J’ai fait un rêve

– Gaston.. Gaston réveille toi il est 15h.

Gaston marmonne dans son sommeil. Il semblait encore une fois avoir rejoint le monde des rêves avec l’espoir d’y revois sa belle. Il passe de plus en plus de temps dans son sommeil. Ses pensées de la nuit se mélangent à celles du jour. Il se lave moins, sort moins, mange peu, à abandonné son travail pour se consacrer à sa quête spirituelle.

Ce jour où il trouva comment renforcer ses rêves lucides jusqu’à pouvoir, d’après lui, vivre dans cette dimension avec …Elle. Il ne veux plus vivre avec “nous” comme il dit. Elle fait partie de cet univers magique où tout est possible. Elle lui parle, le prend dans ses bras, ils ont une vie : un jardin et un chien.

Sabine. Il a longtemps cherché à récupérer Sabine ou tout du moins son esprit. Elle a perdu son corps mais il la sent autour de lui qui l’appelle et lui souffle de la rejoindre. Cet amour infrangible. Ces émotions qu’il a cristallisées dans sa conscience semblent si réelles quand il en parle. Sabine est comme devenue une sorte de divinité. Ses yeux brillent de bonheur quand il semble l’entendre. Tout son corps réagit à ce souvenir, les mains moites, le cœur battant la chamade.

Je secoue Gaston. Je me sent dépassé par l’état de mon frère. Moi qui suis rationnelle. Simple, je vend des choses, je discute avec mes clientes, je leurs trouve des choses pour que leurs beauté intérieure exhale le parfum de leurs meilleurs jours. Moi aussi, j’ai une quête spirituelle. Pour moi, les morts sont morts et un jour, je mourrai aussi. Peut être y a t’il un autre monde. Peut être, quelque part, ce monde merveilleux auquel Gaston rêve existe sous quelques forme que ce soit et qu’il en capte la porte. Cependant, sa soit disant quête ne cache au final, que de la mélancolie. Je sais qu’il est facile de s’inventer des raison pour fuir. Je sais qu’il est tentant d’abandonner son corps et d’imaginer que l’esprit suffit. Cette conscience qu’à Gaston de la vie s’oppose à la mienne. Pourtant, je ne peux rien changer à son état. J’aurais pu penser qu’il suffit d’échanger nos points de vues pour le sauver de ses coruscantes visions. Mais, Gaston s’est entièrement donné à sa belle. De son vivant, il lui promit fidélité et que rien, ni même la mort ne pourrait les séparer.

– Gaston, je t’ai préparé ton petit déjeuner.

Gaston ouvre lentement les yeux. Il semble hagard, regarde le vide sans bouger. Ses jolis cheveux blond ondulent dans la petite brise qui traverse sa chambre. Il est beau mon frère. S’il pouvait ressentir mes sentiments. Si seulement, mon frère pouvais se relier à notre amour à nous, s’accrocher à moi. Mais Gaston, a toujours été mélancolique. Sa bile noire, sa flemme faisaient comme partie de lui. Et si, moi-même je me trompais? Et si, le destin de mon frère, sa fin dû à ses choix et aux hazards de la Vie, n’étaient pas, de s’éteindre dans ce sommeil nauséabond?

J’ouvre les rideaux de velours vert olives. D’un coup sec, je les repousse et je laisse le soleil transpercer l’obscurité de la pièce. Dehors, les champs de blés flavescents ondulent sous de fin et rares nuages. Le ciel est bleu. Comment Gaston ne peut il voir cette beauté et s’y accrocher?

– Gaston. Si tu disparaissais de ma vie : il me manquerait quelque chose de vital.

Gaston s’assoie sur le bord du matelas et soupir.

– Ma sœur, la vie est un voyage. Notre maison éternelle me manque. Le jour du grand départ viendra de lui-même. Je n’ai jamais autant appris qu’auprès de Sabine. Et le jour où cet incident s’est passé, j’ai perdu une part de moi : celle qui s’accroche à la vie. J’étais dans un rêve. Sabine me serrais dans ses bras. Nous flottions dans l’océan et j’étais libre.