Infidélité(s)

Court et intense. J’étais réparée. Je l’étais, et une nouvelle fois je me suis perdue. Je me suis cassée. Un chagrin d’amour qui me passera vite. J’oublierai vite. Je ne garderai en moi que ces émotions maussades. La culpabilité, le dégoût de soi-même, la honte. Une blessure qui va cicatriser mais qui sera toujours présente. 

L’histoire commence quelques semaines avant le drame. Il y a cet homme à mon travail. Il est séduisant, plus âgé d’une quinzaine d’années de plus que moi. Je suis jeune et naïve. Cet homme n’est pas libre, il est marié, il a des enfants. J’oublie vite l’idée de lui plaire et me contente de riches discussions avec lui. Puis un jour, sans nous en rendre compte, nous commençons à parler de sujets très personnels. Je lui demande un câlin. Je ne veux rien de plus qu’un contact avec lui. Il me demande si c’est ce que je veux, je confirme ma réponse. Après ce moment, il m’embrasse. Je lui dis qu’il ne devrait pas faire ça, il le sait, c’est ce qu’il me répond. Alors je continue de partager ce moment avec lui avant qu’il ne parte. Je ne réalise pas bien ce qu’il vient de se passer, tout cela me semble surréaliste. Immédiatement, je tombe amoureuse. 

Il me recontacte par message, nous commençons à envisager une aventure purement sexuelle. Nous partageons nos envies, nos désirs fous. Quand je le revois, je suis dévorée d’une pulsion. Inconscients, nous allons dans le vestiaire des hommes partager un moment ensemble. Il aime ça, moi aussi. Nous continuons librement nos erreurs, à se frôler sans que personne ne se rende compte de rien, à envisager d’aller plus loin. Je vois son envie à travers son regard malicieux. Il m’envoie des photos. Ivre, à une heure tardive, je fais de même.

Je m’endors non paisiblement. Un cauchemar terrible comme annonce de ce qui va arriver. Je me réveille, en sueurs, presque angoissée. Mon premier réflexe, comme tous les matins, est de saisir mon téléphone. Je reçois un message de l’homme que j’aime. Il m’annonce que sa femme a découvert la photo que je lui ai envoyée, que j’ai tout détruit, que nous aurions pu nous amuser et que tout est terminé, qu’il n’est pas nécessaire de répondre à ce message. Je suis envahie d’une peur monstrueuse. Puis je découvre le message de sa femme, presque insultant mais compréhensible. Elle m’informe du risque que j’ai à envoyer ce genre de photos à un homme marié et m’ordonne de ne plus le contacter. Ma tête me fait terriblement mal. Je n’ai pas été assez méfiante, j’ai terriblement honte. Le soir, je vais retourner au travail, dernier jour, dernières heures de tortures, et après je vais fuir. Je vois cela comme une punition à mon erreur gravissime. J’ai mérité ce qui m’arrive. Cela aurait pu être pire. Je suis humiliée. Je ne suis pas la seule coupable dans l’histoire et c’est moi qui paye nos bêtises. Je ne cherche pas à crier la vérité, j’acquiesce, j’annonce à sa femme que ça ne se reproduira plus. Je suis une femme amoureuse et je passe pour la méchante qui a voulu piquer son homme. Je ne voulais rien de tout cela. Comme d’habitude, je me laisse emportée par mon euphorie en oubliant la raison. Je suis terriblement mauvaise, irrécupérable, un déchet. J’ai perdu la raison, je vais devenir folle.

Folle d’avoir voulu faire confiance à un homme.

Folle d’avoir mal agit.

Folle à m’en détester et à haïr mon corps.

Folle à m’enfuir.