Seule. C’est rare. Libérée des enfants, habillée, maquillée, parfumée. La voiture sent le neuf. Je me sens femme. L’intérieur est noir, comme ma robe et mes talons. La lumière du jour a presque disparu et laisse la vedette aux innombrables buildings de Bangkok qui s’illuminent dans le ciel violet. En cette période de nouvel an thaï, les familles ont pris la direction des campagnes et la circulation est étonnamment fluide. Le moteur produit le bruit régulier et doux d’une voiture récente.
La fraîcheur de la climatisation contraste avec les 40 degrés étouffants de l’extérieur. Quelques minutes seulement avec moi-même, coupée du monde, pour divaguer.
Un regard furtif sur ma vie, sur ma chance. La folie de la soirée qui s’annonce paraît tellement lointaine, dans ce silence. Tout est calme, tranquille. Pourtant les secondes sont comptées avant le tumulte des échanges de sourires, de regards, de dialogues futiles qui nous permettront juste de se sentir ensemble, en groupe, pour faire la fête.
Une obligation pas obligatoire…