Fragment 6 – Attention !!! 794 mots Dostoyevsky je t’aurai !
La fantassin de pont Angel.Eanor était capable de disposer d’un harceleur.operculoique d’un simple coup de hallebarde, mais elle fondait devant une figure paternelle. La retouche embarrassée qu’elle donna à sa chevelure déclencha l’incendie présidentiel sous la forme d’un regard d’aigle. « Monsieur le Président, je me suis permis d’inscrire la disparition du bathyscaphe “l’Oréal” en premier item à l’agenda, j’ai pensé que…
— Bien fait ! Toujours commencer par les broutilles. »
La conversation se poursuivit, et Trompe s’avança toujours un peu plus, jusqu’à entrer dans la zone de l’intimité. « Ton désir est de t’en remettre à moi, » dit-il d’une voix graveleuse, les doigts sur la tempe, feignant stupidement d’avoir quelques talents cérébraux. Un vase de fleurs se fracassa. Le dos d’Angel se fondit au mur dans un bruit mat, le corps compressé dans la masse adipeuse présidentielle. Les réflexes acquis en mer n’étaient ici d’aucune utilité. Le port d’un poignard sanglé à la cuisse n’étant pas autorisé à la Maison bleue.
— Monsieur le président, le flotteur rouge, le signal de détresse ultime a été rapporté par les troupeaux de Delphinidus.bagnaudum de l’Atlantique et… (Angel sentit combien cet ajout était dérisoire) …il y a des avancées dans le dossier de l’Adage…
— L’attentat ? Tout le monde sait que je suis la victime de mes Services de renseignements. À part Renard News, il n’y a désormais que des crieurs de fausses nouvelles dans cet archipel.
— Mais pour le bathyscaphe, monsieur le Président, souhaitez-vous que nous préparions l’ordre de mission ? La mission de sauvetage, monsieur le Président. Il y a urgence.
Coincé dans ce maelström de sueur et de lotion après-rasage, l’esprit d’Angel.Eanor réfrénait un désir d’émettre des ondes de détresse. Le Président afficha un sourire de contentement et tira de sa poche un œuf de Volubilis.gazouillis. Au craquement du pouce, le petit oiseau propret s’activa dans sa paume, piaffant de s’envoler pour transmettre un sonnet mental à ses pairs dans tous les parcs de l’archipel. « Regarde comme il est mignon… normalement je lui dicte mon gazouillis par message mental, mais comme tu n’as pas d’aptitudes supérieures comme moi, je vais le faire en parlant. » Il corrigea sa voix. « J’ordonne des funérailles nationales pour le marin perdu en mer.
— Monsieur le président… Nous n’avons pas encore commencé les recherches !
— Ce pèquenaud connaissait les risques, bel enfant.
— Mais, mais… le retrouver, serait un coup d’éclat pour votre campagne !
— Na ! La mémoire populaire ne dure que trois jours, même comme fausse nouvelle, ça ne vaudrait pas un clou.
— Mais les Avariés sont nombreux chez les militaires. Si vous leur montrez que… que vous êtes un père pour eux, pour nous et…
— Tout est convenu. Mes généraux confirment que les soldats et les marins voteront pour moi sous peine d’expulsion sans couverture sociale ! »
L’homme respira le parfum d’Angel et râla en la pressant jusqu’à lui faire perdre le souffle «…tes seins tiennent dans la paume, durs comme les fruits de l’arbre du bien et du mal. »
Il m’est pénible de rappeler ce moment. Les retailles mnémoniques que je reçois encore aujourd’hui sont clairement définies. Raide comme un marbre, la tête retournée, je la sens encore lutter pour respirer, la bouche arquée de dégoût. « Monsieur le Président… Une parade ! Une parade sur la Grande avenue de Old-York avec le marin… monsieur le Président… Vous seriez assuré de gagner. »
Cet homme détestait être contredit, mais Angel désespérait à l’idée de ne plus me revoir. Le Président rapprocha l’oiselet à demi-étouffé et dicta la suite de son sonnet mental. « Mon opposant SleepyJoe.Bolden me pousse à reporter les funérailles du marin pendant la campagne électorale à cause de son agenda chargé. C’est scandaleux ! »
La bestiole signala que sa mémoire était remplie en agitant ses petites ailes. Trompe l’envoya valser. Dans quelques heures, tous les volatilum allaient piailler cette phrase. L’homme défit son étreinte et s’en fut à la porte, mais il se retourna pour observer le volubilis errer en cercle, paniqué de ne pouvoir sortir, les fenêtres étant fermées. Le président Trompe capta l’oiseau au passage et le broya dans le creux de sa main. On le vit sourire à la vue de la giclée de sang qui s’étirait comme de la mélasse.
Assise au sol, les jambes repliées en tailleur, Angel sanglotait, l’esprit perdu, je le sais aujourd’hui, dans les limbes de l´inanition psychique. Trompe arbora un sourire plat, les yeux plissés de bonheur. Cette nouvelle stagiaire lui donnait entière satisfaction. « Je dois conseiller mon directeur spirituel, le Pasteur In.Tempus en fin de journée. Je veux que tu nous assistes durant la rencontre. Tu feras des menus travaux à la hauteur de tes capacités pendant que nous déciderons du sort de ton marin. Viens à seize heures… sans p’tites culottes. »
Désolé de ne pas toujours trouver les mots.
Pour moi ces fragments sont des perles et je serais bien en peine d’y trouver matière à correction.
J’admire cette aptitude à bâtir tout un monde et un système.
J’avoue que l’héroïne ne me laisse pas indifférent, qu’elle soit déclassée n’enlève rien à son aura.
Oh ! Merci Christophe. J’avoue n’être jamais certain de la valeur de ce que je produis. Ça fait du bien de lire ton commentaire. Vraiment.