On parle souvent de syndrome de la page blanche, de manque ou de perte d’inspiration, de blocage d’écriture, mais on parle rarement des pauses volontaires d’écriture dans la vie d’un auteur alors qu’elles sont essentielles pour certains, si ce n’est pas tous, à un moment ou à un autre. Je vais vous exposer ma récente expérience à ce sujet et comment je compte m’en sortir.
Le pourquoi du comment.
Un auteur / un écrivain, ce n’est pas une machine qui ne fait qu’écrire toute la journée. C’est un être humain avec ses qualités, ses défauts, ses forces et ses faiblesses. Et parfois, un auteur, c’est fatigué. Fatigué d’écrire, de travailler sur un projet. Ce n’est pas qu’il n’a plus d’inspiration : parfois, au contraire, son imagination peut-être très fertile, mais son esprit est juste épuisé. Psychologiquement, écrire est éreintant.
Pour ma part, après le Camp NaNo d’avril 2017, j’ai fait une pause. Je bossais sans relâche sur ma dystopie depuis janvier, je n’ai pas écrit autre chose et j’avais vraiment besoin de me focaliser sur un nouveau projet. J’ai terminé une vieille fanfiction puis en ai commencé une nouvelle, très courte, sans aucune prise de tête, que j’ai écrit en cinq jours. Et après, silence radio. Je n’écrivais plus. Parce que psychologiquement, j’étais fatiguée.
Je m’étais dit que cette pause ne durerait que le mois de mai, pour me ressourcer et faire autre chose. Mais elle s’est prolongée. Je n’arrivais même pas à me remettre à l’écriture de mon roman. Comme si j’en étais lassé. Alors, j’ai attendu, attendu et ai fini par me dire que je reviendrais vers mon projet lors du Camp NaNo de juillet. Je ne sais pas encore ce que cela donnera, nous verrons.
Le moment de déprime
Comme je l’ai souvent dit, écrire est une passion et un besoin vital. Si bien que lorsque j’ai arrêté d’écrire, j’ai sombré peu à peu dans un état dit de “déprime” où je me sentais légitime de rien. Je culpabilisais de ne pas écrire car je m’étais fixée pour objectif de terminer le premier livre de ma dystopie cette année et en même temps, je ne me sentais pas du tout légitime de l’écrire. Cette période est difficile et donne juste envie d’abandonner tout ses projets. Néanmoins, il est normal voire essentiel. Que me jette la première pierre l’auteur qui ne s’est jamais senti ainsi. On ne cesse de se remettre en question. C’est un vrai cercle vicieux : on déprime car on n’écrit pas, mais on n’écrit pas car on ne se sent pas assez bien pour le faire.
Mais cette période, je l’ai dépassé. Je n’ai pas retrouvé l’envie d’écrire aussitôt après. Je me suis juste demandée pourquoi j’écrivais. Et j’écris pour me sentir mieux. Pour me sentir vivante. Donc, la solution, c’était d’écrire.
Reprendre l’écriture
Reprendre l’habitude d’écrire est très compliquée et je ne l’ai toujours pas reprise. Mais à côté, j’ai travaillé sur un nouveau projet qui m’inspire et me donne matière à écrire, finalement. Bien que je ne fait que faire des fiches pour l’univers, savoir que l’on avance sur un projet redonne confiance et remonte le moral.
Les premiers jours où on reprend l’écriture vont être difficile, mais ça va revenir. C’est comme faire du vélo : cela ne s’oublie pas. Il faut tenir bon, ne pas se démoraliser, un peu comme quand on prend la résolution de faire du sport. Le début est difficile, mais ça devient une routine dont on ne peut plus se passer. Et plus on s’accroche, plus notre égo se gonfle. Ce sera notre carburant, ce qui nous permettra de continuer d’écrire tout le temps.
Ce qui va m’aider à reprendre seront les sessions d’écriture sur le forum de Génération Écriture. Écrire seule est encore plus compliquée, mais pour le Camp NaNo, je ne serais pas seule et ça aide beaucoup.
Pour conclure, je dirais que cette pause m’a fait du bien et m’a prouvé que l’écriture n’était pas qu’une simple passion, qu’elle définissait ma vie et me faisait prendre confiance en moi. Cette pause était essentielle, pour moi et pour mon roman que je vais pouvoir reprendre doucement, mais sûrement. Et vous, avez-vous déjà expérimenté une pause d’écriture ?
Article publié initialement sur ehfredwell.com
Tellement de vérités dans ce texte, que beaucoup de monde peuvent, je pense, s’y retrouver !
Je n’ai jamais effectué de pause d’écriture, mais je comprends ton état, cela m’est déjà arrivé, d’avoir envie de tout laisser tomber, par impression d’incapacité. Comme tu le dis, tout passionné d’écriture et écrivain s’est retrouvé dans cette condition d’esprit. Mais ça passe avec le temps, c’est ce qu’il faut se dire. A titre personnel, ces moments d’inquiétudes ne durent que quelques jours, voire passent en une journée. J’espère que tu as réussi à réécrire et que tu t’es remise de cette pause d’écriture.
C’est quand bien de savoir que l’on est pas seul
Je compatis?!
Tr
Bon courage pour la suite. Et si l’envie est plus forte que la fatigue, la solution est peut-être d’essayer l’écriture automatique … sans pensée, sans contrainte, la main et l’esprit sont déconnectés, le plus éreintant n’est souvent pas tant la fatigue physique que l’intellect, enfin je crois ….