https://www.youtube.com/watch?v=4Tr0otuiQuU
La fuite est un organisme vivant.
Elle se matérialise de différentes manières.
Exactement comme lorsque je fais de la chimie, que je mélange huiles et soude et que je chauffe.
Il y a exactement les mêmes ingrédients mais au fils du temps et sous la chaleur, le tout se modifie.
La fuite comme des doigts sur le piano pour donner moonlight sonata, la fuite comme un courant d’air, l’impalpable, l’invisible souffle qui fait l’effet d’une gifle, l’effet d’une absence brutale, un cercueil qui tombe dans son trou sans retenu, les cordes ont lâché brutalement et l’air puant de la mort est remonté.
14.58mn, le sens tu ?
Cette course inéluctable vers l’ailleurs ?
Un espèce de soufflet en train de gonfler, l’afflux de sang qui monte à la tête et puis le tournis et puis continuer à courir derrière quelqu’un ou pour qu’il ne nous rattrape, la fuite a ses mystères, courir jusqu’à l’épuisement, jusqu’à ne plus sentir son corps, jusqu’à n’être qu’une douleur cérébrale qui fuse comme la chaleur qui sort du soufflet quand on décide de le poignarder, comme la pate à savon quand elle se saponifie et qu’elle enfle à crever elle meme son propre ventre, à vivre elle même seule, molécules qui se bouffent, se détruisent, liquides qui se solidifient, matière brûlante, spectaculaire, indomptable, son unique fin est de devenir savon, tout comme l’homme vivant deviendra mort.
Comme ta fuite est inintéressante, on dirait qu’elle n’a pas de fin, quand a t elle débutée ?
Je n’en ai pas la certitude mais je pense qu’elle a commencé quand tu étais tout petit, nous avons pris ton train en route, ta fuite en marche, les unes à la suite des autres.
Je suis plutôt du genre à me cogner dans les murs pas pour fuir mais pour tenter jusqu’au bout, jusqu’à ce que crane se casse et puis que les larmes coulent.
On a chacun sa mécanique, on est comme des poussières dans un gros engrenages, c’est un peu comme sa propre prison, on peut en sortir si on le souhaite vraiment, je ne me cogne plus mais je pleure beaucoup, la réalité sans poésie est toujours tellement triste.
j’ai encore dormi dans mon refuge comme tu l’appel.
j’y suis mal, j’ai froid surtout dans le dos mais dans le fond ca doit venir du coeur, ta fuite a aussi son effet sur mon coeur, il se sent seul et comme un animal remis dans son milieu naturel, il faut que je me refamiliarise avec la solitude.
l’autome continue, tout continue, j’ai pris rendez vous avec moi, chaque matin histoire de me sentir moins seule, ca se passe plutot bien, nous sommes légères et meme si nous parlons de toi, nous le faisons en bien la réalité se chargera de nous montrer ses ténèbres.
03,02,2021….c’est drole je ne vois que 3 2 1 !
L’animelle