PARTIE 2
Chapitre 1
-Eh ! Réveille toi tronche de cèpe, on est bientôt arrivé !
Il n’est pas loin de 7h du mat, et Jeff a la tête en vrac. Il a du mal à reprendre ses esprits. La soirée de hier a été rude, et ses souvenirs le hantent encore à son réveil. Mais pas le temps d’émerger, les 4h de route en pleine nuit n’ont pas réussit à avoir la peau de Yann toujours en pleine sur-excitation. Sur l’autoroute, il s’était arrêté sur aire de nuit pour se fournir en alcool pour le week-end. Il avait pris une bouteille pour chaque heure de l’apéro : Le blanc pour les matins, Ricard pour les midis et les soirs, le rouge pour les repas, le get pour les digeos, les bières pour l’après midi, et pour finir whisky, vodka, Gin ça sera à l’humeur de la soirée. Le caissier l’avait maté d’une drôle de manière, lui demandant pour combien de personne il achetait en boisson. 2 avait répondu Yann, ce qui avait laissé son interlocuteur sur le cul. Jeff le prévient qu’il ne pourra pas le rembourser. Yann en a rien à foutre et pourtant il ne roule pas sur l’or. Mais il est prêt à vendre tout ce qu’il possède pour une bonne soirée. On a qu’une vie qu’il disait et qu’il répéta bons nombres de fois durant le séjour.
-On se boirait pas une petite bière ?
-Tu veux pas attendre qu’on s’installe avant ? Lui demande Jeff pour tenter de le modérer.
-Allez fais pas chier.
Pour pas que Yann lui prenne la tête, Jeff lui en décapsule une. Yann l’a sirote tout en fixant la route. Il se met à causer gonzesse. Il raconte que ses couilles sont comme des paupiettes à cause de ce foutu confinement. Enfermé ou pas, Jeff lui rétorque qu’il n’aurait pas eu d’occasion de tremper son biscuit. Alors qu’ils n’étaient jamais aussi prêt d’arriver à Port Barcares, un motard de la gendarmerie se place à leur niveau, au même moment où Yann a le goulot de sa bouteille bien garé dans sa bouche. Le flic lui fait signe de s’arrêter. Voulant au départ les semer, Jeff l’ordonne de ne pas faire le con pour ne pas gâcher cette semaine déjà mal entamée. Il s’arrête au bord de la route. Par chance, le gendarme est plutôt sympathique. Cependant, ils ont finit au poste pour 6 heures d’affilée. Yann s’est sortie de cette affaire avec 6 points en moins et 750 euros d’amende. Un mois de salaire déjà dépensé, alors que le séjour n’avait même pas encore commencé. Malgré qu’il avait gueulé l’heure suivante, il oublia rapidement cette contrariété et se concentra sur ces fameuses vacances qu’il attendait tant. Rien ni personne pourrait lui gâcher. Quand à Jeff, les regrets pointent déjà le bout de leurs nez. Surtout qu’une fois arrivée à destination c’est le calme plat. Que ça soit au vieux village, sur la grande plage ou au vieux port, à part quelques touristes, pas un fêtard en vue. Ils se stationnent sur un parking situé au quartier de La Coudalère, en bord de mer. Pendant que Jeff en profite pour vider les restes de la veille, il se demande si Yann n’a pas inventé ce foutu festival. En sortant des chiottes, il tombe nez à nez avec une affiche placardé sur un poteau électrique.
-On est quel Jour ? Demande t’il à Yann.
-Mercredi pourquoi ?
Jeff ne peux pas s’empêcher de lui coller une tarte derrière la tête. Le festival à lieu dans deux jours. Il est fou de rage et se demande qu’est-ce qu’il vont bien pouvoir foutre en attendant. Yann relativise.
-C’est bon, y’a rien de dramatique, faudrait que tu penses à te détendre on a qu’une vie.
-C’est bien ça le problème, je veux pas perdre mon temps !
-C’est vrai que être chez soit, passer ton temps à fumer de l’herbe c’est pas une perte de temps…
Jeff n’a aucune réponse valable à lui fournir. Yann lui tapote l’épaule comme l’on fait à un gamin pour le rassurer.
-Allez, on va être bien tout les deux.
-Là tu commences à m’inquiéter..