Empath : chapitre 3

3 mins

CHAPITRE 3 : Colocations 

Campus Okona University – 17h

J’ai survécu à la journée, encore une, pensé-je. 2h30 d’amphi de socio ce matin puis heureusement qu’il y a une pause de deux heures, elle me permette souvent de m’isoler et de reprendre mon souffle pour les quatre heures suivantes de philo.

Je range mes affaires et sors de la salle, souvent en dernière pour ne pas à avoir à gérer les collés-serrés devant la porte pour sortir et dans les couloirs. Plus simple de manager tous les émois s’il y a moins de personnes autour de moi.

Natalie est déjà dans la chambre, quand je rentre quelques minutes plus tard. Elle a aussi 19 ans mais fait un bachelor de sciences. On s’est retrouvée coloc parce que nous demandions toutes les deux, une chambre étudiante qu’à deux, ne connaissant personne. De ce que j’ai compris, sa coloc de l’année dernière est partie alors nous voilà ensemble.

J’ai rapidement décidé l’année scolaire dernière après avoir quitté l’internat, que je voulais recommencer une colocation cette année aussi. C’est plus simple pour les cours et j’ai un peu mon indépendance.

Enfant unique, adoptée et une enfance un peu particulière avec les différents rendez-vous chez le médecin pour mes crises quand je ne comprenais pas ce qui m’arriver et les problèmes de sommeils. Il y a une grosse discussion sur prendre mon envol après le lycée avec mes parents. Je voulais avoir mon espace à moi, déjà parce que j’avais 18 ans et je voulais voir autre chose et je me disais que peut-être je pourrais mieux gérer la situation émotion. Ça ne s’est pas vraiment passé comme prévu.

Papa Li’ e eu un peu plus de mal quand il a fallu me voir partir pour la fac. Et c’est devenu plus fort quand je suis rentré mars dernier. Sûrement de ça que papas Éric et Li’ parlaient ce weekend, j’avais toqué à la porte de la maison un peu paniquée. Alors leurs dire que je retournée en internat, a dû les faire flipper.

XX

Je n’arrive pas vraiment à parler à Natalie, j’imagine qu’elle se sent pareil, parce qu’on ne se connait pas. Cela fait certes qu’une semaine que nous avons emménager mais je ne sais pas, j’ai dû mal. En même temps, je sens ces émotions, sans trop le vouloir c’est sûr, j’ai à chaque fois l’impression de rentrer dans l’intimité des gens. Et ces émotions me disent qu’elle est…je ne sais pas vraiment en fait. Pas bizarre, un peu mystérieuse mais comme tout le monde. A force j’ai appris que chaque personne à un jardin secret et cache ce qu’il est vraiment donc mystérieuse mais il y a autre chose, mais je n’arrive pas à le nommer.

Pourtant, j’ai bien envie d’apprendre à la connaître. Je n’ai pas vraiment rencontré des gens l’année dernière. Je tourne dès que je recroise mes anciennes colocataires donc je ne connais personnes ici.

C’est très bizarre, d’un côté je veux éloigner les gens de moi pour retenir mon pouvoir et ne pas passer la barrière. Mais de l’autre, je ne veux pas rester seule.

Un entre-deux difficile à vivre.

X

Le lendemain, je ne sais pourquoi mais il y a plein de gens dans les couloirs de l’internat, ne pouvant pas gérer les émotions alors que je viens de prendre mon thé, j’évite la masse d’étudiantes et m’engage dans le couloir de l’escalier sud.

Problème que j’avais oubliée, je suis obligée de passer devant la porte. Je m’arrête net quand je le réalise, personne ne semble être là, alors je traverse rapidement le corridor.

J’imagine bien sûr que la chambre a dû être refaite. Je suis presque certaine d’avoir réussi à faire un court-circuit et d’avoir fait tomber le plafonnier en mars dans mon ancienne chambre de colocation, avec ma tête.

J’ai longtemps ignoré ce que j’avais fait, en fuyant chez mes parents, mais j’ai limite fait de la magie…. Je me force à me concentrer sur notre chose que ça, alors que je traverse le campus pour rejoindre mon bâtiment de cours.

Je centralise mes pensées sur des choses établies et simple, la pelouse est verdoyante et a été fraichement coupée, je regarde le ciel et constate quelques nuages. Je laisse le vent s’engouffrer dans ma veste en jean et soufflé mes cheveux châtains lâché sur mes épaules. Je sens l’herbe mouillé et la verveine de mon thé -dans mon thermos à la main- alors que j’arrive devant l’amphi pour mon cours de socio de justice pénale. Je peux enfin me concentrer sur le cours et éloigne les pensées des personnes m’entourant.

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