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Ce second contrat de trois ans ce fut comme le début d’une nouvelle vie pour moi. Mon patron m’avait aidé à acheter deux terrains, l’un dans la zone du château, sur celui-là il y avait une petite maison, plus très en forme mais Abeng m’avait donné une superbe idée, contacter les potes que j’avais dans la profession et leur demander un coup de main. J’étais heureux de voir qu’ils étaient tous très contents non seulement de me donner un coup de main mais de me revoir. Mori était le plus assidu, il disait que le boulot lui manquait, il travaillait à la douane, le salaire était plus que confortable, mais il avait le bâtiment dans le sang.
Pendant plusieurs mois, je voyais les gars tous les week-ends. Et j’étais bien dans ma peau. Ils m’avaient beaucoup manqué et je crois que tous nous ressentions la même chose. Au final on en était tous à faire des projets de construction, alors on se promit de se contacter à chaque fois que l’un de nous aurait ce genre de besoin. Deux d’entre mes anciens potes n’avaient pas de boulot alors ils furent les seuls à qui je reversais de l’argent et j’avais dû batailler dur pour qu’ils acceptent. J’avais en fait été obligé de faire intervenir Abeng, et les gars ne lui refusaient jamais rien.
Le deuxième terrain se trouvait du côté de salsa, c’était l’un des rares terrains nus qu’il restait encore dans le coin. Toujours avec mes comparses, on bossait dessus le week-end, mais je savais déjà que Ngoma et Nto’o étaient au chômage alors eux y passaient même la semaine lorsqu’ils n’avaient pas d’autre chantier et c’est Abeng qui était chargé de vérifier leur boulot et de les payer. Le salaire que j’avais en plus y passait dans sa totalité. Ce qui était une bonne chose. Je me dis qu’encore une fois travailler pour cet entrepreneur était toujours aussi bénéfique pour moi. A la fin de mon deuxième contrat j’avais en réalité livré toutes les maisons depuis deux mois et pendant cette période j’avais perçu mes salaires à ne rien faire, enfin si je bossais avec mes potes sur mes projets personnels. Pendant environ trois mois après la fin de mon second contrat je bossais uniquement pour moi. J’allais sur le chantier avec Akeng et en sortant du magasin Abeng nous retrouvait là, et on rentrait ensemble. C’était la belle époque !
Le patron ne nous réclamait toujours pas de loyer pour la maison, il disait que cela lui reviendrait plus cher qu’un loyer de confier ses villas à une agence immobilière, et cela ne résoudrait pas tous les problèmes dont Abeng se chargeait. Je pensais plutôt qu’il préférait me laisser terminer la maison dans laquelle nous devions habiter, mes deux chéries et moi. Et je lui en étais reconnaissant. Pendant mon second contrat je me faisais souvent accompagner par Nto’o et je lui versais une partie de ce que je percevais en fait c’est pour cela que j’avais pu terminer ce chantier dans les temps.
Et pour me remercier le patron m’avait versé une prime d’environ un million six cent mille cfa que j’avais partagé avec mon ami. C’est peut-être pour cela que lorsqu’il avait été recruté par la confrérie grâce à un de ses cousins qui venait de revenir sur Port-Gentil et qui ne savait pas qu’il était au chômage, il demanda à l’homme de m’y faire rentrer aussi. Le cousin de Nto’o était un homme bien. Il faisait partie de la confrérie depuis presque vingt ans maintenant, celle-ci avait été créée par des jeunes dans les années 80, et avec le temps les services qu’elle proposait aux adhérents étaient de plus en plus nombreux et divers.
Chaque adhérent versait une cotisation tous les mois, et pour ceux qui ne travaillaient pas encore c’était le référent qui la versait jusqu’à ce que l’adhérent trouve un emploi. La confrérie avait dans les deux villes principales du pays des immeubles qui servaient à loger ceux des adhérents qui se retrouvaient à la rue pour une raison ou une autre. Elle avait aussi un bureau central où étaient envoyés les cv des nouveaux adhérents, et pour ceux qui étaient sans emploi, l’équipe chargé de « caser » les petits-frères en prenait connaissance et se battait pour leur trouver du boulot grâce au réseau que formait l’ensemble des membres.
