Le bruit des vagues

5 mins

Thomas allume sa cigarette, la flamme de son briquet éclaire les courbes de Léna. Il fait chaud, la fenêtre est grande ouverte donnant sur la mer, au loin on peut entendre le bruit des vagues, c’est apaisant. 


Leur idylle avait débuté une semaine plus tôt. Tom seul au bar, les yeux dans le vide, sirotait sa bière. Un groupe de 6 étudiantes était entré bruyamment, une fois installées au fond de la salle, une jeune femme aux traits asiatiques s’était approchée pour passer commande d’une voix timide…

“6 Shots de vodka, s’il vous plaît”

Pendant qu’elle attendait sa commande, elle jouait avec une mèches de ses longs cheveux noirs. Le ventre de Thomas se tordait, elle était plus jeune que lui, si fraîche et pleine de vie. Par chance il ne faisait pas son âge, il pourrait peut-être réduire l’écart entre eux afin de ne pas l’effrayer. Le temps était compté il ne pouvait pas la laisser filer, il devait lui parler.

“Bonsoir! Je peux vous offrir un verre?”

La jeune femme avait rougit, le remerciant poliment, elle avait pris les shots et était repartit vers sa table. Ses amies qui semblaient moins farouches qu’elle se retournaient pour inspecter l’homme qui avait osé parler à leur amie.

Deux d’entre elles se chuchotaient dans l’oreille, leurs joues étaient rouges et leurs éclats de rires accompagnés d’un renversé de tête laissait apercevoir leurs gorges si fragiles. Tom ne se vexa pas, son expérience lui permettait d’adapter son comportement, il était séducteur dans l’âme, la patience était sa plus grande qualité, la soirée allait enfin être intéressante.

A 23h le pub se transformait en boîte de nuit, les filles avaient bu plusieurs shots et commençaient a se trémousser sur la piste de danse. L’homme tenta une approche mais ne s’approcha pas trop près, Il feignit l’ignorance. Au bout d’une heure le DJ calma le jeu et passa une série de slows. Le petit groupe de filles fonça aux wc laissant la jolie brune préposée à la garde des sacs et des manteaux seule. C’était le moment où jamais, Thomas fendit la foule et vint s’asseoir aux côtés de la jeune femme.

“Excusez-moi d’insister mais je ne peux pas laisser une si jolie jeune fille seule pendant que ses copines sont parties se repoudrer le nez, de nos jours les bars sont des endroits dangereux pour une femme seule et vu mon métier qui est aussi une vocation je me dois de venir vous tenir compagnie le temps que vos amies reviennent.”

Intriguée la jolie brune questionna Thomas, ce dernier sentit qu’il avait capté son attention, il sourit rassurant et passa son bras autour des épaules de la jeune femme qui se laissa faire. Il raconta qu’il était militaire dans la marine en permission pour quelques jours sur le continent avant de repartir dans une zone de guerre. Léna était impressionnée, elle se sentait en confiance et l’alcool aidant elle accepta d’aller danser avec le beau militaire.

Il était 2h du matin, tout le monde se retrouva dans la rue déserte, le pub était fermé, Thomas n’avait qu’une idée finir la soirée en compagnie de Léna. Les jeunes femmes sportives de haut niveau devaient rentrées au centre de formation, elles n’avaient le droit qu’à une sortie par semaine, le reste du temps elles étaient soumises au couvre-feu de leur fédération.  

Léna sous le charme de Tom enregistra son numéro de portable dans son téléphone et lui promit de l’appeler au plus vite. Le séducteur frustré ne cacha pas son impatience mais décida d’attendre encore un peu, la jeune femme en valait la peine, il ferait son possible pour la revoir au plus vite. 

Seul dans son lit il ne put trouver le sommeil, le soleil vint lécher son visage et réchauffer sa peau. Son téléphone vibra, Léna avait tenu parole, un message lui donnait rendez-vous pour un café. Après une bonne douche, Thomas sortit rapidement. Il ne sentait pas la fatigue, son ventre se tordait toujours mais pas à cause de la faim.

