Et si rêver c’était recréer le monde…

J’ai fait un rêve et une fois de plus, je me pose des questions. Pourquoi on rêve ? Pourquoi je rêve ? Pourquoi toujours la même chose ?

Je rêve que je suis sur une scène de théâtre. Il y a les autres comédiens de la troupe. On est trois ou quatre. Il me semble que j’en reconnais certains, mais ce n’est pas sûr. Arrive le metteur en scène. Il dit : « À vous ! ». On se regarde, on ne sait pas que jouer. On lui dit : « Mais on ne fait pas d’impro, il était question d’un texte. ». Silence. Il reprend : « Eh bien s’il n’ y a pas de texte écrit, jouez la vie. »

Alors l’homme de 50 ans parle de sa peur de vieillir, la femme de 30 ans de celle de ne pas avoir d’enfant, l’homme de 40 ans parle de son manque de sentiment, la femme de 20 ans de son projet professionnel.

Le metteur en scène s’énerve et dit : « La vie c’est pas ça, les gens se parlent entre eux. À vous ! ». Alors la femme de 20 ans dit qu’elle veut aider les gens qui ont peur de l’avenir, et elle parle avec l’homme de 50 ans et la femme de 30 ans. La femme de 30 ans dit qu’elle veut juste un enfant et que ce n’est pas grave si on ne l’aime pas, et l’homme de 40 ans se propose. L’homme de 50 ans dit qu’il peut aider un jeune à réaliser son projet professionnel et il s’adresse à la femme de 20 ans.

 La femme de 30 ans, c’est moi, et moi je n’ai rien à proposer. Je regarde le metteur en scène, les autres comédiens, je chercher, je cherche… et puis je m’avance au tout devant de la scène et dis : « on joue la vie, et bien la vie, c’est comme ça : il y en a qui donnent sans recevoir, il y en a qui échangent et il y en a qui reçoivent sans rien avoir à donner »

Les autres comédiens protestent, le metteur en scène se lève et monte sur la scène. Il hurle : « Ce n’est pas vrai, tout le monde à quelque chose à donner. Si toi t’as rien à proposer, qu’est-ce que tu fais sur ce plateau ? Fous le camp ! » Et les autres comédiens me poussent dehors !

Je me retrouve dans la rue. Alors je me réveille. Et je suis dans la rue. Plus exactement dans un jardin public, sur mon banc où je passe mes journées en attendant d’aller le soir à l’Asile de nuit pour S.D.F. C’est vrai que j’ai raté ma carrière de comédienne, ma vie de couple et donc de future mère, raté ma vie en fait. Mais j’aimerai bien savoir pourquoi, en plus de vivre ma vie ratée, je dois la rêver tout le temps…