Une main remonte sa jambe, elle est assise à une table, cette main persistante qui caresse sa cuisse, elle cherche le visage à qui elle appartient, ces hommes qu’elle reconnaît chacun un verre de vin, elle est nue avec eux, elle n’a pas protesté , elle n’a jamais crié, elle tente de leur parler quand ils sont au-dessus, elle les regarde faire ce qui n’est qu’un détail, ils sont flous à leur tour, celui qui écarte son linge sent l’alcool à plein nez, sa mère est derrière elle qui caresse ses cheveux, sa petite sœur regarde, tout le monde la regarde, elle doit se laisser faire, ils sont en train de manger, c’est un repas normal.
Le réveil en sursaut, elle à les cheveux humides, elle cherche la lumière, son chevet n’est pas là, elle n’est pas dans sa chambre, elle voit à coté d’elle une forme endormie, elle sent de longs cheveux, on dirait son amie, quelque chose lui revient, elle se lève à tâtons, dans la pièce à coté elle retrouve ses marques, les restes d’un repas, elle ne se souvient pas avoir participé, elle se souvient d’une table, d’un peu de nourriture, quelque chose qui bouscule sa mémoire, elle tire une couverture, s’allonge sur le canapé, elle se met à pleurer en se roulant en boule, elle a pris un cachet dans une boite de son sac, elle ne veux pas rêver, elle s’endort de nouveau.
Elles se réveillent ensemble, Elle n’ose pas lui parler de ce qui s’est passé, pendant le petit déjeuner, un silence pesant, elle va lui expliquer, elle se force à rire quand elle parle de rendez-vous manqués comme une coïncidence, les hommes sont tous des lâches qui ne savent pas apprécier, sa grande fatigue de toujours travailler à finir son local, elle parle des courriers qu’elle à reçu hier soir, ont mis ses nerfs à vif, de son mari qui piste ses moindres mouvements, il fallait bien qu’elle craque, elle est vraiment désolée que ce soit devant Elle, elle se lève de table, s’approche de sa copine et l’embrasse sur la joue tout en la remerciant d’avoir été patiente, le déjeuner peut reprendre, l’ambiance se détend, et Elle lui raconte qu’Elle à eu tellement peur, que c’est son mari hier soir qui lui a expliqué. Elle se sent un peu mieux, voilà qui va prouver, qu’elle dort chez sa copine, elle reprend ses esprits, elle sait qu’elle parle vite, des mots pourraient se perdre sous le coup de l’émotion, il faut qu’elle se surveille, même devant sa copine, ce soir elle dort ici et, c’est ce qu’elle propose, elles ne sortent qu’entre filles manger au restaurant, ce sera une bonne détente.
Elles ont trouvé un petit Asiatique, les baguettes de rigueur, tout le monde est détendu, elle en profite pour appeler son mari, qu’il entende les bruits, elle n’oublie jamais rien quand il s’agit de lui, comme elle l’avait promis, elle dort encore chez Elle, alors la prochaine fois, qu’il modère ses propos, et le fait remarquer avant de raccrocher, elle sait qu’elle marque un point.
Elles parlent de l’ouverture prochaine, et si Elle connaît quelqu’un qui pourrait démonter son enseigne, ça ne l’arrange pas au prix qu’elle a payé, c’est de l’argent commun du compte familial, mais elle va rembourser, elle a dû insister en discussions houleuses, s’il n’y avait que ça, elle passe sous silence certaines autres dépenses, sinon elle va se souvenir de disputes antérieure, il gagne bien sa vie, elle ce sera bientôt. Des connaissances de Elle, un ancien petit ami, ils se parlent toujours, Elle peut lui demander, c’est lui qui l’a quitté, Elle pense qu’il peut au moins lui rendre ce service, demain Elle appellera.
Elle est intarissable comme à son habitude, elle lui répond des fois par un hochement de tête ou par l’affirmative, elle écoute à moitié en regardant les tables, quelques regards en coin, quelques uns sont pour elle, elle reprend de l’assurance.