Lorsqu’ils arrivèrent devant les Éléments, Feu était tellement en colère qu’il avait du mal à rester sous sa forme humaine. Air attrapa Elleana par l’oreille et commença à la sermonner sur sa désobéissance tout en tirant de plus en plus fort sur la pauvre oreille.
– Vous êtes vraiment inconscients ! Vous croyez vraiment que si on vous a interdit d’y aller c’était juste par pur plaisir !
– Mais où est-il ? demanda Mathéo qui, pour une fois, était désarçonné par la tournure des événements.
– Vous ne regardez donc jamais les informations ? répliqua Feu qui clignotait toujours.
Il alluma la télévision qui était accrochée au mur de droite. Les images qui défilaient étaient catastrophiques, des feux en Californie et en Amazonie, une épidémie en Asie du Sud, la sécheresse en Afrique et des chaleurs hors normes sur tout le globe.
– C’est affreux ! s’exclama Elleana dont Air n’avait toujours pas lâché l’oreille.
– Oui, mais je ne vois pas le rapport, remarqua Manon.
– Je sais, murmura Arthur qui avait l’ai terrifié, Vide n’est pas dans son Manoir tout simplement parce qu’il est sur Terre. Rappelez-vous, Vide veut conquérir la Terre, mais peut-être qu’il le peut seulement si elle est dépeuplée.
Ses trois amis le regardèrent avec un air effaré.
– Maintenant que vous savez où il est vous n’avez plus qu’à l’arrêter, ajouta Eau avec un sourire, mais attention n’y aller pas sans avoir prévu un plan.
Sur ces mots les Éléments quittèrent la salle.
Les quatre amis restèrent là, à digérer l’information, lorsque trois sous-éléments, un de feu, un d’eau et une d’air, entrèrent.
– Bon, vous avez un plan ? demanda R.
– Bien sûr qu’ils n’en n’ont pas, s’écria Pheu, c’est pour ça qu’on est là.
– Tenez voici ce qu’il vous faut, ajouta Au en leur tendant une boîte noire, à peu près aussi grande qu’une boîte à chaussure, qui semblait être en pierre.
– Qu’est-ce que c’est ? demanda Arthur qui s’en était emparé.
– C’est une Boîte, répondit fièrement le sous-eau.
Les quatre amis finirent par apprendre que cette boîte avait été fabriqué il y a des milliers d’années et avait, finalement, été retrouvé il y a cent ans par les GENCIVES, le Groupe d’Êtres Naturels Indéniablement Vital pour l’Équilibre des Surs (personne n’a jamais su à quoi servait le « c »). C’est une association de Sous et d’humains qui luttent pour le respect et l’égalité. Les Sous les informèrent aussi que l’objet servait à enfermer des êtres élémentaires, mais sous leur forme élémentaire seulement.
– Elleana, dit Pheu l’air grave, il y autre chose que tu dois savoir… Tu sais ce que signifie le dessin au centre du drapeau de la Corée du Sud ?
– C’est une espèce de Yin-Yang, non ?
– C’est le Um Yang. Et ce qu’il y autour sont les quatre éléments. Or, tu sais que les éléments existent pour de vrai…
– Ce qui veut dire que le Um Yang existe aussi, devina Manon.
– Il y a deux personnes en fait, poursuivit le sous-feu, le Bien et le Mal, la Lumière et l’Obscurité. Il ne peut pas y avoir plus de deux Sur, ceux qui auraient dû être des Sur mais qui ne pouvaient pas car c’est contre-nature sont les Éléments. Et, comme tu l’as peut-être deviné, les deux Sur sont le Um et le Yang.
– Ce qui veut dire que je suis le Yang et que Vide est l’Um.
– Exactement. À chaque fois qu’il y a les deux Sur il y a un combat. Si le Bien gagne, une ère de bonheur et de stabilité suit. Mais si le Mal gagne, une ère de guerre, de souffrance et de désaccord suit.
– Donc, si j’ai bien compris, il faut que je gagne.
– Oui, c’est pour ça que nous t’avons donné la Boîte : on ne peut tuer un Sur que s’il accepte la mort, donc il faut l’enfermer.
– Le groupe des GENCIVES a, d’ailleurs, été créé, car le Yang n’avait pas réussi à vaincre le Um, intervint Au. Et les êtres élémentaires ne voulaient pas que cela se reproduise alors ils ont cherchés la Boîte pour ne pas avoir à tuer les Sur.
Après quelques explications supplémentaires les Sous leur souhaitèrent bonne chance et s’en allèrent.
Les quatre amis élaborèrent un plan puis se dirigèrent vers le Passage.
Arrivés sur Terre, ils commencèrent par se préparer, ils prirent des affaires de rechanges, Arthur vola la carte bancaire de son père et prit son ordinateur portable.
Ensuite, ils se demandèrent où était leur ennemi. Arthur, qui avait amené une radio portative, avait l’oreille collée à l’appareil.
– Euh… Il y a des incendies spectaculaires en Australie, des manifestations en Russie et une famine en Somalie.
– Bon, on va commencer par l’Australie, décida Elleana.
– Où est l’aéroport le plus proche ? demanda Manon.
– À une vingtaine de kilomètres d’ici, répondit Mathéo.
Il appela un taxi et ils se rendirent à l’aéroport.
Ils eurent un petit moment de stress, car il n’avait pas payé à l’avance et qu’il ne restait que dix places dans le prochain avion, mais quatre heures plus tard ils voyageaient en direction du pays des kangourous.
Et l’Aventure continue ! je dois dire que le coup de l’Acronyme des G.E.N.C.I.V.E.S. m’a fait bien rigoler ( et pourtant j’en use et abuse dans ma Nouvelle Intemporelle !). Beau travail Naëlle.