SEIZE — ALEXANDRE
Je me réveillai dans une chambre d’hôpital, il faisait nuit dehors. J’avais un plâtre qui montait jusqu’au coude sur le bras droit et des pansements sur le visage.
Et je me souvins. La voiture, l’arbre, Sébastien avec le visage en sang, « Je suis désolé. Je t’aime ». Je me levai précipitamment, et tanguai un peu. Je couru jusqu’à l’accueil. Je sentais les larmes couler sur mes joues. Non, Sébastien ne pouvait pas être… Je ne pouvais même pas y penser.
La dame de l’accueil qui m’avait reconnu lorsque j’avais déboulé dans le hall, me fit la grimace.
– M. Justère t’attend devant la chambre 315.
Je ne la regardai même pas et je me remis à courir.
Le gentil médecin de la dernière fois était assis sur un siège près de la porte numéroté 315. Il me signe de m’asseoir sur le siège près du sien.
– Bonjour, Alexandre. Je crains de devoir t’annoncer une mauvaise nouvelle.
– Non, ce n’est pas possible, murmurai-je.
Il me pris dans ses bras.
– Sébastien est mort, chuchota-t-il doucement.
Et je craquai. Je me levai brusquement et le frappai au visage avec mon plâtre, une douleur atroce traversa mon bras mais ce n’était rien comparé à celle qui rongeait mon cœur. Il était tombé à terre, et j’en profitai pour lui donner des coups de pieds. Il appela au secours, et cinq médecins accoururent de toutes parts. Ils se mirent à trois pour m’immobiliser et les deux autres aidèrent M. Justère à se relever. Je me débattis, mais ils me tenaient bien. L’un des deux qui s’occupaient du blessé sortit une seringue de sa poche et l’enfonça dans mon bras. Je tombai dans l’obscurité.
Je m’étais réveillé dans la même chambre que la première fois mais elle était fermée à clé. Et, cette fois, il faisait jour.
Maintenant que Sébastien était mort, je n’avais aucune raison de vivre. Je me levai et ouvrit le placard à pharmacie. Je pris le plus de somnifères possible et je m’assis sur mon lit. Je levai la main qui contenait les pilules et l’approchai de ma bouche. Je sentais les médicaments tomber un à un dans sur ma langue.
Voilà c’était la fin. La fin d’une vie de cauchemar. Avant la mort de mes parents, ma vie était un rêve, et je m’étais réveillé. Eh bien, j’allais me rendormir.