Conte 4 : La Vieille Dame et la Grochicha – 5ème partie

7 mins

Le lendemain, le Père Paul attendait le jeune homme devant le manoir. Quinze heures sonnèrent. Et le jeune homme arriva.
– « Ponctuel ! J’aime ça ! 
La ponctualité est la politesse des rois lui répliqua alors le jeune homme.
Et votre peuple avait un grand Roi ».
Et le roi des cons c’est qui ?…Euh…non…non…NON ! Ne répondez pas !…Il a fallu que vous répondiez, hein ! Vous avez pas pu vous en empêcher, hein ! Vous savez quoi ? Ben moi aussi je vous aime ! Tellement !
Le Père Paul et le jeune homme s’avancèrent dans l’allée du manoir, étrangement, moins lugubre aujourd’hui que la dernière fois qu’il y était venu.
Ils frappèrent à la porte et entrèrent. Le Père Paul présenta alors la vieille dame au jeune homme qui n’aurait pu dire si elle le regardait lui ou la courbure de l’univers et à sa fille qui avait à peu près une soixantaine d’années et, qui malgré son embonpoint…quelque peu prononcé notamment au niveau des cuisses, des hanches, du ventre, du buste…et surtout… des joues comme un bon gros hamster…et des doigts aussi oui c’est vrai, oui, oui vous avez raison de le préciser…était toujours habillée comme une ado des années soixante, une sucette dans la bouche et portait de drôles de couettes sur la tête. Et dès qu’elle le vit, elle sut que comme cette sucette…ben…vous voyez quoi…oui…il finirait, lui aussi, dans sa bouche…pour commencer. Et maintenant qu’elle le rencontrait, elle attendait impatiemment cela…bon c’est sûr que ça faisait quand même à peu de chose près quarante-cinq ans qu’elle attendait ça…ah ! Je vous l’avais pas dit ?…Ouais, ouais, ouais vous avez bien compris elle encore vierge la grosse vache !
Le lendemain, ce jeune homme, Damian Hayllon, commença son chemin de croix…ou la tentation serait partout.
Chaque fois qu’il devait se rendre dans cette grande maison, son estomac se serrait. Il avait envie de dégueuler rien qu’à l’idée de penser qu’encore une fois la vieille se serait chiée dessus, qu’elle aurait le cul tartiné de cette putain de merde. Cette merde qui aurait mijoté toute la nuit dans la pisse, dans une putain de couche qui en serait devenue un putain de bac à décantation qui n’aurait rien décanté du tout. Et cela même alors que sa fille occupait la chambre d’à côté. Mais changer sa mère l’aurait obligée se lever et à se réveiller. Et elle aimait trop son putain de sommeil pour faire une telle chose.
Et, en plus, il savait qu’elle serait là, cette grosse chienne en chaleur, à le zyeuter comme s’il était le dernier morceau de gâteau, la dernière part de tarte, le dernier chocolat au fond de la boite, celui qui tente toujours le plus.
Chaque fois qu’il lui essuyait le cul dans ces putains de chiottes qui puait le thon pourri, cette vieille conne gueulait qu’il lui faisait mal ou que ce n’était pas comme cela qu’il fallait faire, qu’il devait faire mieux car elle sentait qu’il en restait encore. Là, des morceaux ! Chaque fois, il aurait bien attrapé ce foutu balai à chiotte pour lui enfoncer droit dans son putain de trou du cul ridé. En racler sa putain de tripaille jusqu’à lui faire remonter dans la gorge et que son putain de sang, que ses putains de tripes lui giclent de sa putain de bouche, de son putain de nez.
Chaque fois, qu’il essuyait ces putains de fesses fripées, il sentait ce regard peser sur lui. Un regard vorace, parfois féroce, examinant, jugeant, s’alléchant. Comme pouvait être celui d’un prédateur pesant sur une pauvre proie, quelle qu’elle soit. Parfois même, elle se mettait à gueuler qu’il devait faire attention à la môman. Attention à ses jambes. Attention à ses bas qu’il ne les troue pas. Attention aux meubles qu’il ne les cogne pas. Attention qu’il ne les salisse pas.
