Le lendemain, l’ambiance n’était pas meilleure au Cottage, la grand-mère et la tante de Poppy s’apprêtaient à retourner à Beka.
« Maman, je crois que mon idée de ramener Poppy avec nous en Afrique est une erreur,” disa Zara en fermant sa valise. ” La ou les personnes qui ont attaqué notre famille sont parfaitement capable de mettre à plat toutes nos lignes de défense. Il ne faut pas oublier que Maggie était la plus puissante d’entre nous et malgré ça, elle a été tuée. »
Sa mère secoua la tête, « tu as vu ce qui est arrivé hier, quel autre choix avons-nous ? »
Zara se dirigea vers la fenêtre, « Il existe un moyen de garantir sa sécurité pendant que nous essayons de découvrir qui est la personne derrière cette attaque. »
« J’espère que tu n’essayes pas de dire à voix haute ce que je pense tout bas », déclara sa mère
Elle se retourna, fit face à sa mère et dit à voix basse : « Nous devons lier ses pouvoirs ! »
La vieille femme plissa le front : « Lier ses pouvoirs ? On ne peut pas lui faire ça. Elle sera sans défense. » Elle s’assit sur une chaise à côté du lit. ” Et Poppy se demandera comment ses pouvoirs ont soudainement disparu. Cela va créer une confusion.”
« Oui, mais elle sera vivante, » affirma Zara
Sa mère secoua la tête.
Zara s’approcha, s’agenouilla devant elle et lui pris la main « nous n’avons pas le choix. Le destin a choisi pour nous. Nous lierons ses pouvoirs pour le moment et dès qu’elle arrivera à un âge où elle peut se défendre, on les lui rendra. »
Zara serra la main de sa mère un peu plus fort « Ai confiance en moi. Tu verras que j’ai raison. »
Ça mère baissa la tete. Le visage triste, elle hocha la tête a contre coeur. ” Va chercher Poppy.”
Zara couru dans les escaliers et appella. « Poppy, ma chérie, ta nana aimerait te voir. »
Elle s’adossa sur la porte de la cuisine, « Elle veut juste profiter au maximum de ses dernières heures ici pour avoir votre petit tête à tête habituelle »
” Vas-y, je vais finir pour toi” lui dis Millie qui aidait elle aussi a la cuisine.
Poppy sourit et couru a l’étage. Zara lui fit un clin d’œil quand elle la passa.
Millie donna un petit coup de coude à Zara apres le depart de Poppy, « Qu’est-ce qui se passe ? »
Zara sourit, « juste Mama qui a besoin d’un peu de temps avec son seul petit-enfant. C’est difficile pour elle de laisser Poppy derrière. »
Millie hocha la tête « Je comprends »
Elle s’approcha de Zara et plaça sa main sur son bras, « dis-lui de ne pas s’inquiéter, Joe et moi allons bien prendre soin d’elle. »
Zara couvrit la main de Millie et hocha la tête « Je sais. Je t’aime.»
« Je t’aime aussi, » lui souffla Millie en lui plantant un baiser sur la joue.
Pendant ce temps, à l’étage, Poppy ouvrait la porte de la chambre de sa grand-mère paternelle tout doucement. La vieille dame etait assise sur le tapis devant un bol de calebasse servant à brûler l’encens.
La pièce etait remplie d’un arôme parfumé provenant du Bakhoor que sa grand-mère consumait. Ca la fit sourire.
Cette odeur de copeaux de bois imbibés d’huiles et mélangée à du bois de santal, de la cannelle, de l’anis étoilé et des clous de girofle indiquait toujours que sa grand-mère était en visite.
Sa grand-mère lui tendit la main puis tapota l’endroit vide près d’elle. Poppy s’assit rapidement et attendit silencieusement.
Sa grand-mère chuchota des mots que Poppy n’avait jamais entendus auparavant.
« Ntoume a do voloua do ? Mi famai (qu’est-ce que tu dis ? Je n’ai pas compris un mot). »
Un sourire apparut sur le visage de sa grand-mère : « C’est parce que ce n’est pas le Peul, ma chérie. »
Elle caressa ensuite doucement sa joue d’une main et posa son index sur ses lèvres. Elle ramassa une calebasse qui contenait un léger liquide jaunâtre, la pressa contre les lèvres de Poppy et la fit boire.
Quand elle eut fini, Poppy sourit et dit : « Nana, je ne savais pas que tu avais amené du Ndinja avec toi. C’était délicieux ! »
Sa grand-mère sourit : « J’ai apporté quelques bouteilles ; ils sont dans votre congélateur. Celui-ci était le mien ; Il a plus de gingembre et je l’ai fait avec du miel au lieu du sucre. »
« Eh bien, je le trouve toujours très délicieux, même sans le sucre, » déclara Poppy.
Les yeux de sa grand-mère se remplirent de larmes. Elle se pencha et l’embrassa.
« Je t’aime plus que la vie elle-même, ma chérie. Ton père est parti, mais je serai toujours là pour toi, quoi qu’il arrive. »
La vielle dame soupira. « Maintenant, aide-moi à me lever et va chercher les autres, il est temps de partir pour l’aéroport » dit-elle après avoir encore embrassé Poppy.
Vingt minutes plus tard, ils se tenaient tous devant la maison pour dire au revoir à Hawa et Zara.
Millie et Joe étreignirent chacun à leur tour Zara qui juste après attrapa chacune de leurs mains. « Surveillez vos arrières, avec le coven en plein désarroi, nous devons être prudents. Maman et moi seront de retour dans quelques mois pour participer au vote du nouveau conseil d’administration ; d’ici là prenez soin les uns des autres »
Elle étreignit ensuite Poppy et l’embrassa tendrement.
Hawa était déjà dans la voiture ; son visage enfouit dans son foulard pour leur cacher ses larmes.
Pauvre grand-mère, elle déteste toujours autant les adieux pensa Poppy.
Poppy lui fit un signe de la main, et elle lui fit un signe de retour puis se détourna alors que le taxi partait.
Dans la voiture, la vieille femme était assise tranquillement, regardant par la fenêtre.
Zara regarda le visage serein de sa mère et demanda avec impatience, « Alors, ça a marché ? »
Sa mère hocha la tête tout en continuant à regarder dehors.
Zara ajouta, « Et le sort de protection ? »
Sa mère se tourna vers elle et fit un geste de la main; elle glissa la paume de sa main droite sure la paume de sa main gauche. « C’est fait ! Le sort de protection est en place. A partir de maintenant, elle n’est qu’une petite fille ordinaire qui vit avec son oncle. Toute personne qui leur veut du mal seront tenus à l’écart.»
Zara saisit la main de sa mère, « Et Millie ? Elle habite en ville.»
« Je l’ai inclu dans le sort de protection. Elle aussi est hors de danger, » répondit la vieille femme.