<< Et si l’on savait quand on partira. Et si l’homme connaissait le jour de sa fin. Si l’on connaissait le jour où Dame mort viendra à notre porte. Nos choix, nos décisions, nos comportements envers les autres subiraient un grand impact; un changement radical. Si seulement l’être humain connaissait le jour de la fin. Ce jour où tout s’arrête. Où tout s’effondre. Nos rêves, nos ambitions, nos projets engloutis. Nos familles, les relations tissées avec le commun des mortels. Toute ces choses auxquelles nous nous attachons étant sur terre. D’aucuns ici présents se prennent pour des demis dieux. Méprisant tout. Piétinant les règles préétablies (Par Dieu et par la nature ). Ignorant l’existence d’une puissance au dessus de nous. Le mal et la conspiration étant leurs essences. Si seulement Dieu nous avait révélé ces choses bien avant. Beaucoup seraient des pasteurs, des évangélistes. Beaucoup choisiront le bien à place du mal. La justice à la place de l’injustice. La moralité au détriment de l’immoralité. La vérité au détriment du mensonge. Mais hélas le seigneur nous a caché ces choses afin que l’homme choisisse de lui même. Qu’il vive la vie qu’il estimera bonne pour lui.
Hanga’a (signifie le soleil en langage bassa’a) avait certainement un avenir brillant. Une jeune femme comme elle devait avoir de gros projets. Avec un énorme potentiel que beaucoup ici ne possèdent pas. Mais aujourd’hui elle n’est plus. Aujourd’hui nous parlons d’elle ai passé. D’ici quelques jours plus mois, elle ne serait plus que l’objet d’un triste et mélancolique souvenir comme si elle n’avait jamais existé , comme si elle n’avait jamais été parmi nous. Est-elle heureuse où elle se trouve ce moment ? Où se morfond t’elle? Où regrette t’elle certaines de ces actions ? Elle seule pourrait répondre de là où elle nous observe >>
J’étais complètement anéantie par son discours. On aurait dit qu’étant vivante la raison et la conscience m’avaient été arrachées. Si la parole m’avait été accordée ce jour certainement j’aurais ouvert mon cœur afin d’exprimer mon regret au vu du mépris que j’avais envers les plus pauvres, j’aurais certainement regretter le rejet que j’avais pour ceux que j’estimais être inférieurs à ma personne. J’aurai renoncé à ma fierté, mon orgueil. Parce qu’il est clair que ces gens à ce moment ont plus de valeur que moi. Plus d’importance qu’un corps congelé. Et toutes ces choses ne me sont parvenues à l’esprit qu’une fois de l’autre côté. Ce n’est que là bas que j’ai réalisé que nous n’avons du prix qu’en vie. Oui nous ne valons rien une fois mort. Comment comprendrions que nous ne sommes que des corps animés par un souffle dont nous n’avons pas la maîtrise?. Quand les passions et privilèges nous aveugle et nous donnent le sentiment d’être sempiternels ? Comment comprendrions nous ne sommes que des passagers ? Des choses éphémères? Comment accepter que nous ne possédons rien en réalité?
Il poursuit son homélie :
<< Je ne suis pas un juge. Encore faut-il que je sois exempt de péchés, exempt de souillures pour venir le faire. Je ne suis qu’un messager , un canal par lequel Dieu passe pour parler à quelqu’un en ce jour. Nous n’avons pas choisi d’exister. Mais étant vivants nous pouvons décider de la façon dont nous aimerions mourir. Beaucoup ici savent qu’après la mort nous avons deux chemins qui nous attendent. Le paradis ou l’enfer. Et l’appartenance à l’un des deux dépend de nos actions sur terre. Vous pouvez donc à partir de cet instant rectifier le tir si jamais vous êtes conscients que le mauvais chemin. Sachez qu’il y’a un temps pour toute chose dans ce monde. Lisez dans Ecclésiaste 3 versets 1-8. Vous comprendriez qu’il y’a un temps pour vivre et un autre pour mourir. Dieu a donc une mission pour chacun d’entre nous et à son terme nous retournons vers celui qui nous a rappelé >>.
Après quelques minutes il clôturait le culte pour laisser place aux différents témoignages. Le moment que j’attendais. En fait je voulais savoir ce qu’ils pensaient réellement de moi. Leurs avis sur ma personne m’intéressait. Lorsque mes parents , mes frères et mon mari passèrent je n’étais pas vraiment stupéfaite parce que je savais d’avance ce qu’ils devaient dire. Cependant j’ai été choquée par le témoignage du frère à ma mère dont on n’avait pas eu de nouvelles depuis près de 20ans.
<< C’était ma petite fille. Ma princesse>>.
(…….)
Valons-nous quelque chose étant vivant?
On se bat, on s’esquinte, en oubliant qu’un jour tout cela n’aura plus d’importance.