Ecrire 9 – bilan

3 mins

Je ne publierai pas le texte “Écrire 8” ici, vous trouverez l’explication ci-dessous…


Jour 9. Samedi 30 mai. 22 h 34.

Hier, j’ai osé l’expérience d’écrire en allemand. Je voulais voir si j’étais véritablement capable d’atteindre mon but désormais quasi-quotidien de 750 mots en 30-40 minutes, tout comme je l’ai fait en français. Objectif atteint. En appliquant le texte à la moulinette de différents correcteurs, cela a fait disparaître les nombreuses fautes de frappe et quelques erreurs de genre et de cas qui subsistaient, avant même que je ne le relise. Par la suite, j’ai soumis mon texte à mon ami. Nous avons discuté de vive voix de questions de style, de « on ne dirait pas ça comme ça » et autres sans parvenir à aller au bout de mon écrit, car il était tard, ou plutôt tôt…

Ce soir, je ne suis pas sûre d’avoir envie de réitérer l’expérience. En écrivant en allemand, tout en pensant en allemand, je ne me sentais pas aussi bien que lorsque je laisse filer les mots sur le clavier en français. Je me sentais dans une atmosphère beaucoup plus sérieuse, moins joyeuse, moins sereine, même si j’évoquais mes premiers souvenirs de découverte de cette langue qui remontent à l’enfance avec des expériences positives qui resteront gravées dans mon esprit. Alors en y réfléchissant, je me dis que pour le moment, j’éprouve le besoin de me faire plaisir et me sentir bien. Je n’ai pas réussi à saisir le rayon de soleil intérieur qui m’habite quand j’écris en français. À moins que dans mon perfectionnisme maladif, je n’aie été trop concentrée sur la formulation de mes phrases ? Je ne sais.

Depuis la dernière fois où j’ai écrit en français, quelques idées m’ont effleuré l’esprit sur ce que je pourrais raisonnablement écrire. À présent, j’exclus toujours l’idée d’un roman de fiction. Par contre, j’ai pensé à quelque chose qui pourrait au demeurant présenter un intérêt historique. Retracer ou imaginer la vie du grand-père que je n’ai jamais connu à partir des pièces historiques que j’ai pu réunir il y a une douzaine d’années à son sujet. Comme un livre d’hommage d’une petite-fille à son grand-père. Peut-être sous forme de lettres à partir des quelques informations que j’ai. Il faudrait que je regarde si cela n’a pas déjà été fait. En tous les cas, son parcours de vie, bien qu’unique, est assurément semblable à celui de milliers Malgré-Nous et pourrait, si je le retranscrivais, concourir au devoir de mémoire de cette période troublée.

Suis-je à la hauteur de la tâche ? Je ne suis pas historienne de formation. Mais il est à peu près certain que ce pan de l’histoire familiale a contribué à ce que je développe un intérêt manifeste pour la langue allemande. L’avenir nous dira si cette idée aboutit.

Autrement, la décision de composer un acrostiche pour le concours du mois m’a remémoré à quel point j’apprécie ce genre d’exercice. Choisir des mots qui me plaisent, qui me parlent, prendre le temps d’en mesurer la valeur, les mettre en harmonie les uns avec les autres et dans l’idéal faire des rimes. Il est évident que cela prendra bien plus que mes 30 ou 40 minutes pour arriver à un résultat qui me satisfera. Il faudra que j’opte pour la qualité plutôt que la quantité qui me fait divaguer au fil des lignes, au fil des signes qui s’amoncellent tels des grains de sable uniformes et ordinaires dans mes “pavés” du soir.

À part cela, rédiger de petites histoires courtes à partir de trois mots aléatoires me plaît bien aussi. C’est comme si j’avais besoin d’une béquille pour me lancer, une légère impulsion de départ pour stimuler mon imagination. Étrange. Il semble que j’apprécie avoir des contraintes extérieures pour créer. Quand je lis les contributions romanesques de certains, je prends peur. Écrire des pages et des pages, des chapitres qui tiennent tous ensemble pour former un roman, j’admire, je reste sans voix, car ça me paraît totalement hors de portée. Cela ne me correspond pas du tout. Pour le moment. Peut-être changerais-je d’avis dans un avenir plus ou moins lointain ? 

Ce qui compte pour le moment pour moi, c’est d’écrire comme cela vient, tantôt de façon complètement désordonnée et libre, sans plan préétabli, sans vraiment faire attention au choix des mots, parce que c’est ce qui me convient dans l’instant. Si à un autre moment, je préfère jouer avec eux, je le ferai. L’essentiel est de rester dans le plaisir d’écrire, après tout. Ce n’est pas (encore ?) mon activité principale donc autant que cela reste un loisir appréciable. 

23 h 18. 

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1 Commentaire
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Andreas Hornung
3 années il y a

Chaque langue que vous avez apprise est associée à vos propres souvenirs. Lorsque vous écrivez dans une langue, vous pensez et ressentez dans cette langue. Sans aide extérieure et intuitivement, vous ne pouvez écrire qu’avec la richesse ou la pauvreté de vos pensées et sentiments que vous avez vécus dans cette langue. Sinon, l’écriture ne consiste qu’à jouer avec des mots et des phrases. Mais cela peut aussi être un passe-temps amusant.

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