– Résumé –
Il y avait huit dieux, dont les créateurs, Aos et Evelya. Cinq de ces derniers façonnèrent les races divines et les trois autres, les races dites maléfiques. Les dieux divins, jaloux de leurs pairs, créèrent une prophétie dans le but d’exterminer les créations de ces derniers, car une divinité ne pouvais pas détruire l’œuvre d’une autre.
Aeris, enfant née à la fois divine et maléfique, est la nouvelle Asura que tout le monde attend depuis près d’un millénaire. Néanmoins, elle ne veut pas compléter cette prophétie. Malheureusement, on ne peut pas s’en défaire. Assumant son choix difficile, elle devra en subir les conséquences. Déchirée entre deux nations ennemies, elle ne saura plus qui sera ses vrais alliés. Saura-t-elle faire face au bon ennemi ?
Les fortes bourrasques du vent hivernal fouettaient violemment les minces branches des arbres, les faisant bouger dans tous les sens. Elles étaient si puissantes qu’elles auraient pu arracher les bras de bois de leur robuste arborescence.
Au milieu de la forêt de conifères, se tenait une pâle silhouette encadrée de longues vagues rouges. La jeune elfe aux cheveux de feu avait le regard perdu au loin. Malgré le froid glacial et les salves de vent qui faisaient lever sa cape et agiter sa capuche, elle ne portait qu’une mince robe de lin sous sa houppelande blanche comme la neige dont ses oreilles pointues dépassaient d’un cinq bon centimètres. Ses cheveux décrivaient constamment des mouvements irréguliers dans les airs donnant l’impression d’être les flammes d’un brasier éternel
Elle leva son regard vers le ciel gris à peine visible à travers la canopée . Il n’y avait personne, aucun animal : seuls les cris du vent. Un léger bruit presque imperceptible attira son attention. Ses prunelles, aussi pures que des améthystes, plongèrent vers la gauche. Il y avait une empreinte de pas dans la neige immaculée. Lentement, sans être effrayée ou même sur ses gardes, elle s’avança vers la trace.
Soudainement, un individu encapuchonné – un homme d’après sa stature – surgit de derrière un pin. Il vint appuyer une dague finement aiguisée sur la gorge de la jeune fille. Il la fit reculer jusqu’à ce que son pied heurte un sapin. Cette dernière se laissa faire sans tressaillir et ne sembla pas surprise pour autant. Un voile de stoïcisme couvrait son visage gracieux.
— Donne le bouquin maudite elfe ! Cracha-t-il à son visage.
— Dis-moi pour quelles raisons donnerais-je un aussi précieux livre à un démon ? Les diviotis scellés dans cet ouvrage sont très puissants.
— Comme si je ne le savais pas déjà, lui répondit-il riant sarcastiquement à son visage. De gré ou de force, mon maître finira par avoir cet écrit entre les mains
— Il a été caché dans un endroit où plus personne ne pourra accéder et jamais il ne tombera entre vos mains tant que je vivrai.
L’homme appuya un peu plus fort sur sa lame, de sorte qu’un mince filet de sang coula sur son cou pâle. Malgré la capuche qui lui bloquait le visage, il était facile de deviner que l’homme bouillait intérieurement. Elle prononça un mot en elfique et brusquement, un tremblement de terre se fit sentir sous leurs pieds. Surpris, il desserra sa prise sur la lame mais ne lâcha pas pour autant celle sur son corps, toujours adossé au sapin. L’arbre se mit à trembler puis en une fraction de seconde, transperça le corps de l’homme sur la droite. L’impact fut si brutal qu’il mourut quelque seconde après. Dans ses derniers soupirs, il réussit à prononcer ses derniers mots :
— Tu verras, il nous appartiendra ce livre …
L’arbre retira sa branche du corps encore chaud pour se replacer dans sa position d’origine. Une marre de sang écarlate commença alors à se former sur la neige qui prenait une teinte rosâtre. La jeune fille détourna son regard – indifférente à cette scène et tourna les talons. Elle chuchota quelque chose d’inaudible en raisons des bourrasques de vent. Elle se dirigea vers la sortie de la forêt, les flocons effaçant toute trace de son passage.
Asura – Dieux et diviotis – Chapitre 1