Les enseignements que les jeunes recevaient là-bas étaient eux aussi assez particuliers, la confrérie organisait des formations en management, gestion d’entreprise ou de patrimoine, entreprenariat et encore d’autre comme la façon de gérer son argent, de s’habiller, de parler ou encore comment se comporter en public. Des petites choses qui manquaient souvent cruellement à certaines personnes. On n’y entrait que grâce à une personne qui vous connaissait bien, ce qui fait que le cousin de Nto’o étant le référent de Nto’o, Nto’o lui, était le mien. Le référent c’était la personne qui se portait garant de savoir qui vous étiez, et que vous étiez quelqu’un de fiable. Nto’o et moi on avait rencontré le grand ensemble, le frangin lui avait un peu parlé de moi et le grand sembla m’apprécier alors je signais sans m’inquiéter de rien.
Il fallait maintenant rentrer l’annoncer à Abeng, et c’était pas gagné, tous ces trucs de fraternité un peu trop bien, un peu trop… elle s’en méfiait. Je lui en avais un peu parlé la veille mais en lui disant que j’irais juste rencontrer le frangin de Nto’o pour me faire une idée, il n’avait jamais été question de signer sans en parler avec elle :
– Gora…
– Ecoute chérie, le grand cousin de Nto’o en fait partie depuis vingt ans
– Et alors tu crois qu’ils sont tous au courant de tout ce qui s’y passe ? il n’est pas question que…
– Je t’en prie ma belle, il faut que je trouve un boulot, j’ai mis ce qu’il me restait dans la maison, ça va faire six mois que je ne travailles pas, et là entre le loyer et tes revenu ça va être juste entre les frais de la petite pour l’école, son transport et nous, on ne s’en sortira plus très longtemps
– On se débrouillera, on s’est toujours débrouillé…
– Ma belle, on n’était que toi et moi, hey ! Fis-je en la prenant dans mes bras, fais-moi confiance, j’ai besoin de m’occuper de vous tu le sais, moralement je ne tiendrais pas si tu dois t’occuper de tout toute seule, tu le sais,
– Oui, je le sais bien mais, mon cœur j’ai peur,
– Tout ira bien tu verras, je t’ai promis de te payer des études et je n’ai pas encore tenu ma promesse
Abeng savait que c’était le genre de chose qui me tenait à cœur. J’avais plus que tout besoin me sentir l’homme de la maison. Subvenir aux besoins de ma famille me rendait fier. Ma petite princesse, elle allait à l’école mixte c’était une école consulaire française et ça nous coûtait un bras, et ne compter que sur un seul revenu ce n’était pas réaliste, et puis il y avait ma mère, depuis quelques temps elle était malade, tous les mois je devais en plus de la ration pour ses besoins, lui fournir de quoi acheter ses médicaments. Abeng n’était pas au courant et je ne voulais pas lui en parler, pas qu’elle ne voudrait pas m’aider non, je savais qu’elle ferait ça pour moi, seulement malgré les années ma mère n’avait pas changé d’avis sur ma compagne.
Et chaque fois que je me risquais à aller la voir c’était infernal, si j’y passais une heure, elle passait une heure à déverser son venin sur Abeng et la gamine qui n’était peut-être même pas ma fille etc… etc… au final, fatigué d’entendre tout le temps les mêmes choses j’avais fini par me disputer avec ma mère la dernière fois que j’y étais allé. Je crois que cela faisait un mois et demi que mon contrat s’était terminé, j’étais passé lui déposer l’argent que je lui destinais, ni plus ni moins, c’était la même somme tous les mois :
– Bonjour maman comment tu vas ?
– Ça va ! sauf que je vis comme si je n’avais pas d’enfant…
– Ne recommence pas avec ça, elles vivent comment les autres femmes qui ont eu des enfants ?
– Elles vivent avec leurs enfants
– Et leurs enfants ne grandissent pas ? Ils ne partent pas de la maison pour fonder leur propre famille ?
– Quelle qualité de famille, on t’attribut un enfant et à cause de ça tu pars et tu…
– Maman c’est bon arrête, tu sais, le pire c’est que cette personne que tu passes ton temps à insulter elle ne dit rien de mal sur toi, jamais,
– C’est normal, tout l’argent que tu travailles c’est pour elle, elle va parler mal de moi pourquoi ? elle m’a pris mon fils,
– Comme tu as pris celui de la mère de mon père, et qu’à sa mort il t’a laissé une maison alors qu’il n’a rien fait de tel pour sa mère n’est-ce pas ?
