De Ricard à Conard, les deux noms de mon chat. VII et Fin.

3 mins

 Plusieurs fois dans la semaine j’ai rêvé, comme une réécriture de détails différents ancrés dans ma mémoire, une sandale éclatée ce n’est vraiment pas grand chose, mais j’ai vécu les deux, je ne comprenais pas. Je suis remonté plus avant d’autres fois, ainsi jusqu’au moment ou elle me persuade de partir à l’Océan, le rêve est ainsi fait que l’on ne peut revivre que une à deux heures dans la nuit au sein de ce qui se nomme le sommeil paradoxal, j’ai retenu la leçon des formations, revoir un souvenir passé ne peut pas empiéter sur les cycles, il faut bien que le corps se repose, et avançant ou reculant dans le temps c’est elle que je voulais revoir, notre promenade sur la plage, le reste n’est que remplissage, mais je le vivais réellement dans le temps.

J’ai réussi plusieurs fois à avoir les deux versions, qui toutes se finissaient dans l’étal d’une boutique, tout ça à cause d’une mouette qui s’envole que je distingue très mal, mais je vois son ombre sur le coté, une fois elle me protège et l’autre un petit grain de sable, je ne peux déduire que ça, finir à chaque fois sur l’étal d’une boutique pour acheter une nouvelle paire de sandales à 20 €uros, je m’en souviens encore, j’avais prêvu autre chose en marchant dans le sable, le seul billet qui me restait, l’affaire était classée.

Je n’ai rien à faire de précis aujourd’hui, peut-être m’occuper des toilettes de Ricard, c’est toujours un sale moment odorant que je repousse jusqu’à ce qu’il se plaigne, je connais ses miaulements depuis le temps que nous vieillissons ensemble comme un couple, il connait mes séquences, je connais ses habitudes, ça aurait dû être autrement.

Après avoir rempli son écuelle, maintenant il y a ce qu’il faut, Je vais aller me faire un café, par réflexe ou bien par habitude, je regarde le bol que je remplissais à ras bord quand elle habitait là, plus je vais dans le passé plus je revois certaines choses de mon présent avec une autre acuité, ça me donne l’impression d’avoir franchi une marge de regrets, j’ai d’autres pensées, même si elle me font sourire, comme prévoir quand je n’ai pas la flemme, un petit repas le soir, donc ce sera poisson que je mets dans le bac à décongélation de la cuisine.

Je n’ai pas fait grand chose, un peu comme d’habitude, je n’ai même pas ouvert un livre, j’ai tourné sans arrêt dans les pièces, comme si quelque chose me travaillait, j’en avais complètement oublié le chat qui me l’a fait comprendre jusqu’au soir, demain je m’en occupe, j’étais préoccupé, possible cette histoire de claquette, j’ai passé plusieurs nuits à tenter de comprendre ce qui ne devrait pas être, mais surtout deux détails différents, le temps de préparer mon repas, et je reprendrai le fil de ma nuit, il faut que je m’apaise.

Cet espèce d’abruti m’a volé mon repas, au début j’ai pensé que j’avais oublié, que je croyais avoir fait, mais non, c’est la première fois qu’il se comporte ainsi, j’ai retrouvé des morceaux étalés dans le couloir, et lui naturellement, je ne sais pas ou il se cache, doit savoir qu’il a fait une connerie, j’ai commencé a élever la voix, je l’ai traité de conard en ramassant les déchets, à force de vivre tout seul, je me parle à moi-même, ” Je vais t’appeler Conard, maintenant que tu es vieux et con, je te baptise Conard à partir d’aujourd’hui.”

J’ai fini au bouillon dans un grand bol d’eau chaude, ce n’est pas la première fois surtout quand j’ai la flemme, demain je servirai à Conard des croquettes, avec ce qu’il a mangé, il ne doit plus avoir faim, ça lui rappellera le bon temps.

Je suis parti me coucher et j’ai pris mes pilules, toujours en rogne contre Conard, j’avais prévu autre chose pour mon repas et cet abruti de Conard à changé mon menu. Je me glisse doucement dans mon rêve, cette fois je pense à cette mouette, je continue d’avancer dans le sable en lui tenant la main, elle est belle de douceur et de charme, j’aurais dû la regarder plus souvent, je sens, je vois, j’entends par les sens de mon hôte, je sais que je suis bien, j’ai envie et l’idée de lui offrir quelque chose. Nous montons les marches de la digue, le cri d’une mouette juste dans le dos qui me fait sursauter, j’ai failli déraper mais elle me tient la main, une boutique plus loin, il me reste vingt €uros, deux glaces à l’italienne, et au moment de payer j’avise des bijoux en plastique dans un coffret enfant, juste le compte, je me mets à genoux et lui offre, je me réveille en sursaut, mais que s’est-il passé, je ne comprends plus rien, ce n’est plus mon histoire.

Le téléphone sonne, le temps de me lever et de le retrouver, si c’est vraiment important la personne rappellera, j’ai autre chose en tête, encore une nouvelle version. Je l’ai trouvé plus tard posé sur le bureau, un numéro s’affiche, quelque chose vieux de dix ans, un message s’affiche ” J’ai retrouvé des bijoux en plastique que j’avais cru oubliés.”, je crois que je vais appeler, le temps de jeter mes pilules à la poubelle.

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1 Commentaire
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ccccccccccccc bbbbbbb
2 années il y a

C’est, comment dire, la solitude et tous les moyens pour y échapper, je connais!

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