Chaque fois qu’il la lavait, elle gueulait qu’il ne devait pas lui toucher ses intimes parties, ses seins, qu’elle ne voulait pas de ses doigts ou de quoi que ce soit d’autre en elle, qu’elle savait ce que les hommes étaient, ce que les hommes voulaient, ce qu’ils pensaient. Salaud d’enculé !
Chaque fois, il songeait à enrouler le flexible de douche autour de son cou flétri. Il n’aurait plus eu qu’à serrer et serrer encore jusqu’à ce que ses putains d’yeux lui sortent de ses putains d’orbites, que sa putain de langue lui sorte de sa gueule pendant comme un vieux bout de chewing-gum pourri. Puis, il lui claquerait son putain de crâne contre la faïence jusqu’à ce que son sang vienne rougir le blanc jauni de cette baignoire. Et il laisserait là son putain de corps décharné pourrir jusqu’à ce que les asticots l’aient bouffé.
Chaque fois, dans cette salle de bains, il sentait son parfum flotter derrière lui, entendant sa respiration, ses fesses se poser et faire craquer l’abattant de la lunette des toilettes. Lorsque, généralement, il se retournait, elle était là, le fixant et caressant lascivement ses grosses fesses blanches, mordillant ses grosses lèvres. Suggérant, entreprenant, s’excitant, elle ne baissait pas les yeux. Bien au contraire, elle ne l’en fixait que davantage.
Parfois, elle hurlait qu’il allait faire tomber la môman ! ATTENTION ! Alors elle le poussait et prenait sa mère sous sa protection hurlant qu’elle allait le faire elle-même. Parfois elle lui arrachait ce qu’il avait dans les mains, une foutue brosse à cheveux, un foutu gant de toilette, une foutue serviette. Ce n’était pas avec celle-là qu’il fallait l’essuyer. Ça, c’était la sienne à elle ! A ELLE ! A ELLE, BORDEL !!!
Chaque fois, qu’il l’habillait, cette vieille pourriture gueulait. Elle gueulait tellement fort que son regard n’en était rendu qu’encore plus fou par cette méchanceté qui habitait en elle. Elle gueulait que les boutons de sa robe n’étaient pas bien boutonnés, que c’était un incapable, et qu’il lui faisait mal, qu’il l’avait pincé. Alors elle se mettait à faire semblant de pleurer sur son pauvre petit sort. Alors parfois la Grochicha, comme il l’avait, très vite, surnommée, arrivait dans cette chambre comme une furie insatisfaite, beuglait qu’il faisait mal à sa môman. Qu’elle était tout pour elle et qu’elle n’avait plus qu’elle et que…patati et patata, il n’écoutait même plus cette folle furieuse complètement tarée. Elle en faisait parfois tout un cinéma, des larmes hypocrites auraient voulu couler de ses yeux mais rien ne pouvait en sortir.
Parfois, la vieille en remettait une couche en gueulant que c’était une honte de l’habiller comme il le faisait, qu’il n’avait aucun goût. Un goût de merde ! Que c’était une honte qu’il agisse avec elle de cette manière. Peut-être voulait-il baiser sa fille ! Salopard ! Et il ne devait pas oublier qu’il vivait grâce à elle. PEDE ! Et elle se mettait à l’insulter de son ton hautain.
Chaque fois, il s’imaginait prendre ce ciseau à coiffer devant lui, en enfoncer la pointe dans son oreille. Elle tomberait alors sur le sol prise de convulsions. Alors, à califourchon sur elle, il la frapperait et la frapperait encore et encore, jusqu’à ce que son putain de nez lui entre dans son putain de crâne, jusqu’à ce que son putain de sang soit expulsé de sa putain de bouche telles les gerbes de lave d’un volcan sur le point d’exploser. Puis, il lui casserait sa putain de gueule à coups de pied jusqu’à déboiter sa putain de mâchoire, jusqu’à lui faire éclater les dents de son putain de dentier. Puis, il prendrait l’une des épingles à cheveux sur sa coiffeuse, attraperait cette putain de pourriture par son putain de chignon. Il la regarderait alors dans l’œil. Et, lentement, doucement, en prenant tout son temps, il enfoncerait cette épingle dans sa carotide, la tournerait en remontant vers sa putain de mâchoire qui pendait. Là, alors, le sang giclerait dans toute la pièce. Il la jetterait alors contre le sol, son corps claquant contre le lino. Là, il la regarderait baigner dans son sang, dans sa merde et dans sa pisse jusqu’à son putain de dernier souffle. Cette putain de vieille ordure de merde.
