Bonjour à vous ! Je vous présente un nouveau chapitre de mon histoire “Pokémon, la quête fraternelle”.
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Je vous souhaite une bonne lecture !
« Dès demain, je quitterai la ville. J’obtiendrai les sept badges restants et je triompherai de la Ligue Pokémon. Je serai le Numéro Un !
— J’ai hâte de voir ça ! Je sais que tu en es capable.
— Hé hé ! Attends-moi Théo, je te promets que nous fêterons ma victoire à mon retour ! »
Théo ouvrit doucement les yeux. La brise marine, lui faisant l’effet d’une caresse dans ses cheveux bruns ébouriffés, le réveilla de sa sieste. Il se releva légèrement pour s’asseoir et admirer l’horizon depuis la petite colline où il aimait venir régulièrement pour lire, faire la sieste ou jouer avec son Pokémon. Cet endroit possédait, selon lui, quelque chose de magique. La vue donnait sur sa ville natale, Carmin-sur-Mer, ainsi que sur le port d’où allaient et venaient une myriade de bateaux. Par moments, il se prenait à s’imaginer des aventures qui n’appartenaient qu’à lui seul, montant à bord de l’un de ces bateaux, faisant le tour du monde, explorant des terres sauvages et rencontrant de nouveaux Pokémons inconnus.
Malheureusement, bien qu’il aimât s’imaginer dans le rôle principal de ses aventures imaginaires, la réalité était tout autre. Même s’il partageait la même passion que tous les enfants de son âge – celle de devenir un grand dresseur -, cela n’était accessible qu’à une poignée d’entre eux, comme son grand frère Jack, qui possédait toutes les qualités requises : courage, stratégie, force. Des qualités qu’il ne s’estimait pas suffisamment doté pour y parvenir. Mais cela n’avait pas d’importance, car s’il y avait bien une chose dont il était sûr, c’était d’être fier de son frère. C’est d’ailleurs à cet endroit même que Jack lui annonça son départ pour réaliser son rêve.
Cela faisait maintenant environ six mois, six longs mois à attendre, à espérer son retour triomphant d’abord, puis simplement son retour, quel qu’il puisse être. Et pourtant, rien. Pas une nouvelle, qu’elle vienne de lui ou d’un quelconque article parlant d’un jeune mais prometteur futur champion. Théo devenait de plus en plus inquiet, se demandant s’il ne lui était pas arrivé quelque chose.
Le jeune homme sentit soudain un contact chaud contre son bras. C’était son Caninos, un Pokémon canin de type feu, à la fourrure orange et crème. Il le reçut de ses défunts parents il y a six ans de cela, en même temps que son frère qui, lui, reçut un Goupix, un Pokémon vulpin de type feu également. Ils sont très vite devenus inséparables, et encore plus après le décès de leurs parents. Son fidèle Canine, qu’il nomma ainsi à cause du fait qu’il lui manquait une canine à la naissance, lui donnait l’impression de deviner ses émotions, ses craintes, ses peines, comme s’ils se comprenaient sans avoir besoin de communiquer.
Ce fut l’un de ces instants où il sentait que son maître et ami était triste et inquiet. Caninos agit alors comme à chaque fois, en collant sa douce fourrure contre la peau de son bras ou de sa jambe pour le réchauffer et en lui léchant tendrement la main.
« Ne t’inquiète pas Canine, je suis sûr qu’il est vivant. Mais il est peut-être coincé quelque part, ou bien il prend du temps pour s’entraîner. »
Caninos se dressa soudainement sur ses pattes et se plaça devant Théo, prêt à bondir.
« Quoi ? (il réfléchit quelques instants pour comprendre son ami). Tu veux qu’on parte à sa recherche ? »
En le voyant aboyer avec intensité et fougue, le jeune homme commença à s’interroger. Était-ce la bonne chose à faire ? Après tout, peut-être allait-il simplement se mettre dans une situation plus dangereuse encore que celle où “pourrait” se trouver son frère.
« On a déjà demandé au Major Bob, le champion d’Arène de la ville, de se renseigner sur Jack. Qu’est-ce que je peux faire de plus, partir à l’aventure moi aussi, avec juste mon sac à dos et ma carte de la région ? »
Caninos prit une posture presque héroïque malgré sa petite taille, le haut de sa poitrine bombée, la tête levée vers le ciel, quelques braises sortant de sa gueule dans un large sourire démontrant sa confiance.
« Mais oui, bien sûr que tu es le plus fort, gros nigaud ! (il passa sa main dans la fourrure du haut de son crâne pour le caresser affectueusement). Mais on ne peut pas partir bêtement à l’aventure sans savoir où aller, la région est trop vaste pour ça, dit-il en soufflant. Et si on allait revoir le Major Bob ? Peut-être a-t-il obtenu des informations depuis le mois dernier… »
Théo et Caninos descendirent ensemble la colline qui berçait le flanc de Carmin-sur-Mer et traversèrent la ville. L’Arène Pokémon se situait au bord de la mer, non loin du port où faisait halte le célèbre paquebot “l’Océane”. Il y avait toujours beaucoup d’activités autour d’elle. D’une part, avec tous les enfants et jeunes dresseurs qui rêvaient de battre le champion d’Arène et d’obtenir l’un des huit badges nécessaires pour accéder à la Ligue Pokémon – l’organisation regroupant les meilleurs dresseurs de la région et donc le plus grand défi à relever. D’autre part, l’Arène représentait la puissance économique de la ville, avec une myriade de transit de marchandises, de commerces et d’attractions touristiques qui se construisaient et gravitaient autour d’elle.
