SIX — LÉANE
Cela faisait maintenant une semaine que le nouveau était arrivé, Maëlle n’était plus la même. On aurait dit qu’elle était hypnotisé par lui. Pendant les pauses elle n’arrêtait pas de le regarder, quand on rentrait du collège elle ne parlait que de lui, c’était déroutant.
Je ne le sentais pas du tout cet Alexandre. Il rendait ma meilleure amie complètement dingue, il cassait la main et le nez du costaud de la classe, il défiait Mme Chousse.
Ce jour-ci, on était mardi, c’est le jour où le menu de la cantine était meilleur. Alors je me précipitai vers la cantine. Malheureusement, la salle était déjà bondé lorsqu’on arriva. Il ne restait plus que trois place sur une petite table au fond. Maëlle s’y dirigea et je la suivis. Il y avait déjà quelqu’un sur cette table mais je n’arrivai pas à le reconnaître. Oh non ! C’était Alexandre !
Je m’arrêtai.
– Allez viens, me dit Maëlle, il n’y a pas d’autre place.
Elle continua d’avancer. Je la suivis à contrecœur, si elle voulait l’affronter, elle aurait besoin de mon aide.
– Euh, excuse-moi. Est-ce qu’on peut se mettre là, il n’y a pas d’autre places ? demanda-t-elle.
Il leva la tête et la regarda. Il finit par hocher la tête et il continua de manger comme si de rien n’était.
On s’assit. Et je commençai à manger, il y avait du steak et des pâtes. La viande était vraiment dur à mâcher alors on ne parlait pas beaucoup, et puis la présence d’Alexandre était assez gênante.
Soudain, je sentis que le bout de viande que je venais d’avaler ne passait pas bien. Je tousse, il reste coincé. Je bois mais ça ne marche pas. Je tente de respirer mais l’air ne passe pas. Maëlle s’inquiète :
– Léane, ça va ? Qu’est-ce qui t’arrive ?
Je commence vraiment à manquer d’air, je vois trouble.
Une ombre s’approche. Elle me soulève et je sens des bras musclé presser mon thorax. Ça y est j’ai craché le bout de viande ! Je reprends mon souffle.
J’entendis une voix grave :
– Ça va mieux ? Bois un verre d’eau.
Je levai la tête pour le remercier. Et je vis… Alexandre ! C’était lui qui m’avait sauvé !
– Ça va, merci, dis-je tout de même.
Mais il se retourna prit ses affaires et s’en alla sans répondre. Vraiment bizarre.
– Oh, la vache ! s’écria Maëlle, qu’est-ce qui t’as pris ?
– J’ai avalé de travers.
– Tu as vu ? Alexandre t’as sauvé la vie !
– Mmm… Peut-être…
Elle avait raison, j’avais senti que l’air ne rentrait plus dans mon corps, j’aurais pu mourir s’il ne m’avait pas secouru.
Je voulais le remercier proprement mais il ne réapparut pas de la journée. Les professeurs ne savaient pas où il était. Il était parti à l’improviste. Sûrement car il ne voulait pas se faire remarquer, il devait sans doute, d’ailleurs, regretter de m’avoir sauver. Mais cela ne changeait pas mon regard pour lui, au contraire, il m’avait sauver alors qu’il savait que cela ferait parler de lui ce qu’il ne voulait pour rien au monde.