Je voyage sur une longue route
Pour finir sans virage
Droite et silencieuse
Sous les nuages sombres
Que crève l’astre solaire
Je m’égare sur une longue route
La nuit, le jour,
Et encore la nuit et encore le jour,
Sans crainte et sans détour
Et encore et toujours
je croise
Des anges fumants, des pensées mortes
Des soleils abîmés
Qu’elle est longue
Qu’elle est longue, cette route
Je continue sur une longue route
Entre les plaies béantes et les vrilles
Exil fulgurant de néons cérébraux en néant
Je déboule sur une tortueuse route
Et dans ma tête, il craque cette guerre
Mon esprit de béton ascétique et de honte
Je les croise tellement tendus
Des douleurs en sueur, des idées épuisées
Des pensées perdues, des envies errantes
Mes cortèges de bonheur sont des oubliés
Perdu les éclairs de joie pure
Perdu les regards fugaces, l’amour des reflets,
Carcasse abandonnée comme de la tôle froissée
Que reste-t-il de ma chaîne minérale ?
Sauf à y voir des taudis, des mauvais paraclets,
Puis des gouffres infinis et en misère des sommets,
Une seule ligne à suivre, une vie en pointillés
Qu’elle est longue
Qu’elle est toute en torture, cette route…
Entre l’enfer immense et la terre brûlante