Assise à la terrasse d’un café Léna était encore plus belle que la veille, sa silhouette fine mais athlétique était mise en valeur par sa robe courte, laissant voir ses longues jambes galbées par le port d’une paire de chaussures à talons rouge. Après un petit moment de gêne les mots coulèrent à flots. Très vite Thomas ne vit plus que les lèvres roses et charnues de la jeune femme qui lui parlait de ses envies de voyager. Il lui offrit un dernier verre avant de lui proposer une ballade sur le port. Le moment était parfait, Tom remarqua même quelques regards envieux sur leur passage. Elle était avec lui et personne d’autre, cette idée le faisait sourire, son ventre se crispât d’avantage, il était fier. Alors que le soleil se couchait le gentleman posa sa veste sur les épaules de la jeune femme et en profita pour lui voler un baiser. D’abord gênée, Léna se recula observant cet inconnu si mystérieux et décida de céder à sa pulsion en lui rendant son baiser avec fougue.

Sans vraiment savoir comment, le couple se retrouva dans la chambre d’hôtel de Thomas. Autour d’eux plus rien n’existait, il n’y avait que leurs corps entrelacés qui cherchaient à ne faire qu’un, leurs souffles chaud qui se mélangeaient et leurs mains qui parcouraient avidement leurs peaux moites. Le temps n’avait plus d’importance, tout était figé. Demain Tom rentrerait à la base, cette idée ne l’enchantait pas mais pas le choix sinon on viendrait le chercher. Léna ouvrit les yeux, regardant l’heure elle sursauta, récupérant ses affaires éparpillées sur le sol, elle fila dans la salle de bain. C’était sa première fois avec un homme, un inconnu, elle se regarda dans la glace et se dit qu’on ne vit qu’une fois alors autant en profiter à fond. Elle passa sa main dans ses cheveux pour les remettre en ordre, la sonnerie d’un téléphone la sortit de sa rêverie, la discussion dans la chambre semblait animée, elle colla son oreille sur la porte pour pouvoir en apprendre d’avantage.

“… Mais je ne demande qu’un jour de plus… j’ai des choses importantes à finir avant de rentrer… Non je ne rentrerais pas demain…”

Puis le silence, Léna sortit de la salle de bain et retrouva un Thomas contrarié. Elle passa ses bras autour de lui et lui embrassa le dos, son corps se détendit au contact de la bouche de la jeune femme. Il l’attira à lui mais elle résista, elle devait rentrer pour éviter de perdre sa bourse d’études, c’était les règles de l’internat. Le refus n’était pas une option acceptable pour Tom, il resserra son étreinte, son regard changea soudain, un frisson traversa le dos de Léna, elle essaya de libérer ses poignets de l’emprise de son amant mais ce dernier respirait comme un animal.

“Elles pensent toutes qu’elles peuvent partir et me laisser seul, mais c’est faux, je t’ai choisis pour ta pureté et ton innocence, je me rends compte que tu es comme les autres, une garce, profiteuse, tu as eu ce que tu voulais et maintenant tu vas aller coucher avec d’autres hommes c’est ça?… Je ne te laisserais pas faire, c’est moi qui décide quand le jeu est terminé et pour le moment la partie ne fait que commencer ma belle.”

La jeune femme pleura, supplia mais rien n’y fait, Tom qui était beaucoup plus fort qu’elle l’attacha au lit, lui ôta ses vêtements et la bâillonna, il voulait revivre le frisson de la première fois. Léna se dit que si elle coopérait tout irait bien et décida de jouer le jeu. Le jour allait bientôt se lever, il profita d’elle jusqu’à ce la bête en lui soit assouvie.


Thomas allume sa cigarette, la flamme de son briquet éclaire les courbes de Léna. Il fait chaud, la fenêtre est grande ouverte donnant sur la mer, au loin on peut entendre le bruit des vagues, c’est apaisant. Des pas dans le couloir puis la porte de la chambre qui s’ouvre brutalement, des policiers armés entrent dans la chambre en criant à Thomas de se mettre à plat ventre sur le sol les mains sur la tête. L’homme s’exécute, il est calme presque résigné.

“Tu n’as pas respecté ta conditionnelle, tu retournes directement en prison, ta cellule t’attend depuis une semaine, tu lui a raconté quoi à la petite cette fois-ci? Tu peux vraiment pas t’en empêcher!”

Thomas jette un dernier regard sur le corps de Léna, on dirait qu’elle dort, seule la marque autour de son cou et ses lèvres bleues indiquent qu’elle ne se réveillera plus jamais.

“La partie est finie ma belle, c’est dommage je t’aimais, peut-être un peu trop fort… pardonnes moi”.



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4 Commentaires
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Christian Vial
4 années il y a

C’est super bien écrit. C’est dommage sur les plateformes nous ne prenons pas assez le temps de lire les textes un peu plus longs.

Nocta Lis
4 années il y a

chouette découverte ce texte, on ne s’attend pas à ce retournement de situation qui est bien trouvé!

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