Musique: Almost Idyllic – Sleeping at last
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Un mercredi de novembre
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Je sens un poids sur ma poitrine, des bras sur mes épaules, je devine qu’un petit corps est allongé sur moi. J’ouvre doucement les yeux et découvre un petit bonhomme endormi, la tête sur ma poitrine. Je referme mes bras autour de son corps et caresse doucement ses cheveux en souriant. Après un petit moment, je le sens bouger, il lève la tête et m’observe de ses grands yeux d’enfant.
– qu’est-ce qu’il y a mon chou ? Je demande presque en chuchotant
– papa i voulait me lever pour aller à l’école du coup me suis caché ici.
– pour aller à l’école ? Mais il est quelle heure ?
Il hausse les épaules, je me relève légèrement pour attraper mon téléphone et constate qu’il est déjà sept heures et demie. Il me reste trente minutes pou arriver à la fac.Heu pourquoi mon réveil a pas sonné ?Ok surtout ne pas paniquer.
– Mon chou, il faut se lever sinon on va tous les deux êtres en retard.
Mon neveu se lève en hochant la tête, la moue boudeuse en frottant ses yeux fatigués. Avant qu’il ne parte je lui fais un gros câlin et claque un bisou sur sa joue. Je cours ensuite me préparer, sans manquer de me prendre les pieds dans la couverte qui traîne au sol. Après avoir fait une rapide toilette, je me plante devant mon armoire.
C’est là que tu regrettes ta flemme de la veille.Je sors une jupe longue noire et un pull bordeaux. J’enfile le tous par-dessus un collant opaque noir avant de chausser mes doc martins. Je coiffe mes cheveux bleus, d’un coup de main et arrive enfin à la cuisine.
Mon frère et son fils prennent leur petit déjeuner, je jette un œil à la pendule au-dessus de la télé du salon et me rend compte que je vais être en retard.
– Pourquoi tu m’as pas réveillé ? Demandé-je à mon frère qui prend un malin plaisir à me voir courir partout.
– C’est plus marrant de te voir courir, mais je t’ai fait du thé, ça à du refroidi. Me dis mon frère qui a surement remarqué mon air paniqué.
– Mouais essai pas de me prendre par les sentiments, je t’ai à l’œil Matt. Réponds-je du tac au tac en plissant les yeux avant de choper une barre de céréale.
Je retourne dans ma chambre, récupère mon sac dans lequel je fourre littéralement mon ordinateur et mon petit déjeuner
– qui va probablement me servir de goûter d’ailleurs.
J’enfile ma veste en cuir et retourne à la cuisine munie de mes affaires. Je bois mon thé en coup de vent, fait un bisou à mes deux amours avant de sortir en courant de l’immeuble. Je réussis à rattraper un bus par je ne sais quel miracle.
J’arrive dans l’amphithéâtre essoufflé et m’installe à côté de ma meilleure amie, Lexy qui m’a gardé une place.
– La prochaine fois que t’arrives en retards je te garde pas de place, y aune fille magnifique qui a hésité à venir s’asseoir à côté. Elle me lance en faisant mine de bouder.
– Roh ça va, je suis pas en retards le prof est même pas là. Et c’est qui ? Elle est où ? Je demande en chuchotant tandis qu’elle me pointe une petite brune qu’il me semble n’avoir encore jamais vu. Et puis je vois pas comment j’ai cassé toutes tes chances, tu peux toujours aller lui parler.
Elle hausse les épaules, le prof arrive et c’est là que je réalise. Je lui lance un regard faussement outré.
– hé, mais attends, tu voulais vraiment me tromper là ?
– mais non, tu sais bien que c’est toi la femme de ma vie. Dit-elle en posant la tête sur mon épaule avec l’espoir de m’attendrir.
– ouais, c’est ça.
Nos regard se croise et je vois bien qu’elle aussi se retiens d’éclater de rire. Le prof nous demande le silence et le cours commence enfin.
Cela fais trois ans que je connais Lexy, nous nous sommes rencontrés dans un bar un soir et avons commencé à parler sans trop de raison apparente, elle avait bu – je n’étais plus toute fraîche non plus, avouons le – elle était en peine de cœur et semblait avoir besoin de se confier. Et c’est comme ça que nous nous sommes retrouvés à parler de nos vies puis on c’est rendu compte qu’on était dans la même fac, le même cursus et qu’on avait des cours en commun. L’année dernière et cette année on c’est arrangé pour avoir un maximum de cours en commun ce qui fait que je passe littéralement ma vie avec cette folle. Mais je me plains pas, au contraire je suis reconnaissante de l’avoir dans ma vie.
