Allez, c’est partie pour le tome 1 de la série Royaumes !
Résumé :
Le Royaume Mirage semble peut-être parfait aux yeux des autres Royaumes. Situation stable, une bonne défense, la famille De La Fabales y règne en maître. Pourtant, un secret si bien enfoui risque la destruction du royaume. Que faire ? Tout dévoiler ou garder le secret jusqu’à la fin des temps comme il était prévu ?
Chapitre 1 : Acacia
Je ne pensais pas revenir ici un jour et pourtant la calèche passe sur le pont en pierre puis dans la porte avec ces deux acacias qui l’encadre et nous rentrons dans la ville.
Nous passons dans le village et j’observe les rues et les devantures des magasins alors que notre voiture est secouée sur les pavés. Je fais un signe au cocher et il s’arrête, je lui tends son argent puis passe mon sac en bandoulière.
Je ne perds pas un instant, je sais où je me trouve et m’engage dans les ruelles, après plusieurs minutes de marche, j’arrive derrière le château.
Je relève les yeux alors que j’observe le soleil caché derrière la tourelle, mon chez-moi.
Je ne reste pas plus longtemps et entre dans le bâtiment alors que j’emprunte la vielle porte en bois, qui donne sur les espaces des personnelles de la famille.
Heureusement, il n’y a personne alors, je continue mon chemin et arrive dans la galerie sud. Le sol est toujours aussi blanc avec ses colonnes qui forme un carré et son petit jardin au milieu.
Eh bien sûr, ça ne pouvait pas se passer comme prévu !
Je veux faire marche arrière, mais c’est trop tard, le soldat m’a vu et m’interpelle.
— Qui es-tu ! Crie-t-il alors qu’il m’attrape le bras.
— Je suis servant…
— Arrêtez, il est avec moi !
Je souffle doucement alors que j’entends sa voix, bon rater pour faire la surprise, mais au moins, je suis sorti d’affaire.
— Prince Derris, je crains de ne pas comprendre, dit le soldat alors qu’il me lâche et prends sa position.
— Nylan, mon homme de chambre s’est blessé, Robin est le nouveau, dit mon petit frère.
— Excusez mon erreur, dit-il.
Derris hoche la tête puis le soldat s’éloigne, enfin assez à distance, il m’attire dans ses bras. Je lui tapote doucement le dos puis nous nous éloignons l’un de l’autre.
— Ça fait plaisir de te revoir, quand est-ce que tu es revenu ? Me demande-t-il alors que nous commençons à avancer lentement.
— À l’instant, je suis content aussi, dis-je.
Je ne pensais pas l’être autant alors que je viens à peine d’arriver, mais mes frères et sœurs m’ont manqué. Je me demande bien comment j’ai pu penser ne jamais revenir ici, alors qu’après avoir juste entendu sa voix, j’étais heureux.
— Cassia et Senna vont être aussi contente, dit-il alors qu’il jette un coup d’œil par-dessus son épaule. Allez viens, il faut aller prévenir mère de ce qu’il vient de se passer…
Je souffle, mais il a raison, alors, je le suis.
Je pensais ne pas prendre trop de risque en arrivant six jours avant le mariage pour éviter la foule, mais la mauvaise chance a frappé C’est assez commun dans ma vie pourtant…
— Melil n’est pas là ? Demandé-je alors qu’il a juste mentionné mes sœurs.
— Il est à Vicia, il arrive demain avec la famille de père, répond-il.
Senna est ma sœur de deux ans de moins que moi et est la princesse héritière du Royaume Mirage. Elle se marie donc dans six jours avec Arthur d’Entada, premier fils d’une riche famille du royaume.
— Mère n’est pas au courant que tu es là, n’est-ce pas ?
— Humm… dis-je alors que je hoche la tête lentement vers le bas.
— Nous nous sommes contents que tu sois là, trois ans c’était long…
— Oui… Réponds-je simplement, il n’y rien d’autre à dire pour le moment, je suis resté bien trop longtemps éloigné de ma famille, et les lettres des jumeaux se sont de plus en plus espacée dans le temps jusqu’à plus rien, ni de ma part, ni de là leurs.
Mais Senna a continué à m’écrire de temps en temps, j’ai su la date de son mariage et je n’ai pas hésité une seconde. C’était ma chance de me fondre dans la masse et d’être là pour l’événement.
J’ai le droit à de multiples regards curieux dans les couloirs, un nouveau auprès de Prince Derris, mais aucune personne ne nous interrompt dans notre marche. Et nous voilà, face à une lourde porte en bois beige avec quelques dorures. Le bureau de la reine. Bauhinia De La Fabales. Souveraine du plus grand Royaume connu. Notre mère.
Le garde devant la porte ne dit rien et Derris toque, après un « Entrez », nous exécutons. Je vois toutes les émotions passées sur le visage de mère et père alors qu’ils me voient. La surprise, la colère, un maigre sourire se dessine malgré tout, qui s’efface aussitôt.
Mais c’est sans compter, Afzélia, notre grand-mère qui est là aussi. Je n’aurais vraiment pas pu tomber sur mieux…
— Mais enfin Robin ! Crie-t-elle.
En même temps, j’étais avec elle, il y a moins de cinq jours. Afzélia et Onis, nos grands-parents maternels, vivent dans une maison à la campagne d’Acacia –ville où règne ma famille – et voyage que peu ici.
— Robin, que fais-tu ici ? Dit Bauhinia, après avoir jeté un œil à sa mère.
— J’ai fait le chemin pour être là pour Senna, en entrant dans le château, j’ai été vu par un soldat, Derris est intervenu, dis-je rapidement, il vaut mieux ne pas tourner autour du pot.
— Oh ! S’écrie aussitôt Afzélia.
— C’était une éventualité qui pouvait avoir lieu après toutes ses années. Ce n’est pas grave, nous allons gérer la situation. Qu’as-tu dit Derris ? S’exprime mère alors qu’elle s’assoit et croise les bras.
— Qu’il était mon nouvel homme de chambre, vu que Nylan s’est blessé.
— C’est vrai Nylan, envoyons une lettre à sa famille et de l’argent. Tu as bien fait.
— Tu le seras pour un peu de temps, on va réfléchir à la situation. Sois discret. Finit-elle puis elle se penche de nouveau sur ses papiers.
Père se rapproche doucement de moi, puis me serre l’épaule, j’échange un regard avec lui et voit dans ses yeux qu’il est content de me voir, qu’il est désolé pour mère et Afzélia.
Ils sortent de la pièce et je me retrouve à fixer mère, mais elle n’est plus avec moi, pendant un bref moment, elle a souri, c’était ma mère puis c’était de nouveau la reine. Pourtant, je ne connais pas énormément mes parents, certes mes frères et sœurs ont été élevés par les nourrices la majeure partie de leurs enfances, mais ils ont vécu tous ici, alors que moi presque pas.
— Viens, dit gentiment Derris alors qu’il m’attrape la manche et m’entraine dehors.
Je suis Robin, premier enfant de la reine Bauhinia De La Fabales et Anthyllis De Vicia, Souverains du Royaume Mirage et j’ai été caché toute ma vie.
Et je ne sais même pas pourquoi….