QUATRE — ALEXANDRE
Lorsque je rentrai Sébastien m’attendais dans le mini-salon.
– Alors, c’était comment ?
– Horrible. J’ai craqué ce midi.
– Oh. Qu’est-ce qui s’est passé ? Tu as reçu quoi comme sanction ?
Je lui racontai mon affrontement avec Samuel, puis avec Mme Stern.
– Quoi ? Tu es seulement collé ? Alors que tu as envoyé un élève à l’hôpital ?
– Oui, je sais c’est bizarre. Je crois que la directrice m’aime bien, mais je ne crois pas que c’est parce qu’elle a pitié de moi.
Sébastien hocha la tête, lui aussi avait vu le regard qu’elle nous avait lancé lors de notre première rencontre lorsque Mme Mousset lui avait dit « enfance difficile ».
Samuel revint trois jours plus tard, il avait le bras dans le plâtre et son nez était un peu gonflé et tordu. Dès qu’il me vit, il me lança un regard noir mais je m’aperçus qu’il avait peur de moi.
Ce jour-là, j’avais français en troisième heure. Lorsque je m’assis à côté de lui Samuel s’écarta le plus possible et je feignis de l’ignorer. Mme Chousse prit un malin plaisir à remarquer la présence de Samuel et ses blessures.
– Mais comment t’es-tu fait ça ?
– Une bagarre, répondit-il en me jetant un regard.
Le professeur le remarqua et me toisa, inquisitrice. Mais je lui rendis son regard avec défi. Elle ne dit rien d’autre à ce sujet et débuta le cours.
L’année avait très mal commencer. Il ne fallait pas que cela continue. Il fallait que je prouve à ce collège que je pouvais me contenir, malgré les provocations. Il fallait que je sois plus fort.