L’atmosphère est lourde et irréelle, cela fait des mois que les morts s’entassent. La guerre parait être si douce en ces temps chaotiques. Une mort rapide aurait été un malheur il y a 1 an; maintenant, les mourants la désirent et supplient, parfois durant des jours, les médecins.
Ces médecins qui recouvrent leur visage avec des trompes ridicules, pour ne pas sentir l’odeur de la mort, dit-on. Pourtant les corps en décomposition gênent bien plus les yeux que le nez.
Les longs nez, on les voit passer toute la journée, ombres morbides annonçant la fin d’une (ou plusieurs) vie dans le quartier. À peine une dizaine au début, c’est maintenant des centaines d’êtres déshumanisés qui observent leurs congénères et futurs patients.
La mort est leur métier mais est-ce une passion qui les pousse à risquer leur vie ? Que cache ce masque ? Un regard compatissant, un docteur ingénieux, un sadique amoureux de la mort ou un malade qui offre ses derniers instants pour le bien commun.
Que cachent nos masques ? Sommes nous aussi ridicules qu’eux aux yeux du monde ?
J’y vois les masques portés pendant l’épidémie de peste du moyen-âge. Très imaginatif. La question se pose, pour le malade qui n’a jamais vu ce masque.