Se faire du mal. C’est une action tellement mal vue et j’ai jamais compris pourquoi. C’est mal parce qu’on le dit, mais la cigarette c’est mal, on voit moins les dommages qu’elle crée et c’est moins mal vu. Se couper, c’est simple, ça glisse tout seul sur la peau, c’est rapide et si agréable. C’est un sentiment super libérateur et c’est dommage que ce soit si mal vu. Ce serait plus simple si on pouvait le faire sans avoir à donner d’explications. J’ai envie de couper parce qu’à ça aussi je suis addicte. Et pourtant ça fait des mois que je ne l’ai pas fait. Mais y’a des soirs où quand les heures et les musiques tournent sans que le sommeil ne survienne, me couper serait comme un apaisement. Un apaisement de la racine jusqu’à la pointe de l’oppression qui grandit et évolue en moi. Elle n’est pas toujours là. Mais on peut être sur qu’à trois heures passées, ce malaise et ce stresse, cette boule au ventre qui paralyse et donne des frissons à tout mon corps sera là, toutes sensations qui me tiennent depuis des années seront la pour me rattacher à cette envie prenante et brûlante de couper une fois pour faire apparaître une griffure, puis une deuxième fois pour faire apparaître le sang et enfin une troisième fois pour que celui ci coule sans s’arrêter en se mélangeant à mes larmes. Mais pas par douleur, pas par tristesse, juste à cause de ce sentiment de lassitude qui ne part pas, ce sentiment insupportable qui reste et me fait me sentir totalement faible face à toutes les situations quotidiennes. Et le plus terrible avec cette addiction c’est qu’elle est faisable à n’importe quel moment, c’est le pire, le monde actuel nous a fait comprendre que ce n’étais pas bien, alors je m’efforce de ne rien faire, mais tout coupe, tout peut me blesser, en passant des mots au ciseaux.
Des mots au ciseaux.
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