Maulde, chaque soir se rendait
Dans ce sentier.
Elle y parlait à voix haute
Elle reprenait le chantier de sa journée
D’école puisque ce plan-là galvaude
De toute façon
La plupart de ses contrefaçons.
Elle s’y rendait pour faire le brief de son épopée.
Ce sentier, peu entretenu
Était pour elle, la place de pleine vue
Mais aussi celle de sa voix où son écho
Y portait un simple timbre de son égo.
A chaque déplacement, elle connaissait l’endroit
Où soudain l’élévation de sa voix
Se répercutait au loin
Comme si sans micro, elle en attendait un grand besoin.
Ici, seule la nature comprenait ses mots.
Bien que tard dans la journée, il y avait encore des oiseaux
Qui venaient vers elle
Pour répondre à ces décibels
Qui leurs paraissaient importants
Puisque assise sur haute pierre couverte de mousse verte
Elle prenait le temps de leur rassemblement
Pour en faire un discours de liesse dans l’espoir de ce qu’il en reste.
Elle avait déposé non loin un vieux sceau.
Elle venait le remplir d’eau.
Elle avait fait de ce lieu désert
Une place pour rassembler les meilleurs concerts.
Certains oiseaux restaient perchés
D’autres, préféraient être installés
Sur des petites pierres encore chaudes
D’une lumière qu’ils partageaient avec elle ce moment couleur émeraude.
Chaque oiseau arrivait lentement
Chacun prenait place, comme si attente de ce moment.
Parfois, il y avait des absents
Ils se reconnaissaient presque tous, lorsqu’ils étaient présents
La voix de Maulde, leur était nécessaire
Puisqu’ils venaient tous pour se distraire.
Un seul écho de voix d’une petite fille
Suffisait pour rassembler chaque membre de cette famille.
Il y avait simplement
Miettes de pain et eau
Pour que chacun y dépose un chant
Dans un tourbillon de grands mots
Où chacun y portait attention.
La langue du lieu coulait à foison
Sans se préoccuper d’une seule pensée
Que cette dernière, à cet instant en a été si appréciée.
Sur son écho
Maulde attirait les oiseaux.
C’est eux qui commençaient le discours
Et, chacun à son tour.
Maulde leur répondait avec sa petite voix fine
Même une feuille remuée ne les faisaient pas fuir.
Ils savaient tous que la bonté se dessine
Sur une pierre où le secret ne fait que construire.