Je le vois
Il arrive
Que va-t-il faire ?
Il s’approche avec son arme
“Non ! ” m’écriai-je
Mais il prend de l’élan et Bam !
Le premier choc fût terrible
J’en tremble encore
Puis le second coup arriva
Puis encore et encore
Il m’a coupé le tronc
Et comme si de rien n’était
Il m’emmène avec lui
Je ne veux pas
Je veux rester chez moi
Avec mes amis et ma famille
Il m’attache et me transporte dans un autre endroit
La peur me submerge
Que va t-il advenir de moi ?
Je suis encore petit
Je n’ai même pas encore fini de grandir
Ça y est on est arrivé
Il me détache
Me porte à l’intérieur
Ce lieu m’est inconnu
Puis je comprends
Il m’a arraché de mon foyer pour me ramener chez lui
Mais il n’y a pas de terre ni aucun sapin
Je ne peux vivre ici
Il me dépose au milieu d’une grande salle
Il y a de la chaleur,
Je vois un petit feu dans un coin
Maintenant d’autres êtres arrivent
Certains sont plus petits que lui
Ils me touchent, me bousculent
Ils ont l’air heureux
Moi je suis perdu,
Je ne veux pas rester ici
Il fait trop chaud, mes amis me manquent
La tristesse et la mélancolie m’envahissent
J’essaie de rester fort
Mais je sens l’espoir de revoir la forêt
Diminuer petit à petit
Ils reviennent avec des objets étranges
Qui brillent et sont de plusieurs couleurs
Vont-ils me torturer ?
Les petits êtres s’approchent
Ils accrochent des boules colorées sur mes branches
Ils recommencent avec pleins d’autres
Un des petits êtres me met quelque chose
Qui ressemble à une écharpe mais d’une couleur très vive
Il m’entoure avec et de pleins d’autres couleurs
Que cherchent-ils à faire avec cela ?
Ils disposent encore sur moi des objets bizarres
Ils continuent ainsi pendant un moment
Ils se reculent et m’admirent
Ils sont fiers d’eux
Puis je remarque que je m’illumine
Tout cela me donne vraiment chaud
C’est lourd, j’étouffe
Maintenant, cela fait plusieurs jours qu’ils ne viennent plus me voir
Ma belle couleur verte se ternie
Mes aiguilles ne font que tomber
Je sens que je dépéris chez eux
Je voudrais leur dire de me laisser partir
Avant qu’il ne soit trop tard
Plusieurs jours après, je suis presque nu
L’homme s’approche de moi
M’enlève tout ce qu’ils m’ont mis
Et va me transporter une fois de plus
Où vais-je ? Peut-être passer mes derniers instant auprès de mes amis
Peut-être reverrai-je ma belle forêt
Mais je ne lui fait pas confiance
Je n’ai pas assez d’espoir pour y croire
Alors je ferme les yeux et j’attends
En espérant que cela se terminera bien pour moi.
LAMINA
J’aime beaucoup l’idée d’adopter le point de vue du sapin. Un texte poétique.
Merci 🙂