D’habitude, il était nécessaire d’attendre plusieurs heures avant de rencontrer le Major Bob, au vu du nombre astronomique de points qu’il devait gérer, sans compter les duels avec d’autres dresseurs désireux d’obtenir son Badge. Cependant, cet après-midi là, il se trouvait par chance devant l’enceinte de son Arène, à fumer une cigarette.
Le jeune homme lui fit un signe de la main tout en allant à sa rencontre d’un pas pressé. Le champion le salua en retour.
« Bonjour Major, vous avez eu des nouvelles de mon frère ?
— Malheureusement non, juste quelques pistes mais pas récentes du tout, répondit le champion en se grattant la tête.
— C’est-à-dire ?
— Après son départ de Carmin-sur-Mer, il s’est dirigé vers la ville de Safrania, sans doute pour affronter la championne de l’Arène locale. Cependant, après avoir perdu contre elle il y a cinq mois, personne ne l’a aperçu dans les environs. Peut-être est-il parti pour une autre Arène histoire de gagner en expérience, en tout cas la piste s’arrête là.
— Il n’y a aucune trace de lui depuis cinq mois ? Comment est-ce possible ? demanda le jeune homme, la surprise se lisant sur son visage.
— Aucune des Arènes aux alentours n’a enregistré de passage d’un dresseur ayant sa description, donc soit il a décidé de s’entraîner quelque part, soit il a abandonné…
— Mon frère n’aurait jamais abandonné ! répliqua violemment Théo, piqué au vif par cette remarque.
— Calme-toi petit, c’est ce que je pense aussi, donc logiquement il a du partir quelque part pour s’entraîner. La question est de savoir où… Il y a sans doute des personnes qui ont dû le croiser à Safrania, cependant je ne peux pas me permettre de quitter l’Arène ainsi que mes obligations aussi facilement pour aller interroger les habitants, ni envoyer l’un de mes hommes pendant plus d’un jour ou deux.
— Comment peut-on faire alors ?
— Il y a bien une solution : que tu ailles toi-même à Safrania pour essayer d’obtenir des infos.
— Quoi ? Moi ? s’interrogea le jeune homme, les yeux grands ouverts, avant de plonger son regard vers le sol, dubitatif. Non… C’est trop dangereux, je ne suis pas aussi courageux que Jack. Puis, je ne sais même pas par où commencer.
— Écoute, j’attends une camionnette d’un instant à l’autre pour acheminer des fournitures de dépannage au Centre Pokémon de Safrania. J’ai touché un mot au livreur, il accepte de t’y emmener, je m’apprêtais justement à envoyer quelqu’un te chercher. Une fois là-bas, tu pourras commencer ton enquête.
— Mais Major, vous comptez me lâcher dans la nature tout seul ? Sans aucune aide ? »
Major Bob sembla à la fois désolé et agacé par la réponse de Théo. Il écrasa sa cigarette contre la semelle d’une de ses bottes puis se rapprocha de lui.
« Malheureusement, je n’ai personne sous la main pour t’accompagner ou y aller à ta place. Tu es le seul en mesure de partir à sa recherche, dit-il avant de marquer une courte pause. Maintenant, je n’ai qu’une seule question à te poser : désires-tu sincèrement le retrouver, ou préfères-tu continuer de l’attendre bien au chaud ?
— Évidemment que je souhaite le retrouver, pour m’assurer qu’il va bien. Mais en suis-je capable ? »
L’imposant champion mis sa main sur l’épaule du jeune homme et lui serra si fort qu’il crut se faire broyer l’os.
« Je vais te dire un secret : le talent, le courage, tout ça ce sont des conneries ! (il continua tout en pointant la poitrine de Théo avec son autre main, le doigt vers son cœur). Ce qui compte vraiment, c’est la volonté que tu mets dans tes projets. La volonté de retrouver ton frère est-elle plus forte que ta peur de te lancer dans l’inconnu ? »
Théo resta muet quelques instants, comme perdu dans ses pensées, puis releva la tête en direction du champion avec les poings fermement crispés, témoignant de sa détermination.
« Je veux retrouver mon frère, c’est tout ce qui compte à mes yeux. Il est la seule famille qu’il me reste !
— Bien ! Alors rentre vite chez toi, rassemble quelques affaires et un peu d’argent pour ton voyage. Je m’occupe de te trouver quelques objets utiles, notamment pour soigner ton Caninos, on ne sait jamais.
— Merci Major, mais je ne compte défier aucun dresseur en duel.
— Un conseil : reste toujours sur tes gardes. Tu ne seras pas à l’abri de quelques Pokémons sauvages qui pourraient t’attaquer sur les routes, et puis… Sache que tous les dresseurs ne sont pas forcément bien intentionnés, il te faudra apprendre à te défendre. Même si je ne doute pas que ton Caninos déborde de courage ! finit-il en rigolant. »
Théo se mit à courir en direction de sa maison pour se préparer au départ, emportant avec lui ces paroles légèrement troublantes. Que voulait dire le Major Bob ? Aurait-il à se défendre, à se battre pour sa vie ? Cette perspective l’inquiétait, car il n’avait jamais pris part à de vrais combats – la théorie lui semblant suffisante pour comprendre des duels de haut niveau, en tant que spectateur – mais il était prêt à se préparer à cette éventualité pour retrouver son frère coûte que coûte.
À suivre…