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andrea medunaParticipant
@MKE#3299 Dis moi, sur wikipen, existe-t-il une possibilité de formatage (taille de police, italiques … etc….)
Merci
A.andrea medunaParticipant@MKE#3299 Dis-moi existe-t-il une possibilité de formatage (taille de police, italique … etc…)
Merci
A.andrea medunaParticipantBonjour et merci EloKeva,
Je n’avais pas tout exploré…;
Il vaut mieux que je mette ce que j’écrit dans “nouveau pen”
et est-ce mieux de le proposer par petites parties ? comme un feuilleton à suivre ?
Du point de vue style ce n’est ni fantaisy, ni aventure, ni policier…. plutôt introsopecrif….. ce n’est peut-être pas dans la ligne……
Merci beaucoup de tes conseils.
Andreaandrea medunaParticipantmerci ….. alors je commence….
Un itinéraire incertain par Andrea Meduna (e-dpo n° 000467459)
Depuis la cessation de mes obligations professionnelles, j’avais trouvé un nouvel équilibre où l’enchantement était l’exercice d’un libre arbitre, modulant à façon le luxe absolu de la solitude volontaire. Ce temps nouveau était une mosaïque fluide d’activités changeantes au jour le jour, contempler à loisir, rencontrer… ou non, se taire… ou non, mon isolement le permettait. Me réjouir des oiseaux du jardin et de leur diversité, dans mon orée de forêt et aussi retrouver à l’automne l’étonnante odeur des humus à champignons. J’avais même retrouvé les gestes de mon enfance pour tirer fugitivement un grillon de son terrier avec une herbe sèche. À part les horaires nécessaires des commerçants, les miens étaient devenus malléables, étirables. Les repas quand ça se trouvait, le sommeil quand ça prenait. Aussi, je me découvrais une tolérance au bordel ambiant que je ne me connaissais pas, mais que je rangeais lorsqu’il devenait au-delà du supportable. J’avais, moi scientifique pur sucre, inauguré en néophyte avec plus ou moins, plutôt moins, de réussite des activités qui pour certaines sont dites artistiques et c’était agréable. En fait, je ne m’ennuyais jamais, car la lecture, génératrice de tant de procrastinations était parfois un tyran.
Même, inimaginable ! Après quelques années de cette vie d’ermite (connecté), inopinément, j’avais trouvé un compagnon compatible avec ma manière de vivre ; la sienne équivalente, lui permettait une multitude d’activités diurnes dans une campagne proche avant que nous nous retrouvions chez moi, chez nous, associés volontaires,dans notre affection très tendre. En rajoutant – dans un bonheur tranquille–, je confinerais au pompeux.Après avoir ressenti de réelles douleurs dans le dos, les derniers scanners prescrits n’étaient pas brillants. Je savais devoir craindre une possible récidive, mais ma joie de vivre me l’avait fait oublier. Nous avions encore beaucoup de projets.
Si j’avais banni radio et télé, il restait internet et je savais, même si l’oncologue ne me l’avait pas dit, que ce coup-là, il ne restait rien à faire, sinon ce que je ne voulais pas. Il n’y avait pas non plus grand mystère sur les étapes de l’évolution. Je ne voulais pas être dépourvu ni de conscience ni de moyens le moment venu.
Dans ces circonstances, ce n’est pas tant que l’on veuille mourir, ni que l’on en ait pas peur, mais je ne voulais pas aller jusqu’à perdre la possibilité de décider, je ne voulais pas aller jusqu’au moment où il faudrait demander, si je le pouvais encore, ce que je ne pouvais demander à personne. Le moment, où lavé, torché, alimenté, par d’autres on perdait sa dignité, le moment où l’on parlait de nous, déjà, à la troisième personne. Plus encore m’était insupportable qu’un proche ait ou croit avoir à faire cela. Insupportable de savoir que c’est une part de souvenir qu’il garderait, insupportable aussi, lorsque, inévitablement, il souhaitera la fin, d’être la cause d’une culpabilité injuste.
Après le rendez-vous avec le cancérologue j’avais préparé mon viatique chimique, assez pour ne pas rater… Cette année, j’avais fait arrêter la morphine, les nausées et l’état somnolant dans lesquels elle me maintenait étaient trop pénibles. Par bonheur, j’avais pu recommencer à lire. Pour les douleurs, mon toubib avait trouvé d’autres antalgiques, avec moins d’efficacité, aussi moins d’inconvénients, ils avaient pu aider un peu ce corps en fin de vie.
Vincent, qui était venu habiter ici, connaît ma décision, c’est une éventualité, inquiétante, mais indéfinie, il fait en sorte de ne pas y penser.
Je ne peux plus aller dans la chambre au grand lit de l’étage, au rez-de-chaussée, j’encombre le grand salon-bibliothèque aux rayonnages poussiéreux. Le clinquant des inox hospitaliers lui donne des allures de capharnaüm hétéroclite. Le lit électrique multiarticulé m’est indispensable pour relever le torse et m’aider à me mettre debout, j’ai encore de la mobilité, si je suis suivi de mon fidèle accompagnateur à roulette et de son sac dont l’aiguille est fichée au dos de ma main. Je peux profiter du soleil de l’automne sur la terrasse. Il fait encore doux, les arbres roux et les hélianthèmes qui envahissent le fond du jardin font un superbe camaïeu de jaune et de brun.
Le soir, Étienne pousse son lit en contrebas du mien, il reste proche, je peux effleurer son épaule et aussi profiter de ses ronflements, je dors peu de toute façon, et je ressens sa présence. Vincent insomniaque a opté pour le bureau des ordinateurs, compagnons d’insomnie pour le bridge en ligne.
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