Chapitre 1 | La grotte de cristal
Résumé des chapitres précédents : Juan, Miguel, Franck, Julie et Marie faisaient partie d’une opération qui devait sécuriser une grotte dans une mine au Mexique. Suite à un effondrement, ils ont émergé dans un désert inconnu. Après avoir perdu connaissance, ils se sont réveillés dans un village de montagne. Les habitants y parlent une langue inconnue et cet endroit est bercé par le cycle de deux soleils. Par un concours de circonstances obscur, Julie a appris la langue locale. Le groupe s’est alors fait capturer par des soldats chevauchant des griffons, qui les ont emmenés vers une forteresse.
Ailleurs, ?
Cela faisait maintenant des heures qu’ils étaient enfermés dans la geôle où leurs ravisseurs les avaient jetés. Julie avait froid et faim. Le sol était d’une saleté épouvantable. Pour elle qui gardait toujours son appartement impeccable, c’était une épreuve de supporter cette crasse. Elle était venue à Naica à la demande de Marie, sa responsable, pour l’assister dans la sécurisation d’une galerie, et se retrouvait maintenant en prison, dieu seul savait où, après avoir vécu des choses invraisemblables. L’adrénaline redescendait et le désespoir prit son relais. Julie ne voulait pas craquer à nouveau devant les autres. Elle qui s’était targuée tout sa vie d’être une jeune femme forte et indépendante s’en voulait d’avoir perdu le contrôle. Se jeter dans une mare d’eau bouillante était un comportement stupide, et elle avait mis ses collègues en danger. La dure réalité l’avait frappée de plein fouet : sortie de sa zone de confort, elle n’était pas prête. Elle n’était pas la super-nana qu’elle croyait être. Devait-elle s’en vouloir pour autant ? Qui pouvait être préparé à ce qu’ils avaient vécu ? La jeune ingénieure ne put retenir malgré elle la vague d’émotion qui la submergea et la fit éclater en sanglots. Marie s’assit a côté d’elle et l’enlaça. Un peu de réconfort était bienvenu à ce moment.
– Je suis désolée Julie, ça n’aurait jamais du se passer comme ça, tenta-t-elle pour la rassurer
– Je sais bien, je suis juste complètement dépassée, tout ça n’a aucun sens, répondit la jeune femme en essuyant ses larmes de ses mains sales
Julie essayait de faire bonne figure, le visage couvert de traces de terre. Marie n’en menait pas large non plus. Ses vêtements avaient mal supporté les derniers événements. Franck s’accroupit en face d’elles et entama une tirade pour rompre la monotonie de leur isolement forcé.
– Je suis d’accord, tout ça n’a aucun sens. Nous venons de traverser des montagnes transportés par des griffons. Si je fais abstraction du fait que je trouve ça absolument génial et que j’ai rêvé d’un truc comme ça toute ma vie, honnêtement c’est dingue. Et est-ce qu’on parle de ce foutu insecte bouffeur de chair humaine ?
– Heu, non, je préférerais éviter, dit Julie
– Où est-ce que vous croyez qu’on est, franchement ? demanda Marie
– Cette porte, ou ce tunnel ou je-ne-sais-quoi qu’on a traversé dans la mine nous a amenés ici. Il faudra qu’on trouve un moyen de repartir, mais à court terme, on doit déjà sortir de cette cellule, conclut Franck en se redressant. Une seule chose est sûre : on est loin du Mexique.
Ils restèrent quelques jours dans la pénombre et le froid, seulement éclairés la journée par le mince filet de lumière d’une meurtrière proche du plafond. Les gardes venaient régulièrement déposer une miche de pain, des bols d’eau, et vider les seaux qui servaient de toilettes. L’hygiène laissait franchement à désirer : Franck se mit à vomir le troisième jour. Julie commença à être parcourue à son tour de frissons, rattrapée par le mal. Les membres du groupe n’avaient pas beaucoup de vêtements sur le dos, et restaient la plupart du temps prostrés contre le mur, serrés les uns contre les autres. L’état de Franck se dégradait, il était brûlant et grelottait.
Une fin d’après-midi qui ressemblait à tous les autres, un cliquetis se fit entendre au loin, suivi de pas appuyés accompagnés de tintements métalliques. Trois soldats se présentèrent devant la cellule. Ils ne quittaient pas Julie des yeux, ce qui la terrorisait. Ils ouvrirent la porte, et tandis que deux d’entre eux poussèrent les hommes vers le mur de leurs lances en mauvais état, le troisième fila directement vers Julie. Il tenait une chaîne métallique, terminée par d’énormes menottes grossières. Juan se précipita surlui dès qu’il comprit son intention, mais le soldat riposta avec une matraque et le roua de coups. Son tabassage terminé, il ferma violemment les menottes sur les poignets de Julie. La sensation du métal froid lui fut très désagréable. Tandis qu’il la tirait vers la porte de la cellule, la seule chose qui lui passait par la tête était qu’elle allait probablement passer un sale quart d’heure. Résignée, la jeune femme se laissa traîner le long du couloir tandis que les gardes refermaient la geôle. Elle entendit Marie crier au loin :
– On te retrouvera Julie ! Tiens bon !
Chapitre 4 | Fort Toral (partie 2)
Qu’avez vous pensé de ce nouveau format plus court? est-ce que ça rend le texte plus accessible?
Je pense de ce nouveau format qu’il est très agréable, non seulement parce qu’il est plus court, mais aussi parce que ça laisse le temps de tous lire en une seule fois ! belle idée !
Plus court, c’est vrai que ça se lit plus vite. Je m’inquiète pour Julie maintenant. Elle n’a pas eu de chance depuis le début la pauvre !
Le moyen âge était une période très dure pour les femmes… S’en remettra-t-elle ?
Perso je préfère plus long…