VINGT-CINQ — ALEXANDRE
Lorsque j’avais quitté Maëlle en courant, j’avais tout de suite regretté mon attitude. Sur le moment, j’avais peiné à me contenir, je voulais la frapper, lui crier que son père n’était qu’un assassin. Mais j’avais réussi à tenir et je ne regrettais plus, elle n’aurait pas survécu à une telle révélation. J’avais bien agi.
Le lundi suivant, elle est venue me voir, mais je m’y étais préparé. Je n’en revenais pas qu’elle ait accepté de m’aider malgré ce que je lui avais fait. Et lorsque j’avais dit que je ne la méritais pas, je le pensais vraiment. Son comportement m’avait perturbé et je n’avais pas su comment agir durant la journée alors je suis resté taciturne.
Malgré mon apparente confiance en la situation, je m’inquiétais de la décision de Mme Stern, il ne me restait que cinq jours. J’avais hésité à le faire remarquer à Maëlle, mais la confrontation de la matinée m’en avait dissuadé. Il ne me restait plus qu’à attendre la réponse de la mère de Maëlle.
Je passais mes soirées à tenter de lire le journal de Papa, mais mes pensées sur ma situation actuelle m’empêchaient de me concentrer et je n’avançais pas. Je me résignai donc à attendre la décision de Mme Stern pour continuer de lire les mots de Papa. Mais le temps passait plus lentement et l’angoisse m’étreignait sans cesse. Et si elle refusait ? Et si je devais retourner à l’orphelinat ? Et, même si elle acceptait, comment ferai-je pour accuser Paul ?