Comment ne pas penser chevalier lorsque l’on pense héros ?
Quand j’ai parlé de personnages historiques inspirants comme les pirates ou les Cowboys on peut dire que le chevalier serait presque au dessus dans l’imagination populaire.
Je ne vais pas faire ici un cours d’histoire tant le sujet est vaste mais globalement le rang de chevalier est prestigieux, il se bat avec un code d’honneur afin de défendre certaines causes et valeurs. Comme défendre les innocents par exemple.
De nombreux univers médiévaux fantastiques comme le Seigneur des Anneaux de Tolkien, donjons et dragons, Game of Thrones de George RR Martin et d’autres ont même été créé.
En tout cas la “figure” chevaleresque est resté comme le sauveur de princesse, celui qui combat des dragons, protège les faibles, accompli des quêtes etc.
Mais les plus célèbres histoires de chevaliers sont sans conteste celles du Roi Arthur et de ses chevaliers de la table ronde popularisés notamment par Chrétien de Troyes un poète et écrivain français du 12ème siècle.
Nous ne savons pas si le Roi Arthur a réellement existé. Il serait apparemment la synthèse de plusieurs personnages historiques.
Pour vous résumer le Roi Arthur est roi des Bretons, il a en effet retiré l’épée “excalibur” d’un rocher ce qui fait de lui l’élu et donc le Roi.
Il y a également le puissant enchanteur Merlin ou encore la dame du Lac pour conseiller Arthur dans sa quête.
Entouré des chevaliers de la table ronde comme par exemple Yvain, Gauvain, Perceval, Galaad, ou Lancelot ils cherchent le Graal la coupe dans laquelle le sang de Jésus aurait été versé et qui conférerait la vie éternelle.
Entre quêtes, péripéties, rivalité avec Lancelot, histoires d’amours et trahisons notamment pour Guenièvre.
Ces histoires ont inspirés de nombreux films comme par exemple Monty Python Sacré Graal ou l’adaptation du réalisateur Guy Ritchie en 2017, séries comme Merlin 2008 à 2012, bandes dessinés et même comédies musicales.
Mon adaptation préféré est certainement celle d’Alexandre Astier, à savoir la série Kaamelott.
Composé de 6 saisons, des bandes dessinées, et d’un film pour le moment cette saga m’a toujours énormément inspiré.
On y suit le quotidien pas toujours glorieux d’Arthur et ses chevaliers.
Mais ce n’est pas ça “le plus intéressant”.
Astier prend le contre pied des chevaliers imaginaires qu’on a l’habitude de voir, toujours courageux, qui font de grands discours et qui comprennent tout tout de suite, presque parfaits
Ici Arthur galère. Certains de ses chevaliers sont idiots, d’autres essaient d’apprendre, d’autres ont peurs, s’en foutent, ou veulent simplement plus de pouvoir. Lancelot en a marre et estime qu’il fera mieux seul, devenant l’ennemi du Roi et son rival lui qui était pourtant celui pour qui il avait le plus de respect. Arthur n’est malheureusement pas amoureux de Guenièvre. Son meilleur ami est mort juste après sa prise de pouvoir. Sa première femme d’un mariage secret et dont il était très amoureux a dû retourner avec son premier mari. Merlin est loin d’être le meilleur des enchanteurs. Sa propre mère se montre toujours cinglante envers lui. Et même la dame du lac pourtant là pour le guider, car ange des dieux, est totalement perdue et ne sait pas quoi faire à part envoyer Arthur faire des quêtes secondaires en attendant plus d’informations sur le Graal.
Et le Graal justement il ne le trouve pas. Personne n’y arrive. Sans compter les invasions barbares et la gestion du royaume, l’économie, le peuple, la diplomatie etc.
