Je les dévorerai tous.
Je n’ai rien contre eux. Mais ce soir, la lune sera pleine. Et je suis son esclave.
Enfin… La bête en moi l’est. Fidèle à son aura, elle se manifestera dès la tombée de la nuit. Évidemment, cela sera douloureux. Vos os ne se réagencent pas facilement dans votre corps. Vos dents ne se fraient pas un chemin en déformant votre mâchoire en quelques secondes.
Ils seront une juste récompense à mon calvaire.
Je n’ai rien contre eux. Je suis juste au mauvais endroit, au mauvais moment pour eux. Je cherchais simplement à échapper aux chasseurs.
Oui, j’en ai.
Leur chef veut m’enfermer dans une cage pour m’exhiber. Je suis un prédateur, pas une proie !
Le village est agréable. Ils préparent un festival. Il y a de nombreux forains, j’ai pu me cacher parmi eux. Je serai le clou du spectacle.
Qui sera le premier ?
Cet enfant jouant à être moi avec ses amis ? Cette femme aux formes généreuses ? Ou cet homme solidement bâti, pour bien leur faire comprendre qu’ils ne peuvent rien contre moi ? Peu importe, la viande a le même goût pour la bête.
Le soir tombe enfin. J’appréhende la transformation. Pour l’heure, je suis encore dans une étable. Les vaches commencent à s’agiter, elles sentent le danger.
La pénombre gagne. La fête bat son plein. Je sens les premiers frissons me parcourir. J’aime cette sensation précédant la douleur !
Des grognements résonnent dans ma gorge, couverts par les mugissements fous des bovins affolés.
C’est l’heure. Que le carnage commence.
Je jaillis de ma cachette dans un hurlement, prêt à refermer mes crocs sur le premier humain croisé.
Une douleur me déchire la cuisse. Je n’y prête pas attention. Sous mes yeux, le carnage a bien lieu. Mais je n’y suis pour rien. Les forains se font dévorer par les villageois. Les hurlements de douleurs se disputent avec des hurlements bestiaux. Une véritable meute.
Un louveteau monstrueux s’attaque à mon autre jambe. Je chute.
La pleine lune brille dans le ciel alors que les crocs me déchirent. Une femme à la poitrine couverte de pelage vient de me priver d’une main d’un coup de mâchoire.
Je repense au chef des chasseurs.
” Voyons monsieur… Tout est dans votre tête : les loups-garous n’existent pas “
Je ne suis donc pas totalement fou, docteur…
Wahou ! J’adore, terrible :p