Chaque jour, depuis le premier jour, la Grochicha ne le quitta jamais des yeux. Qu’il se change pour passer sa tunique avant de prendre son service ou qu’il se rhabille après l’avoir terminé, il sentait son parfum, son odeur. Sans la voir, il sentait son regard posé sur lui. Au moindre de ses mouvements, elle était là. Veillant, surveillant. Qu’il fasse marcher la vieille, qu’il l’aide à descendre l’escalier, qu’il lui fasse ses soins, elle était là. Quelque part. Toujours. Observant. Elle était là lorsqu’il la levait de son fauteuil. Elle disait vouloir l’aider. Mais alors qu’elle enroulait son bras autour de la taille de sa mère, elle laissait, furtivement, vagabonder sa main jusqu’à son entre-jambe à lui. Et bien qu’il se recule toujours, elle continuait avec ce foutu sourire sur son putain de visage bouffi.
Qu’il lui prépare son petit déjeuner, déjeuner ou souper parfois, cette putain de Grochicha était là encore. Guettant. Le guettant lui. Il la sentait dans son dos. Il sentait son regard sur lui de plus en plus proche de lui. Il sentait parfois son souffle sur sa nuque tellement elle était proche. Tellement proche. Parfois, elle se serrait contre lui.
Parfois, elle pétait un câble quand il faisait mine de ne pas la voir, de ne pas sentir son souffle ou son regard sur lui. Parfois elle entrait dans une colère noire quand il touchait un objet que ce soit une figurine ou une quelconque breloque. Parfois, elle lui envoyait des piques sur sa façon de faire, de travailler, de soigner sa vieille mère. Parfois, même, elle faisait semblant de pleurer sur les malheurs de sa pauvre môman, de ce qui adviendrait d’elle, pauvre fille unique à qui son pôpa manquait tous les jours, lorsque sa pauvre môman ne serait plus. Et ce, alors même que sa pauvre môman essayait désespérément d’attraper le mouchoir qu’elle venait de faire tomber au risque de tomber elle-même. Et cette grochicha la regardait sans lever le petit doigt. Pauvre môman ! Pauvre fifille sans son pôpa !
Souvent alors qu’il terminait son service, elle était là, attendant dehors, l’attendant. Souvent, elle lui demandait d’un ton mielleux, parfois d’un ton enfantin, s’il voulait boire ou aller boire un verre avec elle, un café, manger quelque chose comme un gâteau ou une glace. Parfois elle ne faisait que s’approcher pour lui dire au revoir, comme si elle allait lui rouler une pelle. Parfois alors qu’elle rentrait, elle se collait, se frottait à lui, son bas ventre contre ses mains.
Chaque fois, il était soulagé d’avoir pu trouver une excuse pour lui échapper. Mais il savait que cela ne marcherait pas indéfiniment. Un jour, il devrait refuser ouvertement. Ce jour-là, il savait qu’elle péterait, certainement, un câble. Probablement même qu’elle lui sauterait dessus. Probablement même que…il devrait la remettre à sa place d’une façon ou d’une autre. Et il espérait que ce jour ne vienne pas trop vite car ce jour-là, il pourrait dire adieu à sa place et à l’argent qu’il économisait pour ouvrir son cabinet. Mais il serait prêt à faire face, comme toujours. Il avait connu pire dans sa vie. Bien pire qu’une grosse chienne en chaleur complètement tarée. Bien pire qu’une minable Grochicha comme elle.
Les jours et les semaines passèrent…

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1 Commentaire
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d'Hystrial Haldur
2 années il y a

J’aime cet optimisme sur l’humanité

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