Bonjour, je suis un chiot prénommé… en fait, je n’ai pas de nom. Je suis seul au monde, à la fourrière. Je n’ai personne… personne ne veut de moi. Je suis une race peu favorisée. Une race habituée à la solitude et au désespoir… À chaque fois que quelqu’un passe proche de moi, il me défigure. Pourquoi je ne peux pas être un chiot comme les autres? Quand une personne va m’aimer? Jamais???
Aujourd’hui, je change encore de fourrière (comme toutes les années). Je me déplace de pays en pays. On ne sait pas. Peut-être a-t’il un quartier qui ne juge moins les chiens… En cette journée de pluie et de tonnerre, je me déplace des États-Unis pour aller au Canada (le seul pays que je n’ai pas encore visité).
Rendu à mon nouveau chez moi pour seulement un an, je me retrouve colocataire avec une chienne vraiment belle. Même son nom le dit. Son nom est… Bella! Peut-être est-elle la dernière chance pour que je devienne un chiot aimé?
– Sa… salut toi.
– Salut! Oh, tu es de cette race-là?
– Tu me déteste pour mon apparence? Je te le dis! Je suis un bon chien!
– Ne t’en fait pas! Je le sais très bien! Tous les chiots comme toi… sont des héros! Vous n’arrêtez pas de persévérer et c’est ça qui compte!
– Je n’ai jamais reçu de compliment.
Par la suite, Bella est devenu ma petite amie. Elle me protégeait et je la protégeais. On dormait ensemble, on jouait ensemble à longueur de journée. À chaque heures passées ensemble, je sens plus d’estime en moi, je me sens plus courageux.
Comme toutes les années, j’ai été déplacé à une autre fourrière (à Montréal cette fois-ci). J’ai été séparément de Bella. Adieu Bella!
J’ai pleuré durant des heures à mon emplacement temporaire. Quand tout à coup, un gars arrive pour m’adopter. Un garçon pas comme les autres!
Mais comme moi.
Il était différent. Il était handicapé. Tout de suite, on est devenu les meilleurs amis du monde. En plus, comme par hasard, ils ont adopté trois moi après… roulement de tambour!
BELLA!
Un jour, je suis allé pour la première fois à l’école avec mon maître à la chaise roulante (Bella est resté à mon premier chez moi. Quand tout à coup, d’autres gars (brutes de l’école) arrivent.
– Eh! Mattis! Ça va sur ta chaise roulante! Tu n’est qu’un gros nul!
Mon maître se met soudainement à pleurer. Personne n’a le droit de faire pleurer mon maître!
– C’est pas qu’on est différent physiquement, qu’on est différent mentalement! En plus, nous, on a un cœur, pas vous!
Les intimidateurs fuient en courant, ils ont eu peur de moi!
Mon maître me prend dans ses bras et me dit :
– T’es une chienne extraordinaire, Rosa!
Merde! Il pense que je suis une fille!