Calyna continuait son chemin jusqu’à la maison de son père. Elle s’était mise en danger en ne rentrant pas aux horaires fixés. Résultat, elle traînait dehors, la nuit étant déjà tombée.
Son cheval continuait de galoper entre chaque maison du village. Il n’y avait personne dehors, tout le monde s’était réfugié à l’intérieur. Aucun n’aurait risqué sa vie en sortant à l’extérieur.
Elle vit de loin la petite maison en toit de chaume apparaître. Elle se sentit soudainement rassurée et convaincue qu’elle allait y arriver. Sa cape couvrant à moitié son champ de vision, elle remonta le haut d’un geste de la main. Quelques mèches de sa chevelure dorée s’étaient retrouvées en-dehors du vêtement, se laissant aller au vent glacial de l’hiver.
Son souffle formait de la condensation qui s’envolait à chaque expiration d’air.
Les trace de sabots créèrent un chemin dans la neige jusqu’à chez elle.
Arrivée devant la petite porte en bois de l’habitat, elle descendit avec hâte du cheval avant de l’amener dans son enclos, le protégeant des flocons de neige de la nuit.
Elle ne pouvait s’enlever de la tête les bruits fantômes qu’elle entendait chaque minute, comme si quelqu’un la suivait depuis le début. Mais elle savait très bien qu’il s’agissait de son imagination, que son cerveau lui jouait des tours.
À grands pas, elle se pressa d’aller vers la porte, enclenchant la poignée avant d’entrer dans la demeure. Son père accourut jusqu’à elle, le visage remplit d’inquiétude.
– Où étais-tu passée ? Je t’ai dit de rentrer avant le coucher du soleil, tu ne m’as pas écouté, la sermonna-t-il, le ton dur.
– Je suis désolée, mais la neige s’est mise à tomber et j’ai perdu mon chemin, j’ai pris plus de temps que prévu pour rentrer. Mais je te promets de faire plus attention la prochaine fois, s’exclama-t-elle en tentant en vain un sourire se voulant rassurant.
– Il n’y aura aucune prochaine fois, je ne veux plus que tu sortes sans moi. Tu n’imagines même pas ce qui aurait pu se passer s’il t’avait trouvé.
La jeune femme soupira en enlevant sa cape, la posant sur le petit tabouret en bois à sa gauche.
– Je sais très bien ce qu’il y aurait eu, mais heureusement je suis encore là. Tu sais que Jean a besoin de moi pour livrer les pains à la taverne. Depuis qu’il a perdu son cheval, il a besoin d’aide pour faire le transport, et il n’a que moi en amie.
– Jean trouvera quelqu’un d’autre, il met ta vie en danger en te faisant faire ça.
Son père plaqua sa main contre ses cheveux, les tirant avec inquiétude en retournant à ses affaires.
Calyna s’insurgea de sa dernière phrase, avant de lui rappelait ce que son ami avait fait pour eux.
– Il t’a sauvé la vie je te signale, tu lui dois bien ça.
Elle s’avança vers lui, les sourcils froncés.
– S’il n’était pas intervenu ce jour-là, tu serais mort à l’heure qu’il est.
– Justement, s’enquit-il de dire, c’est à moi de faire ces trajets, ce n’est pas toi qui lui dois la vie.
– Tu es fou, tu es malade je te rappelle. Il est hors de question que tu te trimballes dehors dans cet état. Tu ne peux même pas marcher correctement.
Anaky, son père, soupira en revenant vers elle, lui prenant les joues entre ses mains.
– Si je dois en arriver là pour devoir te protéger, alors je le ferai.
Calyna tourna de gauche à droite sa tête, les yeux fermés.
– C’est hors de question. Tu es la seule personne qu’il me reste, je ne veux pas te perdre. Qu’est-ce que je ferai sans toi ?
– Mon ange, il ne m’arrivera rien. Si ce vampire vient un jour à me faire face, je lui bottrai le derrière sans hésiter.
Il savait parfaitement qu’il ne faisait pas le poids face à un vampire. Il se devait simplement de rassurer sa fille, la faire sourire.
Anaky reprit la cuisson de son potage pendant que Calyna continuait de réfléchir à cette discussion.
Son père la regarda du coin de l’œil, pendant qu’il mélangeait sa soupe.
– Arrêtes de trop réfléchir et viens t’asseoir. On en reparlera demain si tu veux.
La jeune femme ne broncha pas et s’installa sur l’une des vieilles chaises en bois de la table. Ses yeux émeraudes scrutèrent attentivement le repas de ce soir. Calyna était affamée. Sa course lui avait donné une faim de loup.
Le repas se passa sans encombre. Ni l’un ni l’autre n’avait songé à reparler de la discussion d’avant. Chacun avait déjà dit ce qu’il avait à dire.
Anaky était partit se reposer sur son siège, devant la petite cheminée en pierre. Calyna, quant à elle, tentait comme elle pouvait de dormir, même s’il n’y avait qu’une chose qui tramait dans sa tête.
Elle revoyait ses yeux rouges, la scrutant de loin alors qu’elle chevauchait son cheval. Elle savait qu’elle était désormais sa seule et unique cible, qu’il la traquerait jusqu’à ce qu’il la tue.
Elle savait que Dracula ne lâcherait pas l’affaire.
Coucou, malgré quelques petites fautes, ce chapitre est agréable à lire.
Tu poses beaucoup d’interrogations et j’ai envie d’en savoir plus.
J’attends la suite avec impatience.
À bientôt.