– C’est comme ça que…
– Non ne dis rien sur Abeng, elle ne fait pas pire que toi, mais au moins elle ne m’empêche pas de prendre soin de toi,
– C’est ce que tu appelles prendre soin de moi ? les miettes que tu viens me donner une fois en passant, c’est ça prendre soin de moi ?
– D’accord maman tu as gagné, tu ne me verras plus, c’est fini, tu sais ce que je te donne c’est pratiquement le tiers de ce que je gagne, mais pour toi ce sont des miettes, j’en ai marre trouves-toi un autre fils, moi, je démissionne
J’ai tourné le dos ce jour-là en déposant l’argent sur la table. Depuis je n’y ai pas remis les pieds. Pour l’argent ce que je faisais c’était que je le déposais chez son petit-frère à qui j’avais raconté mon calvaire. Il me dit qu’elle était comme ça même avec mon défunt père, jamais contente. Depuis qu’elle recevait l’argent des mains de son frère elle ne se plaignait plus, mon oncle lui avait dit que s’il l’entendait se plaindre, ne serait-ce qu’une seule fois, il me dirait d’arrêter de lui faire parvenir de l’argent. Je n’y croyais pas, Akeng avait presque neuf ans et elle ne la considérait toujours pas comme sa petite-fille, et le temps passait.
Au bout de deux mois après notre rencontre, je reçu un coup de fil du cousin de Nto’o, il me donnait rendez-vous devant une entreprise du coin :
– Tu vas passer un genre d’entretien, en réalité, tu viens faire connaissance avec l’ancien de la confrérie qui bosse ici, tu commences à bosser en début de semaine prochaine, mais il faut que je te le présente en personne
– D’accord j’arrive,
– Encore une chose, sois bien habillé sans en faire trop, pas de veste ni rien, sois juste bien habillé tu me comprends, il se peut que tu fasses le tour des ateliers alors, ne vas pas mettre quelque chose qui pourrait te gêner
– J’ai compris, je suis là dans dix minutes,
– D’accord, je t’attends dans ma voiture devant le bâtiment,
En arrivant je le vis debout près de la voiture, je crois qu’il en avait eu un peu marre d’être enfermé. J’avais passé un jeans noir et un polo bleu nuit avec une paire de rangers à semelles en plastique. En me voyant arriver le grand sourit :
– J’aime les nouvelles recrues qui comprennent vite, comment tu vas ?
– Un peu stressé quand-même
– Je te comprends, mais ce n’est pas la peine, il a discuté avec ton ancien patron et ce type c’est ton plus grand fan alors tu n’as rien à craindre tu n’es là que pour rencontrer un collègue ok ?
– Ok !
L’ancien qui nous reçut c’était un génie de l’électricité, j’étais sûr au moins d’une chose, j’en apprendrais sur le métier en bossant avec une sommité pareille. Il parlait boulot avec beaucoup d’enthousiasme, il était content que je sois un ancien du lycée technique :
– J’en ai vu passer beaucoup et ce sont des bosseurs, j’en suis fan, même si côté caractère vous n’êtes pas facile à vivre tous les jours, mais en même temps vous êtes des hommes et un homme ça doit savoir se défendre même contre ses ainés, hé oui mon gars,
– Merci monsieur,
– Je vais surement partir à la retraite dans trois ans à peu près, et j’ai besoin d’un jeune qui restera pas un gars qui viens juste se former c’est ton cas ?
