Si je devais écrire un livre, il faudrait qu’à chaque page l’émotion transperce le papier, qu’elle jaillisse de chaque paragraphe, qu’elle fasse trembler ses lecteurs avec une intensité irréelle.
Puis j’essaye de m’y mettre et c’est toujours le même scénario ; des mots pauvres forment des phrases mortes, froides et dénuées de toute forme de vie. Tous ces espoirs en quelques secondes évaporés laissent place à une angoisse profonde me mettant face à ma théorie impraticable.
Mais ces tempêtes émotionnelles sont éphémères et fugaces elles s’enfuient, chassées par les grandes occupations du train-train qui assassinent la grandeur de ces choses.
Cependant cette fois, c’est décidé. Je franchirais la limite de ce cycle infernal et irais me confronter à cette écrivain imaginaire qui sommeille en moi. J’étalerais les phrases sur ma page blanche pour qu’elle me montre la couleur de mes tripes, pour qu’elle me révèle le sang qui coule dans mes veines.
Et c’est avec c’est énergie que mon stylo marque les premiers mots. J’appuie trop fort sur la feuille elle en devient cabossée et cette fougue me porte en bas d’une page, puis d’une autre, puis d’un feuillet… Elle me transporte !
Après une heure intense d’écriture je m’arrête et contemple le résultat, toutes ces feuilles remplies me surprennent et m’étonnent. Suis-je bien l’auteur de tout cela ? AI-je reve ? Reprenant mes esprits, je me relis. Je ne me reconnais plus, c’est comme une révélation ; c’est un autre. Ces mots qui sont les miens, forment un tout formidable puis l’émotion me saisit et je pense : Il est né l’écrivain !
Sympa ^^