Cela faisait longtemps que je ne l’avais vu revenir au village, le décès de sa mère son père était parti depuis longtemps, lui faisait arpenter les allées du cimetière. Toutes les personnes qui la connaissaient bien entouraient le cercueil, personne ne pensait le revoir depuis qu’il s’était fait un nom un peu partout dans le monde, Professeur émérite, chercheur reconnu, son nom apparaissait quelquefois aux actualités, rarement dans le journal local pour ne blesser sa mère qui reposait maintenant, on allait recouvrir il arrivait enfin. Monsieur le Maire qui a organisé en souvenir de la famille l’enterrement, nous avait dit à tous qu’il avait reçu des nouvelles et que le fils serait présent, personne n’espérait on l’avait oublié comme il a oublié sa mère, il arrivait à la fin de l’hommage débouchant d’une allée, la réprobation des regards se lisait sur le visage de tous.
On avait le même âge et pas vraiment amis, dans un petit village les histoires de chacun alimentaient les potins, mais on se fréquentait par pur voisinage, on connaissait les ennuis et bonheur de chacun juste parce qu’on était voisin, on se fréquentait donc jusqu’aux portes de l’école de la ville voisine. Je n’étais pas vraiment doué, j’ai juste réussi dans un travail honnête de branchement de fils électriques, et j’ai repris la maison de ma mère quand elle est décédée avec une pancarte en grosses lettres ” Réparations électriques en tous genres “, il n’y avait pas vraiment besoin, mais c’était une fierté, les gens me connaissaient.
Je savais par ma mère qui connaissait la sienne, qu’il était surdoué on l’avait détecté à la fin de l’école, il est parti ailleurs dans une plus grande ville; il est bien revenu quelquefois, mais juste au tout début, les écoles loin et chères, il ne donnait des nouvelles espacées que par le téléphone, pris par ses obligations et ses cours, c’est ainsi que j’ai appris il y a quelques années quand ma mère était encore là, qu’il était devenu une sommité mondiale dans le domaine des sciences de la neurochirurgie et autres spécialités qui touchaient au cerveau, je suis allé voir sur mon ordinateur ce que cela signifiait, j’ai retrouvé son nom en chef de service d’un hôpital en Suisse il y a près de dix ans, je crois que j’ai dû lire plus tard qu’il était parti enseigner aux États-Unis d’Amérique, je n’ai plus eu de nouvelles depuis, ma mère étant partie.
Je n’ai jamais vraiment su, tout au moins en privé quand deux fils se touchent, mon divorce m’a laissé entrevoir quelques petites aventures, mais jamais rien de continu, je finirai à prés de cinquante ans vieux garçon sans enfants dans la maison de ma mère, la maison à coté maintenant vide, j’appréhendais de la voir de nouveau habitée par des gens qui pourraient venir de la ville d’a coté sans connaitre.
Un jour j’ai vu les volets qui s’ouvraient, je suis allé frapper juste par curiosité, c’est Franck qui m’a ouvert, j’ai dû paraitre surpris, mais il m’a fait entrer je connaissais bien la maison pour l’avoir arpentée et joué avec lui, on est allé directement dans la cuisine il préparait un café, pas un mot ne s’est dit, moi je pensais à sa mère, je n’avais rien contre lui je l’avais oublié.
— Bonjour Michel, ça me fait plaisir de te voir, je sais ce que les gens pensent, mon retour risque d’être assez dur.
— Salut Franck, tu sais ce n’est pas bien grave ils t’avaient oublié, mais quand tu vas repartir ils t’oublierons de nouveau, je me posais juste la question de ce que tu allais faire de la maison.
— Je ne te demande pas ce que tu deviens, j’ai eu quelques nouvelles par maman, je suis désolé pour la tienne, je crois que j’ai essayé de t’appeler, je ne m’en souviens plus et j’ai aussi appris ton divorce, c’était la fille Martin si je me souviens bien, elle était déjà belle quand nous étions petit, tu as toujours su plaire, moi je n’ai pas eu cette chance.
— C’est du passé tout ça, je venais juste prendre des nouvelles, ça fait bien longtemps, on ne va pas remuer la terre … pardon ça m’a échappé.
— Tu as raison de me le rappeler, je n’ai pas toujours été ce que les gens croient voir, je pensais à elle tous les jours, mais je n’avais pas le geste pris dans une multitude, une petite information puisque tu es venu me voir, le seul d’ailleurs du village, je rapatrie mes affaires et je m’installe pour de bon dans la maison de maman.
Je ne savais quoi lui dire et d’abord en penser, près de quarante ans sans se voir, on n’était pas intimes bien sur, mais on était voisins issus du même village, les quelques souvenirs de l’enfance de nos seuls points communs, on a passé la soirée à se les raconter, je crois que je suis parti saoul après avoir débuté au café, il m’a dit quelque chose à la fin, je chercherai demain.
Je m’en souviens maintenant, il allait s’installer et travailler ici, un professeur de renommée mondiale dans notre petit village, je n’ai pas tout compris, du monde va venir ? un laboratoire, un hôpital ou que sais-je ? qui va venir avec lui, je lui demanderai ce soir.
Il s’est passé une semaine, je n’ai pas pu le voir il avait entassé des meubles et les affaires de sa mère au-dehors, je crois que peu sont venus se servir, un jour un gros camion a tout embarqué, et d’autres sont venus livrer de grosses caisses métalliques, il re-meublait de neuf.
Je ne m’y attendais plus Franck est venu m’inviter à manger et j’ai découvert son nouvel intérieur, il n’y avait plus que la cuisine que je reconnaissais, c’est à partir de là que tout à commencé.
Je voulais participer en écrivant une nouvelle ^^ Halloween power ^^ j’ai pris du retard, possible que je finisse cette nuit, je zappe et fauche joyeusement dans ce que je pense ^^ c’est écrit dans ma tête. Je vous dévoile la fin en adaptant le chef d’œuvre de Mary Shelley. Les préliminaires sont longs ^^ c’est normal, je pose ma déviance. Franck ^^ Frankenstein ^^, je sais c’est un peu nul.