Quand j’étais petit, je jouais souvent avec ma sœur,
Elle m’aimait bien, moi aussi je l’aimais bien,
Et c’est le premier sentiment dont je me souviens.
Quand j’avais deux ans, j’ai appris à marcher.
Au début je me prenais souvent le coin des tables,
Du coup ma mère très souvent s’inquiétait.
Quand j’en avais cinq, j’ai appris à lire
Sans l’aide de l’école, sans l’aide la famille,
Et c’est là que commence scolairement ma vie.
J’ai neuf ans, personne ne m’aime sauf mes proches
J’attends juste que toute vie soit enfin morte
J’attends la mort du prof et de tous ces indvidus moches,
J’attends en fait juste le moment où se fermera enfin la porte.
J’ai onze ans, je pense à mourir.
Pourtant je ne suis plus dans une région,
Où les cons font légion, où je subis une oppression.
Mais je m’en veux. Je m’en veux de toujours vivre.
J’ai douze ans, je rentre au collège.
J’ai fait un pacte avec Dieu avant que j’meure.
”Si je trouve du soutien, des amis, dans six mois, j’reste en vie”
Et ce divin fou m’a aidé, je suis devenu ami avec deux gars et une fille.
J’ai treize ans, tout va déjà un peu mieux.
J’ai arrêté de rêver de la mort, gloire à Dieu.
Bon tu m’excuseras mais je suis avec mes amis.
Je reviendrais te voir très vite, t’inquiètes pas.
J’ai quinze ans, deux ans de passés.
Beaucoup d’instabilité, mais ça va aller,
J’ai ce que j’ai toujours voulu avoir,
Des amis, jeunes ou vieux, mais ça va aller.
J’ai engueulé ma prof de français,
Vu mes potes partir au lycée.
Voir du pays, se barrer.
Mais…mais il manque quelque chose, non ?
J’ai quinze ans, le Covid vient de débarquer.
Le toit de mon lycée s’est effondré.
Il y a eu tempête sur tempête, plusieurs restos les ont pas supportées.
Je crois que c’est la fin de l’humanité, comment faire pour tenir ?
Je sais. J’ai les animes, discord, et les mangas. Tout va s’arranger.
Six mois passent comme un, un mois passe comme une journée.
Le Temps n’a plus de sens pour moi, plus rien n’a de sens.
Mais je suis heureux, j’ai de nouveaux potes, virtuels mais bien vrais.
Seize années de passés.
Une fois sorti du rêve pas rêvé,
Je ne peux qu’être choqué
Du manque de sens dans lequel j’ai existé,
Du vide sidéral de ma vie, des six mois ratés,
De la boucle infernale où je m’étais enfermé.
Heureusement que je suis revenu à la réalité.
Heureusement que je fuis ce passé qui finit par me dégoûter.
Je suis ami avec six personnes, attends je te les présente:
Tu as Lulu, fanatique des thèmes controversés,
Val’, qui vit dans un état de sidération avancé,
Sav’, dont l’état va pas tarder à y ressembler,
Ilyas, le gars un peu mystérieux, toi même tu sais,
Marie, drama queen, voisine de Lulu, que maintenant tu connais.
Lil’, pas un rappeur mais quand il est là, il me fait marrer.
Et après… brrr, t’as tous plein de gens qui viennent s’ajouter.
Un an de plus vers le cimetière,
Entrée en Première,
C’est parti pour un nouveau résumé.
Ilyas prend ses distances, Lulu s’est déjà barré,
Il ne reste plus que les deux sidérés et les gens ajoutés.
Il est temps pour moi de chercher à m’en séparer.
Mais comment faire, comment faire ? Bah, qu’est-ce que j’en sais ?
Ah mais attends, je sais….Je n’ai qu’à attendre une opportunité !
Alors voilà, j”ai pris SES, Maths et géopolitique.
C’est là que je dois chercher un ami avec qui parler politique.
Je déconne, je cherche juste quelqu’un qui me comprend.
Mais ça va être dur dans ce lycée de bobos pathétiques.
Alors je me pose, je me poste, j’attends mon moment.
Et voilà Nico qui débarque dans ma vie.
Un chic type, sympa et ouvert d’esprit.
Le genre de type dont tout le monde veut être l’ami.
La Terminale est là, j’ai réussi à changer de groupe de potes.
Nico est toujours mon ami. J’ai aussi rejoint son groupe d’amis.
Niveau notes, c’est le feu, j’ai quinze et demi,
Mais voilà, la même question subsiste qu’à quinze ans:
Il manque quelque chose, non ?
Alors je repense à tout ce temps qui est passé,
Je pense à tout ce qu’il me reste à traverser,
Je me dis que c’est négligeable de penser comprendre ce qui manque en dix-huit ans
Et qu’il me faudrait sûrement, pour penser y arriver, trois fois ce laps de temps.
Surtout que je suis déjà heureux, car si je sais bien une chose, c’est ceci:
Tout n’a de sens que si décides de le laisser exister.
Et rien n’a de sens si tu refuses de lui en donner.
Je sais pas si Dieu existe, mais y’a un mec là-haut qui te soutient,
Et tant que tu le souhaites, il te fera vivre ta vie plutôt bien.
Un poème plein de bon sens.