– Oh oui ! Monsieur, j’ai une copine que je veux épouser ça fait trop longtemps qu’on vit de façon illégale et puis on a une petite fille, et j’ai pas envie d’être encore instable si on a un autre gamin
– Hoooo classe tu m’as trouvé la perle rare, il a une famille et il veut se stabiliser, c’est super, on est mercredi, tu démarres lundi, tu me suis on va signer ton contrat
– Je peux vous laisser alors ? Demanda le cousin de Nto’o
– Oui ne t’en fais pas classe, je te tiens au courant régulièrement, comme d’habitude
Le cousin de Nto’o me laissa avec monsieur Ngane. D’abord il m’emmena signer mon contrat, puis récupérer mes EPI, ensuite encore un tour dans son bureau pour fermer et m’emmener manger au flibustier un restaurant situé pas loin de cora wood. L’endroit était tranquille et je me dis que si les choses se déroulaient comme je voulais j’y ferais surement un saut un jour avec Abeng :
– Tu sais petit, dans la confrérie, tout le monde n’est pas aussi sympas que classe et moi, ou que ton frangin Nto’o qui a permis ton recrutement, mais toi tu es sous notre responsabilité, alors si un type t’emmerde, quel que soit sa position dans l’organisation tu nous en informes, personne n’est l’esclave de personne, et si tu te fais du fric aujourd’hui c’est parce que tu bosses, alors les trucs du genre tu dois bien ça à la confrérie, tu ne les écoutes surtout pas ok ?
– Bien monsieur,
– Et ta petite famille tu la garde à l’abri des membres que tu ne connais pas, mis à part tes référents et ceux que tu connais depuis avant l’organisation, n’invite personne manger ou prendre un verre chez toi et ne parles à personnes de la façon dont tu dépenses ou investit ton argent, et si tu as des vices gardes-les pour toi, certains pourraient te faire du chantage avec ça
– C’est compliqué tout ça !
– Je sais, vois-tu, nos Kasiks ont créés la confrérie comme un réseau d’entre-aide, mais j’ai entendu des rumeurs sur ce qui s’y passe maintenant et j’ai honte, le problème c’est que les jeunes recrues n’oses souvent pas dénoncer ceux qui les torture en pensant que le système est complétement pourri, alors qu’en réalité certains ont fait entrer des fruits pourris dans le panier et nous en payons un peu le prix tous autant que nous sommes… chacun de nous…
– C’est dommage, je suis content d’être bien tombé alors,
– Tu peux, alors tu n’oublies pas, si un membre te propose un cadeau ou un truc un peu trop bien viens m’en parler, ou à classe
– J’ai compris, et je ferais attention à moi
Avec monsieur Ngane, nous sommes restés au restaurant jusqu’à 13h et puis nous nous sommes séparés, lui devant retourner travailler. En revenant de mon rendez-vous j’étais content même si les paroles de mon nouveau chef, ne cessaient de raisonner dans ma tête. Et je comprenais un peu mieux de quoi Abeng avait peur. Ma petite chérie, elle s’inquiétait tout le temps pour moi, j’avais marché un peu en rentrant et ma balade improvisée m’avait entrainée du côté du supermarché au bord de mer. Je me dis que j’allais lui rapporter les friandises dont elle raffolait, ce serait une bonne entrée en matière pour lui annoncer la nouvelle et puis je ne devais pas oublier Akeng, ma petite princesse.
Pendant que je faisais ces quelques courses, je me mis à penser à moi. Il fallait que j’aille voir un médecin, si je n’avais pas eu la gamine dans nos début avec Abeng, je ne sais pas où j’en serais. Je me sentais mieux, les douleurs avaient complètement disparues même si certaines parties de mon corps étaient devenues insensibles. Et puis notre vie sexuelle avec Abeng allait aussi beaucoup mieux. Au début, lorsqu’on s’est remis ensemble, elle avait peur tout le temps de me faire mal, et c’est vrai que bien souvent c’était le cas, elle ne le faisait cependant pas exprès. Avec le temps la douleur avait cessé. Mais pour le reste c’était le calme plat. J’avais peur d’être incapable de lui faire d’autres enfants non pas que cela la préoccupait non, c’était moi. Je voulais vivre ça au moins une fois avec elle.
La voir enceinte, veiller sur elle, assister à la naissance de mon enfant, le voir grandir, marcher etc… c’est quelque chose qui me manquait. Pas tant pour l’enfant, mais Abeng et moi on avait traversé tellement de choses ensemble et ça pas encore. Et puis j’étais enfant unique et je n’étais pas trop satisfait de cette situation, et je ne voulais pas ça pour ma petite princesse. En arrivant à la maison les bras chargé je fus accueilli par les cris de joie d’Akeng, elle se mit à tourner autour de moi comme une fusée :
– Akeng arrête, dit Abeng en riant, laisse papa venir s’assoir, coucou toi, fit-elle en venant à ma rencontre
Elle vint se blottir dans mes bras et m’embrassa :
– Hey ma belle, maintenant c’est toi qui m’empêche de m’assoir, lui dis-je sans la laisser partir lorsqu’elle voulue s’écarter
– Tu es sûr de vouloir t’assoir ?