L’heure de manger, nous retrouvons son frère, Evan a la cafétéria.Il me fait la bise comme toujours laissant trainer sa main sur mon épaule.
J’ai n’ai rien contre ça, c’est un geste plutôt ordinaire non ? Mais je le trouve trop tactile. Je sais qu’il n’est pas méchant, cela a beau faire deux ans qu’on se connait je ne m’y fais toujours pas et je n’ai jamais osé lui dire.
Lexy m’éloigne vite de lui et nous allons nous installer à une table pour manger. Arrivée à la fin de nos repas, Evan prend la parole
– ça vous dit d’aller boire un verre vendredi ?
– Pourquoi pas, Lexy se tourne vers moi pour voir ma réaction.
– y aura qui avec nous ?
-Nathan et Flynn je pense, répond Evan.
Je hoche la tête, c’est peut-être idiot, mais ça me rassure que ses amis soient avec nous, au moins j’ai peu de chance de me retrouver seule avec Evan ou avec des gens que je ne connais pas. Puis Flynn et Nathan sont sympas.
– s’il te plait Ly !
Lexy sait que je sors rarement le soir, mais comment résister à ses yeux de petit chiot qui me supplie. Je l’observe un instant avant de lever les yeux au ciel.
– Tu sais très bien que je ne peux rien te refuser ma Lexy.
– Yes ! Bon on va y aller p’tit frère, on a cours.
– Lya aussi t’as cours ?
– En faite je dois aller chercher mon neveu. Gênée je regarde Lexy pour qu’on y aille.
Nous y allons finalement et je respire enfin.
– désolé Ly, j’ai beau lui dire que t’es pas intéressé il en fait qu’à sa tête.
– T’inquiètes pas, ça va, je la rassure.
À vrai dire même moi je n’en suis pas sûr, mais s’il ne va pas plus loin ça devrait aller je suppose.
– Tu travailles demain ? Me demande-t-elle.
– oui, mais j’ai ma matinée pourquoi ?
– il faudrait nous trouver un équipement, tu sais pour la pêche. Elle fait danser ses sourcils ce qui m’arrache un rire.
– qu’est-ce que je vais faire de toi ? Tu sais bien que je ne cherche pas de relation.
– rien, tu viens juste avec moi, tu devrais en profiter pour décompresser, mais trouver un poisson en plus pourrait aider.
Je hausse les épaules, la seule personne qui me change vraiment les idées, c’est elle, mais bon. J’accepte sa proposition et nous convenons de nous rejoindre demain matin avant que j’aille bosser à la boutique de fleur.
Étant mercredi Sowen n’a cours que le matin et comme mon frère travaille, c’est moi qui dois garder ce petit monstre de quatre ans, pas que je m’en plaigne il est adorable.
J’entre dans son école après une quinzaine de minute à marcher, les enfants sortent enfin de leur classe et je remarque mon neveu absolument pas pressé de rentrer qui semble être en grande discussion avec Tristan son meilleur ami. Je cherche la grand-mère de Tristan du regard et la rejoins, cette femme est un ange, c’est un plaisir de discuter avec elle.
– Bonjour madame Carla, comment allez vous.
– Très bien et toi ma petite Lya- bien merci, j’ai l’impression que les deux sont en pleine conférence de presse, dis-je en en montrant les garçons.
– j’en ai bien l’impression aussi
– Sowen ! finis-je par l’appeler
– Tata !!
Sowen me saute dans les bras et je le réceptionne tant bien que mal.Tristan me salue également, il est beaucoup plus timide que mon neveu, mais c’est un petit ange, blond avec de magnifiques yeux bleus. Nous leur demandons ce qu’ils veulent faire après manger, étant donné que les deux souhaitent jouer au foot, nous nous mettons d’accord avec madame Carla pour les rejoindre après manger au stade non loin de chez nous.
Nous faisons une partie du chemin du retour avec eux, ils habitent à seulement deux rues de chez nous – avec les parents du petit – ce qui est plutôt pratique pour faire garder Sowen quand ni son père ni moi sommes disponible.
Nous rentrons donc manger avec Sowen puis sortons vers quinze heures pour rejoindre Tristan et sa mamie au terrain de foot a une dizaine de minutes de chez nous.Je m’assois à côté de madame Carla sur un banc, nous discutons jusqu’à qu’il soit temps de rentrer.
Plein de vie et de bonnes intentions. J’adore tes personnages.