Cette histoire est quelque peu “tombé” sur le pif d’Arthur et malgré le fait que selon moi c’est un grand leader (on le surnomme le juste). Il prend le temps d’expliquer 50 fois la même chose à des gens “limités” pour les aider, il fait preuve de parfois trop de compassions même devant ceux qui l’insultent ou tentent de le tuer.
Il est intelligent, fort, sage, mais comme piégé, à la fois au dessus de tous ces “branquignoles” mais en même en dessous car pas heureux.
Il trouve un peu de réconfort de temps en temp parmi ses maitresses ou dans sa relation de mentor/père spirituel avec Perceval mais à part ça.
Et quand il décide de changer de femme et d’en faire “qu’à sa tête” les dieux le lâchent en bannissant la dame du lac du monde des anges et en la faisant descendre sur terre, la rendant mortelle. Il n’est donc pas libre.
Il décidera donc de replanter plus tard l’épée dans le rocher et fera semblant de ne pas arriver à la retirer comme pour dire “vous n’étiez pas contents ? débrouiller vous maintenant, je ne suis plus l’élu. Essayez de faire mieux ! “.
Il est donc dépressif.
Dans une dernier élan, comme un dernière quête, il entreprend pour tenter de retrouver sa possible descendance vu qu’il a couché avec pas mal de femmes. C’est la dernière chose qui l’intéresse. Mais manipulé par une espèce de dieu malveillant (qui manipulera aussi Lancelot) qui lui fera croire qu’il est stérile, Arthur abandonne et effectue à la fin de la série une tentative de suicide comme pour rappeler aux gens, je trouve, de faire attention les uns aux autres car je ne suis pas certains que les personnages de la série auraient pu imaginer qu’il ferait ça puisqu’il est “fort”.
Quelques citations de la série pourraient nous aider à mieux le comprendre.
“Des chefs de guerre, il y en a de toutes sortes. Des bons, des mauvais, des pleines cagettes, il y en a. Mais une fois de temps en temps, il en sort un. Exceptionnel. Un héros. Une légende. Des chefs comme ça, il n’y en a presque jamais. Mais tu sais ce qu’ils ont tous en commun ? Tu sais ce que c’est, leur pouvoir secret ? Ils ne se battent que pour la dignité des faibles.”
César à Arthur.
“On devient pas chef parce qu’on le mérite, andouille ! On devient chef par un concours de circonstances, on le mérite après ! Moi, il m’a p’têt’ fallu dix ans pour mériter mon grade, si pas vingt. Tous les jours, j’ai travaillé pour pas nager dans mon uniforme. Y a pas trente-six solutions. Arturus ? Hein ? Fais semblant ! Fais semblant d’être Dux. Fais semblant de mériter ton grade. Fais semblant d’être un grand chef de guerre. Si tu fais bien semblant, un jour tu verras, t’auras plus besoin !”
César à Arthur.
“Te laisse pas faire Arturus. (Arturus : C’est-à-dire ?) J’en sais rien, je sais pas. Fais-en ce que tu veux, démerde toi, te laisse pas faire, c’est un ordre.”
César à Arthur.
“Faire tourner cette baraque… et guider tous ces débiles jusqu’au Graal, c’est sur moi que c’est tombé. Les dieux ont trouvé une bonne pomme pour s’arracher les cheveux avec cette histoire de dingues, ils sont pas près de la lâcher.”
Arthur.
“Pour le Graal, j’ai bâti une forteresse, moi. Kaamelott, ça s’appelle. J’ai été chercher des chevaliers dans tout le royaume. En Calédonie, en Carmélide, à Gaunes, à Vannes, aux Pays de Galles… J’ai fait construire une grande table, pour que les chevaliers s’assoient ensemble. Je l’ai voulue ronde, pour qu’aucun d’entre eux ne se retrouve assis dans un angle, ou en bout de table. C’était compliqué, alors j’ai essayé d’expliquer ce qu’était le Graal, pour que tout le monde comprenne. C’était difficile, alors j’ai essayé de rigoler pour que personne ne s’ennuie. J’ai raté, mais je veux pas qu’on dise que j’ai rien foutu, parce que c’est pas vrai.”
