Chapitre 7 : Découverte
Samedi 17 septembre 2022 – Campus Okona
Après avoir relu mes cours de la semaine et commencer à ficher des notions de cours. Je suis à 15h devant la fontaine comme convenu.
Je le vois arriver les mains dans les poches de sa veste couleur marron, les yeux vers le bas. Je ferme les yeux un instant et je ne sais pas comment je fais mais je visualise ces couches sans percevoir ses émotions. Je vois une première et son centre au niveau de son cœur. Un gris. Mais pas celui des mauvais temps, non, c’est un autre gris… Apaisant.
– Salut, dit-il près de moi.
Je secoue la tête et me reconcentre dans le monde réel et le salue à mon tour.
– Bien dormis ? demandé-je en avançant vers les bâtiments.
– Oui et toi ?
– Oui. Alors ici premier bâtiment, que tu connais déjà je pense, avec l’administration et les amphithéâtres 1 à 5.
– Je connais bien celui-ci, dit-il étirant ses lèvres en un léger sourire. L’amphithéâtre où nous avons notre option ensemble.
Nous traversons le couloir puis on se retrouve dans une cour d’herbe.
– Ici la bibliothèque et un des restaurants universitaires. L’autre est à côté des chambres, et je continue d’indiquer à droite et à gauche chaque bâtiment.
– Merci en tout cas pour la visite c’est sympa.
– T’inquiète pas, ça me fait plaisir, c’est hyper grand le campus. D’ailleurs tu te gares où ?
– Oh je viens à pied depuis le Boulevard de l’Université, j’habite dans un petit studio pas très loin.
– Ah d’accord. Et tu sais beaucoup de premières années ne connaissent pas la ville avant d’arriver ici. Il y a très peu de personnes qui ont leurs familles aussi à Okona.
Il hoche la tête simplement. Je peux observer alors des légères bouclettes sur les premiers cheveux sur le devant de sa tête, que je n’avais pas aperçu et je sourire.
– Quoi ? Me demande-t-il en voyant ma tête j’imagine, qu’il imite aussitôt.
– Je suis désolée, je n’avais pas vu que tu avais des bouclettes jusqu’à maintenant, dis-je en les montrant.
– Oh, dit-il maintenant un peu timide les doigts dans les cheveux.
– Pardon, dis-je le voyant gêné.
– Ne t’excuse pas, je ne m’attendais pas à ta remarque. Mais oui, c’est vestige de ma tête bouclés étant enfant.
– Ici le local arts plastiques avec la salle de musique et derrière le gymnase. J’y vais le vendredi, rajouté-je ne sachant pas pourquoi.
– Pour l’arts plastique, rajoute-il se souvenant de nos messages.
– Oui c’est ça. Ça me permet d’extérioriser beaucoup.
– J’imagine…
Je fronce les sourcils à son mot ne comprenant pas le lien. Fait-il lui aussi de l’arts pour exotériser ?
– Je pensais avec la verveine…que l’art-thérapie que ça t’aide avec le stress, dit-il doucement.
Je le regarde et me demande mais d’où viens-t-il ? Quelqu’un qui souhaite aborder mon anxiété. Qui n’a pas l’air de vouloir se moquer. Alors je réponds à mon tour.
– Oui c’est ça. Ça me permet de me recentrer et laisser tout sortir. Je suis de nature anxieuse.
Et toi tu fais de l’art ? lui demandé-je rapidement sentant son regard vert sur moi et coupant court à cette discussion.
– Non, ma meilleure amie en faisait, dit-il avant de demander ce qu’il y a par là-bas coupant court aussi à autre discussion.
Nous continuons notre visite par les bâtiments de cours scientifiques puis on passe devant l’entrée des immeubles d’habitations, ils sont entourés d’un petit muret avec comme entrée un grillage au nord et sud du campus. On marche beaucoup, j’avais oublié comment c’était grand, j’ai fait quelques footings avec Eva l’année dernière dans le campus, c’est une course de 5km. Elle courait pour s’éloigner de ses anciennes amies et de la chambre. Je l’ai accompagnée quelques fois.
– Tu veux quelque chose à boire, dis-je arrivant devant le café. Il y a aussi à côté un local d’impression et un petit restau.
– Allez pourquoi, dit-il en poussant la porte, je le suis alors qu’il me la tient et nous nous mettons dans la queue.
Assis sur la table contre la vitrine avec devant nous un café pour lui et toujours un thé glacé pour moi.
– Bon, j’espère que j’ai été une bonne guide touristique
– Haha oui ça été, dit-il en rigolant.
– Parfait alors, sourié-je.
Nous sommes sorties du café et je marche à côté d’Emil jusqu’à l’entrée du campus pour le ramener.
– Ce n’est pas trop dur d’habiter seul ?
– Oh non, bah déjà je vais avoir 19 ans dans deux semaines, le 29 septembre. Et je ne vis plus avec mes parents depuis longtemps.
– Tu as redoublé ?
– Non, après la graduation (le bac) je fais une année de pause et finalement je voulais reprendre les études après un an alors me voilà.
Sans nous en rentre compte, j’ai finalement suivi Emil et après deux rues du boulevard, nous sommes en pieds de son immeuble.
– Bon est bien merci pour la découverte, dit Emil me regardant dans les yeux.
– Merci aussi, dis-je aussi. Bonne fin de weekend alors.
– Bon weekend, dit-il toujours yeux dans les yeux. Nous sommes là à se fixer quelques minutes sans savoir pourquoi.
Et je me tourne finalement pour le laisser rentrer dans son appartement. Mais je ne peux empêcher de jeter un œil sur lui qui pousse la lourde porte d’entrée.
Je souris et marche de retour vers le campus.