CHAPITRE 2 : Okona University
Campus étudiant-e-s – Okona University– 22h
Mes chaussures claquent sur le parquet de l’internat, mes sacs au bras et les clés en main, je marche jusqu’à ma chambre, fatiguée de la route. Même si ce n’est que deux heures, mais avec ce weekend épuisant, j’ai envie de dormir, aussi bizarre soit-il de vouloir fermer les yeux, alors que les cauchemars m’attendent peut-être.
Je trouve la porte déjà déverrouillée et tombe sur ma coloc, Natalie.
– Oh salut, dis-je en verrouillant la porte cette fois-ci.
– Salut, dit-elle en s’effondrant sur son lit.
– Tu as passé un bon weekend ? Osé-je demander alors que ces yeux prouve qu’elle est super fatiguée.
– Ça été, juste éreintée, je vais me coucher si ça ne te dérange pas.
J’ose les épaules et la laisse éteindre le plafonnier, j’allume juste ma lumière de ma table de nuit et range mes affaires. Je passe dans la salle de bain et avale un comprimé et me glisse dans mon lit moi aussi.
J’éteins la lumière et ferme les yeux pour dormir.
XX – Lundi 12 septembre 2022 – 8h20
Habillé d’un jean et d’un débardeur noir, je sors mon thermos et verse l’eau chaude sur la boule à thé avec mes herbes. En attendant que cela infuse, je passe dans notre salle de bain, me brosse les dents et les cheveux, que j’attache à chignon.
J’enfile une chemise à carreau et ferme le thermos après avoir enlevé la boule à thé. J’attrape mon sac de cours et ferme la porte derrière moi avant de m’engager dans les couloirs pour rejoindre mon amphi, Nat étant déjà partie.
Les herbes, je les prends en thé, c’est un mélange de verveine et valériane, ça m’aide pour le stress, les maux de tête, et ces deux plantes ont des propriétés calmantes.
Assise en cours de socio, je finis mon thé rapidement pour mieux me concentrer. Quand je repousse les émotions des autres, cela entraine des douleurs de tête, ce qui était très dure à vivre il y a quelques années. Maintenant cela me donne toujours une souffrance au crâne mais moins vive qu’avant. Le vide que je ressens est dû à la forte dose, mais les herbes m’aident pour la douleur et repousser les émotions des autres, au point aussi de repousser les miennes.
Malgré ma pensée de réduire les quantités, je n’ai pas pu ce matin. Je veux voir comment aujourd’hui cela se passe avec tous les étudiant-e-s dans les amphithéâtres, couloirs, et sur le campus.
Je suis en deuxième année de bachelor d’art, avec comme matière principale la sociologie, dans ce cadre-là je suis des cours de théories sociologiques, sociologie de la justice pénale et de philosophie.
X
En sortant du cours, je suis plutôt normale…. Je devrais plus dire comme d’habitude. Les herbes m’aident pour mon mal de tête et mais il n’y pas vraiment d’émotions à analyser j’ai envie de dire, dans un amphi à 8h30, remplis d’élèves qui ne pensent qu’à prendre des notes.
La concentration sur la tâche est généralement la première émotion que je perçois, celle à la surface de la personne. Puis plus profondément, enfouie dans les pensées, il y les émotions qui font la personne telle qu’est-elle. J’ai comme règle de ne jamais pousser mes pouvoirs plus loin que la première couche d’émotion. Je me concentre suffisamment pour ne pas outrepasser cette barrière et les plantes m’aident grandement.