Possesseur d’une paire d’ailes grisâtres et ridicules,
Le corps long et fin comme une aiguille rouillée d’obsidienne,
La tête bien écrasée, mille yeux mille fois trop gros,
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Noir d’ébène,
Son bruyant,
Voletant,
Tout le temps.
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Quand il se pose sur une molle surface
Il s’amuse souvent à jouer au vampire.
Il suce, le bougre. Mais alors, de ces suçons! et avec de ces traces !
Et qui grattent, mais grattent, je peux le dire, c’est le pire !
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Et puis l’autre, il s’amuse, il esquive, il s’enorgueillit,
Il passe, il rigole, on voit bien que cet enfoiré rit.
Quand enfin le ciel se colore largement de beige,
Pourtant, il ne lâche nul cri, ça ne le choque pas, et nullement il ne prie.
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On lui donne un nom qui le décrit plus que tout.
Entre la mousse rageuse qui sort de nos commissures de lèvres tremblantes d’abhorration,
Et leurs morsures qui nous font, nuit et jour, -pourtant toujours en été- tiquer,
Cette Armageddon volant avait donc été nommé “moustique” .