– Allons ma fille, reprenez-vous, si le connard était une couleur, vous voilà avec une palette à faire pâlir bien des grands maîtres.
– Je ne sais pas ce qu’on peint en camaïeu de connard mais j’imagine que ça doit friser le chef d’oeuvre.
– Sachez que la frontière entre le chef d’oeuvre et la croûte est avant tout une affaire de talent, de génie. Quand il n’y en a pas, ce n’est plus qu’une histoire de goût et dans cet art , le goût n’est rien d’autre qu’une permission accordée aux médiocres de juger une oeuvre qui les dépasse.
– ne dit-on pas que “tous les goûts sont dans la nature? et que tout comme les couleurs, ils ne se discutent pas?”
– Tout aussi discutables que la nature même d’un connard, du goût douteux d’un adultère et de la lingerie qui va avec, sans même en évoquer la couleur.
On s’affranchit des nuances dans ce genre de tableau.
Quoi qu’il en soit jeune fille, ce camaïeu a de quoi finir de couler le Radeau de la Méduse ou faire faner les Nymphéas.
Vous n’étiez qu’un sujet et si vous vous posez la question : Est-ce le peintre qui ne sait rien ou suis-je aussi laide à ses yeux que je ne le suis aux miens?
Alors peignez ! Peignez autant qu’il vous plaira. Aussi terrible soit la palette qui vibrera dans vos tableaux, il ne tiendra qu’à vous de repeindre dessus, autant de couches qu’il y aura de peinture, autant de couleurs qu’il y aura de souvenirs. Jusqu’à ce qu’à force de mélanges et d’épaisseur, votre palette ne se transforme d’elle même et ne révèle plus que les teintes qui sont vôtres.
–
sympa ce texte, avec ces petites références à la peinture!
merci! Ca mériterait sûrement de creuser un peu encore dans le thème pour s’amuser autour de ces références.
Oui, il y a tellement de possibilités en peinture, n’hésite pas à creuser! 🙂