Depuis toute jeune, je fais de ce qui m’arrive et de ce que je ressens une normalité… La douleur et le mal être ont été tellement forts, tellement présents que j’y suis devenue presque hermétique, pas complétement bien sûr, mais l’acceptation des symptômes de la fibromyalgie ajoutés à mon hypersensibilité est le résultat de longues années passées avec.
On vit tellement avec, que pour nous , tout le monde ressent tout ça, c’est d’ailleurs pour ça qu’on se sent à côté de tout. La différence entre vous même et les autres est tellement flagrante, que vous avez l’impression d’être un extra terrestre. Et vous finissez par être moquée par vos fréquentations ou pas du tout prise au sérieux par vos proches. Votre entourage répète : tu en fais trop ! Qu’est ce que ça va être quand tu seras adulte! Arrête de tout exagérer! T’es trop bizarre ! Tu devrais faire du sport … T’es folle , va voir un psy ! Tu prends les choses trop a coeur ! Si tu as pu te lever c’est que tu n’as pas mal!
Alors on ne dit plus rien, on en fait un quotidien, on s’habitue à taire nos douleurs et nos émotions, et on se sent nulle, fatiguée, différente, au bout du rouleau, incapable et on n’a plus aucune confiance en soi.
Et comme on s’ennuie à l’école, on finit par se convaincre qu’on est idiote… C’était tout le contraire mais comment je pouvais le savoir..
J’ai toujours dit que je m’ennuyais royalement, que je trouvais que la pédagogie était beaucoup trop vieille école, et pas adaptée aux différentes personnalités et facilités.
Voilà comment on commence à développer une grande résilience et à devenir un caméléon.
Il existe désormais des écoles spécialisées pour les hauts potentiels comme on dit. Ca n’existait pas encore lorsque tu étais à l"école ?
"Tu prends les choses trop a coeur !" ça m’est déjà arrivé de le dire à des gens qui sont trop stressés, comme ma femme par exemple, ou un collègue. Mais il est évident que ça ne se choisit pas.