En les voyant tous les deux, collés l’un à l’autre, dans le silence du bonheur, j’ai compris. J’ai compris que dans la vie on peut tout perdre, d’un coup, que les nuages apparaissent ainsi, d’un coup, sans raison apparrente. J’ai compris que je ne retrouverais jamais ce que j’ai perdu, oublié, laissé tomber. Mais je sais désormais que je peux reconstruire, avec les vestiges des larmes qui ont coulées, des rires qui se sont échapés, de la douleur durcie, je peux reconstruire un chemin, un autre, un neuf. Je sais qu’il sera différent. Parce qu’on ne récupère jamais sa peau initiale, même lorsque la blessure a cicatrisé. Parce que les larmes ne font que sécher, les pleurs s’attenuer, les rires se multiplier. Parce que le passé ne se revit pas.
Mais la différence ne me fait pas peur, plus maintenant, j’ai trop souffert pour craindre d’essayer. J’ai peur d’échouer, de tout casser, de tomber, mais pas de changer. À quoi bon rester sur une route bossue lorsqu’une autre semble plus stable ? Je n’oublie pas. Je n’oublie rien. Je sais où et quand tout a commencé. Je sais pourquoi tout s’est terminé. Mais je n’ai plus besoin de me le répeter.
Ils sont là. Je peux les voir, maintenant, ensemble, sans avoir à tourner le regard de l’un pour regarder l’autre. Je peux les toucher, sans détacher sa main pour attraper une autre. J’ai tout perdu, mais j’ai récupéré l’essenciel: le bonheur.
À tous ceux qui ont parfois l’impression qu’il ne leur reste plus rien; ne laissez pas le soleil parce qu’un nuage s’est placé devant.
N’hésitez pas à me faire part de vos avis. Ils sont les bienvenus.
Nous sommes la somme (intéressants homophones) de nos expériences : agréables ou difficiles
Lorsqu’on emprunte le chemin de la reconstruction, il est bien difficile de ne pas se reconnaître dans ce texte. Vivre avec la douleur en attendant qu’elle s’estompe sans tomber dans le piège de la table rase, c’est le seul moyen de goûter à des cieux plus cléments.
Merci pour ce partage.
Très joli texte porteur d’espoir !