mêlaient à ses larmes, et ses émotions étaient toutes mélangées : l’inquiétude, le deuil, la joie, le soulagement.
Ils ne parlèrent pas des morts, ni de la Bataille, mais seulement de la joie de l’avenir qui s’ouvrait devant eux.
Quand ils eurent fini de discuter et que leur discussion laissa place au silence, ils restèrent ainsi, la tête de Ginny posée sur l’épaule de Harry, laissant vagabonder leur pensées loin de la Salle Commune, loin de la Bataille de Poudlard, loin du malheur et de la tristesse.
VIVANT. Malgré tout cela, Harry était VIVANT. Il laissa cette pensée s’insinuer dans son esprit, se raccrochant à elle.
– Harry, mon chéri !
Harry et Ginny, main dans la main, essayaient de se frayer un passage à travers la Grande Salle pour le déjeuner, quand Mme Wealsey les rattrapa.
– Mme Weasley !
Mme Weasley le pris dans ses bras et le serra très fort contre elle.
– Oh, Harry, tu as été tellement courageux ! Je suis si fière de toi !
– Merci Mme Weasley, mais vous aussi vous avez été courageuse en affrontant Bellatrix.
– Merci mon chéri. Je sais que tu dois sûrement en avoir assez qu’on te parle de tout ça mais… Je voulais quand même que tu saches que je suis très fière de toi… Tu est comme mon fils tu sais.
Sur ce, elle lui colla un baiser sur le front et s’en alla discuter avec le professeur McGonagall.
Ginny lui serra la main et continua de l’entraîner dans la Grande Salle. Les élèves, parents, proches les suivaient des yeux mais ne venaient pas à sa rencontre, à son plus grand soulagement.
Il n’était pas encore prêt pour ça. Ron et Hermione avaient dû leur parler avant son arrivée car à certain moment, Harry surprit des coup d’œil lancés vers leur direction. Mais Ron et Hermione ne les voyaient pas, où s’en fichaient. Ils étaient assis l’un à côté de l’autre sur une des grandes tables, main dans la main, la tête d’Hermione posée sur l’épaule gauche de Ron.
Lorsque Harry croisa leur regard, ils lui sourirent tous les deux, l’air heureux. Ginny repéra deux places à côté de Neville, Luna, et quelques élèves que Harry connaissait assez bien.
– Tiens Harry, dit Neville en lui tendant une assiette remplie de saucisses. Tu as besoin de manger.
– Merci Neville, dit-il en prenant un petit bout.
Ils restèrent un petit moment sans rien dire puis Luna brisa le silence.
– Je t’ai trouvé très courageux Harry.
– Ah, euh… merci beaucoup Luna, répondit Harry, souriant devant sa franchise légendaire.
Elle lui sourit.
– Neville aussi a été courageux, rajouta-t-il. D’ailleurs je voulais te remercier pour ton acte de rébellion, et pour avoir tué Nagini comme je te l’avais demandé… Ça m’a beaucoup touché.
– Je n’allais pas rester sans rien faire alors qu’il venait d’annoncer ta mort, et puis tu m’avais demandé de réaliser une chose qui semblait très importante pour toi…
– Effectivement, ça a été déterminant pour la victoire.
Une petite voix les interrompit.
– Oh, salut Harry ! Tu vas bien ?
Harry se retourna et vit Hannah Abbot agiter la main, ses longues tresses échevelées et un peu sales.
– Ça peut aller répondit-il. Je ne savais pas que tu étais revenue pour la Bataille !
Hannah était en effet rentrée chez elle après avoir appris le meurtre de sa mère par des mangemorts.
– Ils ont tué ma mère, je n’allais pas rester cloîtré chez moi pendant que vous vous battez, répondit-elle avec un air un peu triste. Au fait, je voulais te voir Neville.
Neville engloutit sa dernière part de mousse au chocolat et suivit Hannah.
Harry n’arrivait pas à avaler quoi que ce soit d’autre. Ginny le vit et se pencha vers lui.
– Qu’est-ce-qui ne va pas Harry ?
– Oh, euh… rien.
– Harry… tu peux très bien me dire que tu n’as pas envie de m’en parler, mais je vois très bien que tu as quelque chose.
Harry regarda Ginny droit dans les yeux. Ses beaux yeux marrons soutinrent son regard, et il resta ainsi pendant quelques secondes, puis baissa la tête.