Arthur.
“Je suis le Roi Arthur, je ne désespère pas. Jamais je perds courage. Je suis un exemple pour les enfants.”
Arthur.
“Apporter de la lumière c’est pour que tout le monde y voit, si c’est que pour ma tronche je vois pas l’intérêt.”
Arthur.
Avec ces quelques citations je pense que l’on se fait déjà une meilleure idée.
Le héros n’est pas ici quelqu’un de forcément extraordinaire, c’est simplement quelqu’un sur qui c’est tombé et qui fait de son mieux avec quelques belles valeurs et son caractère.
Faire ce qui est juste, aider ceux qui en ont besoin à apprendre et à s’élever, faire de son mieux pour tous et faire preuve de patience même lorsque c’est difficile, le courage, la bonté,
Mais c’est aussi un humain avec ses problèmes, sa famille, son travail, ses relations amoureuses, ses amis, ses passions, ses enfants, sa propre quête spirituelle, ses dilemmes, doutes, combats, ses colères, son ennui, sa dépression etc.
Et dans le chevalier qui aura inspiré des héros et même la figure des supers héros nous pouvons avoir cela.
Finalement cela nous renvoi bien à notre propre condition humaine.
Nous vivons, nous avons à la fois de bons moments et des problèmes et le héros doit lui essayer d’arriver à dépasser ses problèmes et ne pas se retrouvé corrompu par la haine, la frustration, la tristesse, la peur ou je ne sais quoi.
Il doit arriver à continuer, vaincre ses problèmes, tenir ses démons en respect, construire, vivre.
Comme le dernier rempart. Le protecteur des innocents et du bien.
Il ne faut pas abandonner. Quand on tombe on se relève.
Ainsi tous ceux qui s’en donnent un peu les moyens peuvent peut être devenir des héros.
Et encore une fois les chevaliers nous rajoute factuellement un argument prouvant que nous sommes dans un monde de héros.
Je n’invente rien.
On devrait s’inspirer de cela. Trop de gens deviennent “faibles” ( et ce que j’appel faible c’est être mal ou faire le mal ), pour une raison ou pour une autre.
On peut être fort et avoir des moments de faiblesses bien entendu.
La société ? L’éducation ? Autre chose ?
Trop de racailles aujourd’hui, de gens qui frappent leurs femmes, de gens violents, méchants, idiots, de gens endoctrinés par X ou Y mouvements, pas assez flexibles, réfléchissant de manière étrange.
Préférant suivre certaines règles même injustes plutôt que d’oser voir autre chose, comme pour se rassurer.
Où est passé la justice, le bien, la morale, la conscience, le courage, la volonté de construire ici? C’est triste que certaines personnes en arrivent là.
Il ne me semble pas excessif d’essayer de s’instruire et d’être libre dans sa tête, et par là je n’entends pas relayer je ne sais quelle bêtise.
Et il ne me parait pas excessif que certains osent ouvrir leur gueule devant une injustice.
Il nous faut des gens biens et forts pour nous défendre.
Des héros.
Et peut être essayer de faire au mieux pour être bon et fort soi même.
En gros un peu de “chevalerie” ne ferait peut être pas de mal.
“Ce qui est condamnable c’est de suivre la loi à la lettre, quand il ne le faut pas”.
“La force d’une loi dépend de son degré de justice”.
Saint Thomas D’aquin.
Il est très compliqué pour moi de dire ces choses dans le sens où elles peuvent être mal interprétées.
Je ne veux pas pousser les gens à se rebeller pour des raisons stupides et à faire n’importe quoi.
Notamment pour je ne sais quelles idées politiques.
Mais je pense que cela peut aider des personnes intelligentes à avoir un peu plus de courage et d’espoir ^^.