– Non plus maintenant, ce dont j’ai envie maintenant c’est de toi
– Ah oui ?
– Oui, mais avant je dois t’annoncer quelque chose, hey princesse viens débarrasser papa de tout ça
– Papa Gora ?
– Oui ma grande
– Je peux regarder dedans ?
– Oui bien sûre et y a quelque chose pour toi dedans
– Merci papa,
– Je t’en prie ma grande, tu laisseras les autres sacs sur la table dans la cuisine, et s’il te plait tu peux nous laissez discuter maman et moi ? C’est important,
– D’accord, fit la gamine en allant s’installer dans la cuisine
Une fois la gamine partit Abeng me lança un regard interrogateur. Mais au lieu de me harceler de question elle m’embrassa. D’un coup je me sentais mieux, je la pris dans mes bras en la serrant fort. Et puis elle s’arrêta, elle me regardait maintenant comme si elle avait devinée de quoi je voulais lui parler :
– Ne me dis pas que tu as deviné ma belle,
– Je pense que si, alors laisse-moi voir, tu as trouvé un nouveau boulot
– Oui, mais ce n’est pas juste tu es trop forte, fis-je en l’embrassant à mon tour
Elle se laissa faire un moment et puis m’entraina vers le canapé :
– Ne me dis pas que tu veux faire ça ici, la gamine est dans la cuisine, fis-je en souriant après m’être assis près d’elle
– Non, même si je sais bien que ça te manque hein ? les week-ends, rien que toi et moi
– Oui c’est vrai, mais on peut arranger ça
– Ah oui ? comment ?
– On met un canapé dans notre chambre
Abeng éclata de rire en me prenant les mains, puis d’un coup elle redevint sérieuse :
– Dis-moi ce qui ne va pas avec ce boulot,
– Comment ça ?
– Tu as dit à Akeng de nous laisser seuls, tu ne fais jamais ça Gora
– C’est vrai mais ce n’est pas le boulot, j’ai signé mon contrat, je commence lundi et c’est pour un CDI
– Alors qu’est-ce qui ne va pas chéri raconte,
– La confrérie, l’homme que j’ai rencontré m’a mis en garde contre tout ceux que je ne connais pas personnellement, il est allé jusqu’à me prévenir de ne vous présenter à personne et aussi de ne jamais amener de membres que je ne connais pas ici et encore d’autres choses comme ça, je suis désolé mon cœur, j’ai vraiment…
– Hey du calme, tu sais ce que tu ne dois pas faire alors tout va bien,
– Oui, répondis-je en la voyant me sourire
J’adorais voir Abeng sourire comme ça, comme si tout était parfait. Elle avait un don pour me mettre en confiance, j’allais tout de suite mieux. Pendant un moment je lui parlais encore de mon futur boulot, ensuite je lui confiais mes inquiétudes concernant mes problèmes de fertilité :
– Tu devrais être patient, tu te souviens comment s’était pénible au début de faire l’amour ?
– Et comment que je m’en souviens, j’avais honte d’être devenu si fragile, j’avais presque tout le temps mal, dis-je en me passant la main sur le visage
– Alors que je te disais que ce n’était pas de ta faute, et que les choses finiraient par rentrer dans l’ordre, tu vois le temps a passé et maintenant ?
– Ohh maintenant j’arrive à profiter de ma chérie autant de fois que je veux, lui répondis-je en la prenant dans mes bras, je déposais un baiser sur ses lèvres et c’était repartit pour un tour
– Chéri tu sais que ta fille est dans la cuisine ?
– Je sais, mais je suis tellement content aujourd’hui…
– Je le suis aussi pour toi, tu vois que tout va bien ?
– Pas encore tout à fait, j’ai envie de te faire un autre enfant ma belle, ça me perturbe, je ne veux pas que la petite soit enfant unique et…
– Je sais bien mon beau mais il nous faut être patients
Je me dis qu’elle avait sans doute raison, beaucoup de choses s’était déjà arrangé, et puis on n’était pas si vieux tous les deux. Cette année-là j’allais sur mes 32 ans.