– Je… je n’ai pas encore pris connaissance de l’ampleur des victimes et je n’ai… pas envie de me retrouver devant leur famille… je me sens si coupable…
– Harry, tu…
– Je sais ce que tu vas me dire, la coupa Harry. Je t’en remercie, mais je ne peux pas m’empêcher de me sentir coupable quand même. En plus, je… je ne vois même pas George dans cette salle et…
Il s’arrêta, les yeux embués, la gorge nouée.
– Oh, dit Ginny.
Elle lui serra la main, et lorsqu’il se retourna, il vit ses yeux briller.
– Oh non, je suis désolé, je ne voulais pas…
– C’est pour cela que tu t’inquiètes ? la coupa-t-elle. On ne t’en voudra pas Harry, on ne t’en voudra jamais d’avoir survécu contrairement à… à Fred, tu le sais n’est-ce-pas ? Il s’est bien battu et…
Elle pris une grande inspiration.
– Et si on doit en vouloir à quelqu’un, c’est aux Mangemorts et à Voldemort, continua-t-elle. Que tu as battu, et donc vengé toutes les victimes.
– Oui, mais…
– Harry ?
Il se retourna, et vit Ron et Hermione.
– On aimerait te montrer quelque chose, dit Hermione. Tu
peux venir aussi bien sûr, ajouta-telle à l’intention de Ginny.
Après avoir jeté un rapide coup d’œil à Ginny, ils se levèrent et les suivirent.
Ils marchèrent dans le château, traversant différents couloirs et escaliers, puis arrivèrent au bord du lac.
Harry chercha des yeux ce que pouvait bien vouloir lui montrer Hermione et Ron, jusqu’à ce que Ginny s’arrête à quelques centimètres de lui.
– Qu’est-ce que… commença Harry avant de repérer ce que Ginny avait vu.
Adossé à un tronc d’arbre, face au lac, se trouvait George.
Harry lança un coup d’œil inquiets aux autres, qui affichaient tous une mine encourageante.
George arrachait de petites touffes d’herbe, le regard perdu au loin. Il paraissait fatigué, avait des cernes, ses cheveux étaient sales et en bataille. Il tourna lentement la tête vers eux, et se leva lorsqu’il aperçut Harry.
Il marcha d’un pas lourd vers lui, les autres s’écartant sur son passage.
Harry retint son souffle. Qu’allait-il lui faire ? Il était prêt à tout accepter : une crise de colère, ou même recevoir un coup. Il le méritait, il n’aurait pas dû survivre, il aurait dû mourir comme les autres.
George avait tout perdu, son frère jumeau, son associé, sa moitié de lui-même. Ses yeux reflétaient un vide, comme si une partie de son âme s’était envolée en même temps que Fred.
Lorsqu’il arriva à sa hauteur, il le prit dans ses bras à la surprise de Harry.
– Harry… je suis heureux que tu es survécu… j’ai perdu
un frère pendant cette Bataille. Je n’aurais pas supporté d’en perdre un second…
Il fallut quelques secondes à Harry pour saisir le sens de ses paroles.
Les larmes de George coulèrent sur l’épaule de Harry, dont les larmes ne tardèrent pas à couler aussi.
Ils restèrent ainsi un moment, sous les regards brillants des autres.
Ron pleurait en silence, soutenu par Hermione qui pleurait à chaudes larmes. Ginny aussi s’essuyait les yeux à l’aide de ses manches.
Elle alla le rejoindre après que George l’ait relâché.
– George… commença Harry.
– Je sais, le coupa-t-il. Mais ça n’a pas d’importance. Ce n’est pas de ta faute Harry. Il faut que tu arrêtes de te sentir coupable. Surtout envers lui. Il… il ne l’aurait pas souhaité… et tu le sais très bien.
Harry acquiesça, la gorge nouée. Bien sûr que Fred n’aurait pas souhaité qu’il se sente coupable de sa mort. Il aurait même fait une blague là-dessus.
– Veux-tu revenir dans la Grande Salle ? demanda Harry.
George réfléchit quelques secondes.
– Non, dit-il finalement. Pas maintenant. Je ne suis pas encore prêt à affronter les regards et questions des autres… J’admire d’ailleurs ton courage pour les avoir affronter plus tôt que moi.
– J’aurais mieux aimé les éviter, crois moi, répondit Harry avec une grimace.
– Je sais, dit George, l’ombre d’un sourire se dessinant sur son visage.
Bravo ! C’est délicat, plein d’émotion !
Vivement la suite !
Alors étant fan de harry potter… J’ai versé une larme sur cette première partie. Parce que c’est ce que Georges aurait fait…
Mercii ! Oui j’ai essayé de me mettre dans la peau du personnage… et j’ai moi-même été émue en l’écrivant.