Qui n’a jamais fouillé dans un grenier, dans une cave ou simplement dans un carton oublié au fond d’une armoire ?
Qui n’y a jamais retrouver des objets oubliés depuis si longtemps ?
Comme ce stylo, asséché depuis longtemps, mordillé jusqu’à l’os, décoloré par le temps et presque déformé par la pression des doigts.
Ce stylo, celui qui a écrit tant de lignes, tant de mots et tant de signes que l’on ne peut tous se les rappelés … Écrit tant de leçons, fait tant de devoirs et tant de gribouillages dans des marges.
Plus tard, il a même signé des notes et des chèques, remplit des factures puis des feuilles de pense-bête …
Mais il a aussi écrit parfois des poésies et des mots d’amour, des prénoms secrètement rêvés, des noms de familles qu’on aurait voulu lui associé … Des prénoms de bébés … A chaque fois un peu de notre âme se mêlait à lui …
Puis un jour il n’a plus été possible de le remplir, il laissait fuir son encre sur la feuille, sur les doigts et même dans la poche, alors il a fallu en changer, parfois à contre-coeur …
Il fallait se résoudre à le jeter, à ne plus s’en servir …
Le jeter ? Non jamais, mais bien le poser à l’abri d’un écrin ou dans le fond secret d’une boîte pour le reste des temps.
Et puis un jour, on le retrouve dans cette boîte, aux cotés d’autres souvenirs lointains, une sucette de bébé, un chausson, une mèche de cheveux ou une photo jaunie. Une bague de fil de fer, une clef n’ouvrant plus aucune serrure depuis des lustres, un ticket de cinéma …
Tant de choses que l’on a jamais pu jeter parce qu’ils avaient gardé, tout au fond de leurs corps de plastique ou de papier, tant de souvenirs qui remontent soudain à notre mémoire comme autant d’âmes tout à coup délivrées et se joignant à la nôtre pour nous arracher une larme ou un sourire …
Mon mot est : sécheresse