Mon tout petit

De son regard émane l’ingénuité de l’enfance. Cinq ans et il est le pilier d’une nouvelle aventure. De ses remarques, je revis le passé. De son émoi, je vis les évènements de nouveau intensément. De sa ténacité, je relance les élans de ma vie. Il est issu de moi et me renvoie à ce “moi” qui vivait pleinement les choses.

Bien sûr, on ne peut pas dire de lui qu’il est ma copie conforme car c’est de son eccéité que, chaque jour, je tire ma force. À un tournant de ma vie, il m’a permis de remettre en question mes priorités. Ce côté hâbleur qui le définit bien m’a donné envie de redécouvrir le milieu de l’enfance.

Les bouts de choux de cet âge n’ont ni inhibition, ni limite. Ils parlent sans circonlocutions et sont d’une sagesse fascinante.
De leur candeur, nous pouvons tirer des leçons de vie.
Quand le monde ne tourne pas rond et que les gens sont astreints à une routine inhabituelle, quand le peuple se plaint de ne plus avoir ni loisirs, ni cohabitation avec le monde extérieur, les enfants de cet âge font de leur mieux pour nous comprendre. Ils nous voient sombrer dans des angoisses immenses à l’idée de perdre nos acquis, là où eux ne comprennent pas pourquoi certains sortent encore étant donné l’épidémie.

A cette miraculeuse pureté, je souhaiterai rendre un hommage sincère. Nous devrions tous revoir par les yeux de nos enfants ce que nos priorités sont.
Quand je repense à tous ces jours heureux où je vivais une vie simple et fraîche, où je mangeais des framboises le nez dans les bosquets avec mes frères et sœurs, les épines nous griffant les joues et les bras, je n’aspire plus qu’à ce retour à l’enfance que je vois dans les yeux de mon fils.