Gustav Fraperson était issu d’une grande famille de Khronurgie, ingénieur en machines agricole. C’est le métier qu’il voulait pratiquer. Il avait fait ses études dans cette ville, puis il était parti se spécialiser dans ce type de matériel à Philadelphie. En 1910, il n’ y avait que là que la recherche avançait vraiment.
Il s’était installé au retour dans la banlieue de la capitale de son pays et avait commencé à exploiter ses compétences en produisant des prototypes tout à fait révolutionnaires. Au fur et à mesure que les techniques avançaient dans le monde, il les incorporaient à ses machines, il était toujours à la pointe de la modernité. Ses affaires prospéraient. Il dû prendre deux associés et quand sa fille, qui était une passionnée de problèmes techniques tout comme lui, eut l’âge de rejoindre l’équipe, les ateliers de fabrication tournaient à plein régime.
A 50 ans, il avait déjà créé plusieurs modèles de moissonneuses -batteuses -lieuses. Et le problème qu’il rencontrait, c’est que ses engins étaient particulièrement performants et solides. Il en vendit de nombreux. Mais quand les agriculteurs des environs furent tous pourvus, il se trouva devant un dilemme : aller proposer ses fameux matériels plus loin, ou trouver un autre créneau. Or les autres membres de l’entreprises ne voulaient aucunement s’éloigner de Khronurgie. Donc se serait un autre créneau.
En fait, ce qui intéressait Gustav, au fond, c’était d’inventer, de relever des défis. Il se dit, avec son équipe, que c’était peut-être l’occasion de se reconvertir. Il était notoire qu’une des problématiques actuelles du pays, c’était la production de l’alcool national : la Drankhor. Il était fabriqué à base de seigle de Pontukhre. Mais les souches de ce seigle actuellement produites localement donnaient une matière impossible à distiller avec les méthodes connues.
Ils se dirent qu’ils étaient en première ligne pour résoudre ce problème puisque déjà concernés par la production agricole et aussi novateurs qu’ expérimentés.
Ils s’intéressèrent aux vieux alambics, aux actuels, à toutes les productions apparentées. Ils essayèrent des systèmes à pression à chaud, à froid, des circuits en fer, en plomb, en calcite, en ciment… Rien ne produisait une Drankhor de qualité satisfaisante. Les producteurs traditionnels ne manquaient pas une occasion de les tourner en ridicule, de dire que rien ne permettrait de distiller ces nouvelles souches. Gustav et son équipe s’entêtèrent. Ils promirent d’y parvenir pour la fête nationale qui avait lieu trois mois plus tard. En se fixant une échéance, ils espéraient mettre le sort de leur côté et/ou stimuler leur inventivité.
Ils reprirent leurs calculs, leurs essais. Il y avait chaque fois un problème. Ou de température, ou d’impureté, ou de concentration, ou de goût, ou de couleur…Mais au fond d’eux, ils avaient vraiment l’espoir, voire la certitude d’y parvenir.
Ils avaient bien trouvé un système qui fonctionnait mais il ne produisait pas de grandes quantités. Et il était vraiment complexe car constitué de multiples pièces : courroies, volants, régulateurs, flacons, spirales… Par contre, c’était des éléments bons marchés et faciles à trouver. Alors ils décidèrent de se lancer dans la multiplication de ces sortes d’alambics. Le premier mois ils collectèrent toutes les pièces. Le deuxième ils les assemblèrent. Ils purent créer 200 systèmes. Le troisième, ils lancèrent la production. Et à la fête nationale, à la grande surprise des autorités et des concurrents, ils avaient pu constituer un stock suffisant de bouteilles pour tout le pays. Ils y étaient arrivés parce qu’ils étaient ingénieux et tenaces, mais surtout parce qu’ils y croyaient… Trinquons à leur réussite ! Une bonne choppe de Drankhor de grande qualité ! A la votre !
Bonjour Chantal,
Félicitations pour ta participation, le Pen est ajouté au concours !